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09/09/2010

Élections : Berlusconi arrête Bossi. Bossi : "La Ligue est prête à ne pas voter la confiance."

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« Dans le long bras de fer en cours, Berlusconi a repris l’initiative » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Le jour même où l’écart entre les positions de Berlusconi et Bossi paraît le plus fort, le président du Conseil montre qu’il a fait un choix. Il ira devant le Parlement fin septembre (pas trop vite, donc) afin de recueillir une majorité solidaire et d’avancer sur le programme gouvernemental. Bien sûr, il veillera à ne pas s’exposer aux chantages usants du groupe finien, mais à ce stade son choix paraît clair : gouverner tant qu’il le peut, dans un esprit de responsabilité envers les Italiens. Or Bossi, son principal allié, a dit et redit hier être prêt à ce que la Ligue refuse la confiance fin septembre – alors que les finiens ont annoncé qu’ils la voteraient, ce qui ferait porter à la Ligue la responsabilité de la crise. La donne a donc changé : ces derniers jours, le palais Chigi semblait un bateau à la dérive, ballotté entre Fini et Bossi ; Berlusconi a désormais récupéré une ligne institutionnelle permettant de mieux distinguer qui veut avancer (le PdL) de qui veut courir aux élections (la Ligue). Maintenant, si Bossi veut faire tomber le gouvernement, il aura à payer un prix plus élevé (fédéralisme fiscal compris), Berlusconi ne lui donnant, visiblement, aucun alibi. Faire tomber un gouvernement dont on est l’allié principal est une opération à haut risque ; la ligne de Bossi peut, au fond, n’avoir qu’une finalité de propagande envers sa base. Et Berlusconi, ayant repris la main, pourrait bien réussir à recoller les morceaux de la majorité. Le jeu des dates peut l’y aider : le débat est prévu fin septembre, or la dernière date possible pour voter à l’automne est le 27 novembre. Sachant qu’au moins 45 jours doivent séparer la dissolution du vote, Napolitano n’aurait pour arrêter sa décision qu’une douzaine de jours– bien peu. Et on voit mal Berlusconi démissionner sans être sûr de gérer lui-même, du Palais Chigi, les élections. »

« Entre Bossi et Berlusconi, ce n’est pas qu’un jeu de rôles sur la fin de la législature » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « La volonté de Bossi d’aller aux élections et celle de Berlusconi de continuer à gouverner peut sembler un jeu de rôles, mais peut-être est-ce une impression trompeuse. Leur axe a été renforcé par la défection de Fini qui hier, au Parlement, s’est inscrit au groupe Futur et Liberté, quittant celui du PdL et ouvrant la voie à l’exclusion des siens au niveau local. Mais la pression mise par Bossi pour des élections en 2010 tente et inquiète à la fois Berlusconi. Les avantages pour le centre droit sont évidents : le parti de Fini n’a pas de racines et le PD pas de candidat. L’idée exprimée hier par La Padania, journal de la Ligue, que ‘les élections permettraient de sortir de l’impasse’, est tentante. Mais il n’est pas dit que les élections résolvent les problèmes actuels de gouvernabilité. La probabilité est forte que l’axe PdL-Ligue les gagne à nouveau, mais avec un rapport de force penchant en faveur de Bossi, et le risque qu’une alliance centriste conduite par Casini n’arrache au Sénat des sièges décisifs. Pareille issue rendrait incertain le maintien de Berlusconi au Palais Chigi. Selon l’UdC, une Ligue renforcée jouerait Tremonti à la présidence du Conseil. D’où le ‘sens des responsabilités’ et le ‘respect du pacte avec les électeurs’ mis en avant par le PdL hier soir. L’idée est de ne pas devoir jeter l’éponge d’ici mars, voire au-delà. Mais si la situation empire, la Ligue pourrait tenter de forcer la main au Cavaliere et de hâter les choses. »

  « Fini exulte : ‘par chance, certains ont un peu de jugeote’ » (Amedeo La Mattina, La Stampa) : « ‘Heureusement que certains au sein du PdL ont encore un peu de jugeote !’ a dit Fini lorsqu’il a ‘cru comprendre’ que la direction du PdL s’achèverait sur un Berlusconi ‘pompier’ face à un Bossi ‘pyromane’. Il l’avait déjà pressenti lorsque G. Letta avait rencontré les ministres Frattini, Gelmini, Prestigiacomo, Galan : tous opposés à l’idée de suivre la Ligue. Ils sont nombreux à partager cette ligne au PdL, dont un ministre de poids comme Alfano, et même Berlusconi a compris qu’il devait tenter de sauver le gouvernement. Bref, nouvelle victoire tactique pour Fini. Un autre élément (nullement secondaire dans la logique berlusconienne) a pu décider le président du Conseil : après Mirabello, selon les sondages en sa possession, les résultats du président de la Chambre se seraient améliorés. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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