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14/10/2010

Berlusconi, Tremonti, Fini, Bossi : ménage à quatre.

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 « La réélection de Giulia Bongiorno (finienne) à la tête de la commission Justice de la Chambre est un signal politique lancé par le président du Conseil » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « La réélection, haut la main (40 voix sur 48), de G. Bongiorno, proche de Fini, à la présidence de la commission Justice de la Chambre mérite un commentaire. Bongiorno a toujours maintenu un profil technique, même si elle siège à la Chambre depuis deux législatures. Connue naguère comme avocate d’Andreotti, elle est désormais la conseillère de Fini en matière de justice. C’est elle qui a mené les négociations sur la loi Alfano, les écoutes et, plus généralement, sur la réforme de la justice avec N. Ghedini, avocat de confiance de Berlusconi. Elle a été la première surprise du compromis de Berlusconi sur les écoutes. Comment donc a-t-elle pu bénéficier d’un vote bipartisan ? En fait, depuis quelques jours, elle était dans le collimateur de Berlusconi, qui aurait voulu trouver quelqu’un d’autre pour cette commission. Cela a poussé le PD et l’UdC à en faire leur candidate ; par voie de conséquence, le PdL a décidé de renoncer à l’ostraciser, afin d’éviter que ne se matérialise un accord transversal PD-UdC-FLI –véritable cauchemar pour le président du Conseil, car l’hypothèse pourrait se répéter, à l’avenir, en faveur d’un éventuel gouvernement d’urgence. » 

« Coup d’arrêt de Schifani : la réforme du mode de scrutin partira du Sénat » (Amedeo La Mattina, La Stampa) : « Au sein de la majorité, le climat se fait plus pesant : déclarations de Fini, bras de fer Tremonti-Gelmini, débat vif entre La Russa et Cicchitto sur la cohabitation au sein du PdL. Et, par-dessus le marché, les manœuvres sur la réforme de la loi électorale voient les finiens travailler à une alliance avec l’UdC et le PD. Bien sûr ces tentatives d’alliance seraient facilitées si le débat sur le mode de scrutin s’engageait à la chambre, où FLI a un groupe plus nombreux et pourrait former une majorité alternative avec l’opposition. Le président du Conseil, qui veut éviter que cela ne se produise, a bloqué la tentative de Fini – qui a écrit à Schifani pour demander que le débat démarre à Montecitorio, la Commission des Affaires constitutionnelles étant déjà surchargée de travail. Mais la réponse du président du Sénat est un non clair et net. La lettre de réponse est déjà prête, confient des sources de la majorité. Bras de fer institutionnel et politique à l’horizon. 

« Le président du Conseil freine les ministres : ‘Giulio est exaspérant mais pas touche’ » (Francesco Verderami, Corriere della Sera) : « Logique politique et logique des chiffres. Jusqu’à hier, comme depuis deux ans, cette ligne séparait Berlusconi de Tremonti. Mais un saut qualitatif s’est produit dans le conflit qui divise le gouvernement. Le problème n’est plus le malaise individuel de Gelmini, Bondi, Prestigiacomo ou Alfano face à la rigueur frappant les crédits de leur ministère. Aux yeux de la majorité des représentants du PdL au gouvernement, l’opération de ‘mise sous tutelle’ des ministères menée par Tremonti devient une sorte de ‘mise sous tutelle’ du président du Conseil lui-même. Tout le monde attendait la rencontre d’hier entre ‘Silvio’ et ‘Giulio’ ; à l’évidence, c’est la ligne Tremonti qui a prévalu. Le Cavaliere a invité au calme les ministres qui l’ont appelé peu après. Plusieurs raisons expliquent pourquoi aujourd’hui Berlusconi ne veut pas entrer en conflit avec Tremonti. La première est dictée par la situation politique : Berlusconi veut éviter que les dissensions avec Tremonti ne fragilisent l’alliance avec Bossi. La seconde tient aux sondages : sur les relevés mensuels d’Ipsos, le ministre de l’Economie obtient une cote de confiance 53 %, bien plus que le président du Conseil (42%). En public, Berlusconi dit que le problème est au PdL, mais en privé il avoue que dans l’exécutif ‘quelque chose ne va pas’, notamment avec Tremonti. Les ministres PdL les plus proches l’exhortent à ‘cesser d’hésiter’, à ouvrir une ‘négociation directe avec Bossi’ d’où il ressorte qu’il revient au chef du gouvernement d’établir la feuille de route et aux ministres, dont Tremonti, de la respecter. Chacun sait que ‘Giulio’ reste intouchable, mais espère que ‘Silvio’ restreindra ses pouvoirs. Ce n’est pas ce qui s’est passé hier. On le verra au Conseil des ministres aujourd’hui. Et demain est un autre jour. »

« La stratégie des ‘futuristes’ risque d’hypothéquer la stabilité du gouvernement » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « La prochaine étape de la prise de distance par rapport au PdL s’amorce déjà, en dépit de démentis embarrassés : l’idée de se présenter aux élections municipales du printemps ‘les mains libres’ suggère à quel point Fini croit peu aux chances de poursuivre sa route avec le centre droit actuel. Certes, c’est comme ultima ratio qu’il a évoqué hier cette hypothèse (si son parti ne parvenait pas à peser sur les candidatures et les programmes), mais le simple fait qu’il envisage des alliances hors de la majorité confirme une distance persistante par rapport à Berlusconi et à la Ligue de Bossi. Il s’agit d’une sérieuse hypothèque sur l’avenir de la législature. En cas d’élections générales au printemps, cette stratégie de ‘mains libres’ de FLI serait un paramètre à prendre en compte. Fini a réitéré hier son refus d’un ‘procès court’ qui privilégierait les seuls intérêts du président du Conseil et la visite au Quirinal de M. Vietti, vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, officialise le malaise qui règne au CSM. G. Napolitano l’a assuré de ‘son engagement constant en faveur de l’exercice rigoureux des prérogatives constitutionnelles du CSM’. Autant d’indices qui inspirent au PdL un syndrome d’encerclement. Certes, le vote quasi unanime pour la présidence de certaines commissions est vu comme un signal de détente, mais il pourrait être annonciateur d’alliances autres que celles d’aujourd’hui. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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