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14/09/2010

Le modèle Ligue a contaminé les chefs et les partis.

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« Annonce en temps réel pour décourager les tentations de crise » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « L’annonce de la création d’un groupe mené par Nucara (PRI) pour soutenir le gouvernement s’est faite de façon singulière. Son promoteur, secrétaire de ce qui reste du Parti républicain, l’a révélé après avoir rencontré Berlusconi, tout en nimbant la liste d’un halo de mystère. En théorie, une majorité renforcée est une bonne nouvelle ; en pratique, cette hâte semble dictée par la crainte qu’ici ou là dans la majorité, la tentation de la crise n’augmente. L’annonce semble un antidote contre l’envie léghiste d’élections, la preuve que le problème de la stabilité de l’exécutif est réglé. L’idée de transférer trois ministères au Nord, le lyrisme de La Padania sur le fédéralisme tout proche, la compétition avec Tremonti, la polémique ouverte avec les ministres PdL : autant d’indices du souhait d’élections proches, à rebours du mot d’ordre berlusconien sur la poursuite pour 3 ans de la législature. Au moment même où le président du Conseil redit qu’il n’est pas question d’élections, L. Zaia, gouverneur léghiste de Vénétie, affirme qu’au Parlement il faut ‘au moins autant’ de voix qu’‘au premier jour de la législature’, ou bien ‘ce serait signe d’agonie’ – donc 346 et non 316. Selon La Russa aussi, la majorité ‘ne peut être suspendue à un fil’. Avertissement lancé au président de la Chambre pour qu’il soutienne le programme du gouvernement, mais aussi indice des tentations de la Ligue d’élections anticipées au printemps 2011. De leur côté, Berlusconi et certains ministres PdL organisent ce week-end une rencontre à Cortina, initiative au parfum électoral visant à tout le moins à expliquer les motifs qui militent contre la dissolution – et, en tout état de cause, à endiguer les ambitions de la Ligue. » 

« L’émergence du ‘parti-paroisse’ » (Lina Palmerini, Il Sole 24 Ore) : « Peu à peu, la politique italienne se ‘léghise’ : les couleurs nationales s’estompent au profit de la défense d’intérêts territoriaux. Selon le politologue Sartori, le modèle Ligue a contaminé les chefs et les partis, qui tendent à se renfermer sur la défense de ‘leur troupeau’ – leurs électeurs. Au Nord, la Ligue commande avec le PdL, lequel risque de perdre du terrain au Sud où l’UdC confirme sa place et où croît la séduction ‘méridionaliste’ de Fini. Au Centre, le PD, héritier des bastions du PCI, les tient, mais n’arrive pas à s’élargir au Nord et perd du terrain au Sud. Le Sud, déterminant aux prochaines élections, voit monter des forces comme le MpA de Lombardo ou Io Sud d’A. Poli Bortone, réactions ‘anti-Bossi’. Selon Campi, de la fondation finienne FareFuturo, les ‘partis-syndicats’ sont ‘les porte-parole d’intérêts territoriaux, prisonniers d’un électorat dont ils n’ont plus le contrôle’, dans une société sans mobilité sociale ni géographique. Le dilemme de Fini sera, selon lui, de parvenir à incarner les intérêts du Nord. Selon Pombeni, la prochaine campagne ne sera pas ‘pour ou contre Berlusconi’ mais plutôt ‘pour ou contre le fédéralisme’, comme un derby Nord-Sud. ‘Chaque chef de parti protège son électorat, et perd la portée nationale au profit d’une portée ‘paroissiale’. S’il veut reconquérir le Sud, Berlusconi aura face à lui des leaders ‘territoriaux’ : Casini, Fini, Bersani, Vendola. Selon le député-sociologue Parisi (PD), ‘la fragmentation sera consommée si les dirigeants politiques cèdent aux poussées centrifuges ; le risque se muera en tragédie si la politique tombe dans cette ornière’ ; à ses yeux, la réponse à ce phénomène est dans une réforme institutionnelle dans un sens présidentiel qui favorise la synthèse nationale. La chasse à la ‘légion étrangère’ au Parlement s’explique, selon Campi, par ce bipolarisme sans partis. »

(Traduction : ambassade de France à Rome.) 

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