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26/08/2010

Berlusconi convainc Bossi : pas d’élections.

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« Après le sommet à la villa Campari, nouvelle majorité à trois (avec Tremonti) : pas d’élections et pas d’UdC » (Peppino Caldarola, Il Riformista) :
« Le ‘mini-gouvernement’ Berlusconi est né. Le sommet Bossi-Berlusconi, au bord du lac Majeur, a servi à décider qu’ils ne pouvaient pas décider. Le chef léghiste a quitté la réunion le premier en annonçant qu’il n’y aurait ni élections ni extension de la majorité à l’UdC. Ils vont tenter de vivoter, en allant chercher au Parlement les votes des finiens repentis et de non-inscrits. Curieuse fin pour l’été offensif du Cavaliere : de Bossi, il n’obtient que la renonciation à la dissolution – drôle de succès, s’agissant d’une prérogative du chef de l’Etat ; en échange, il renonce à la main tendue à Casini. Mais en un mois le paysage a bien changé. Berlusconi voulait frapper fort : exit les finiens, un PdL changé en caserne, le dialogue avec l’UdC, une Ligue aux prétentions rabaissées, la menace d’élections. Désormais, il est face à un groupe de transfuges étoffé et radicalisé, sans pouvoir s’allier aux centristes, avec une Ligue encore plus impérieuse, sans compter la surface prise par Tremonti. Pour faire que Bossi renonce aux élections, Berlusconi a évoqué les mauvais sondages. Bossi aura les décrets sur le fédéralisme et aidera le Cavaliere sur la justice. Son veto au pacte avec Casini n’est pas que le refus de s’allier à un adversaire, mais surtout la volonté de coincer Berlusconi, avec la Ligue pour seul interlocuteur sur la stratégie. Berlusconi a devant lui son pire automne politique : sur chaque texte, il devra aller chercher les voix au Parlement, juguler l’absentéisme… Lui, le pourfendeur du petit théâtre politique, va en devenir l’acteur principal. Fini peut respirer et réorganiser ses forces ; la vie du gouvernement dépendra de ses troupes. L’opposition aussi est soulagée, mais quid de ses projets ? La longue agonie du gouvernement pourrait coûter cher au pays. »

 « Les régions du Sud effraient Silvio – en Sicile, dans les Pouilles et en Campanie, Fini pourrait atteindre 8% » (Ugo Magri, La Stampa) :
« ‘Qui provoque les élections finit en général par les perdre’, répète Berlusconi, en rappelant le cas du général De Gaulle ; ‘les gens nous diraient : vous avez 70 voix de majorité, cessez de vous bagarrer et pensez plutôt à gouverner…’ Mais d’autres motis expliquent le ‘coup de frein’ du Cavaliere : Sicile, Pouilles et Campanie, trois régions où, si l’on votait demain, le parti de Fini pourrait dépasser les 8% au Sénat, compliquant pour le PdL l’obtention des primes majoritaires. Berlusconi a amené avec lui D. Verdini, l’homme des chiffres, qui a décortiqué séries historiques et projections, de façon semble-t-il assez convaincante. Bossi a fini par reconnaître qu’en effet, le centre droit risquerait de perdre la majorité au Sénat en cas d’élections. Celles-ci écartées, Bossi est face à une alternative : ou on avance avec Fini, ou on prend Casini. Bossi maintient son refus de l’UdC ? Très bien, répond, perfide, le Cavaliere, ‘alors convainquez Fini et ses amis d’accepter les 5 points du programme, y compris sur la justice.’ Ghedini, l’homme des sujets judiciaires, présent, a expliqué ce que la Ligue devait obtenir d’une médiation aves les ‘rebelles’ du PdL : procès court et textes-relais couvrant les enquêtes sur Berlusconi, et sans se faire avoir. On ne sait encore ni quand ni comment les émissaires de Bossi comptent procéder avec les finiens pour trouver une issue. Mais Silvio leur a refilé le bébé, en se réservant l’image de l’homme d’Etat soucieux du bien commun et du reste. Si par malheur la négociation devait échouer, il ne resterait plus que la carte d’un accord avec l’UdC, et Bossi serait contraint de retirer son veto. Casini, lui, pourrait bien devoir faire des concessions sur le fédéralisme. Les vrais jeux de la législature n’ont pas encore commencé. »

 « Bocchino : c’est bien, il était absurde de remplacer Fini par Casini. » (Il Sole 24 ore) :
« Les finiens semblent pousser un soupir de soulagement à l’annonce selon laquelle le recours aux urnes, défendu avec force par la Ligue ces derniers jours, s’éloigne sine die. Comme d’habitude, Italo Bocchino donne la ligne : ‘il se confirme que les élections anticipées étaient une galéjade estivale ; nous faisons nôtres les propos de Bossi, il n’y a pas de raison d’aller à des élections anticipées ; après la constitution des groupes Futur et Liberté, la majorité est restée inchangée ; nous faisons partie du centre droit et nous voterons toujours la confiance face à tous les textes qui font partie du programme du gouvernement’. Pour les textes qui n’en font pas partie, comme le procès court, c’est une autre histoire, mais l’évaluation se fera sans a priori, au prix d’un examen de fond : ‘nous ne sommes pas disposés à accepter des ‘c’est à prendre ou à laisser’, mais nous sommes prêts à la discussion et au débat.’ Des propos qui reflètent fidèlement la pensée de Fini, qui évite toute déclaration officielle durant ces derniers jours de vacances. La prudence prévaut, et la kermesse de Mirabello (près de Ferrare), prévue pour les premiers jours de septembre et qui devait marquer récemment encore la naissance du nouveau parti de Fini, voit sa signification ramenée à des proportions plus réduites : ‘il n’y a au programme de Mirabello l’annonce d’aucun parti, septembre sera un mois délicat, et il est bon d’éviter les accrocs’, dit encore Bocchino. Autour de Fini, on cherche surtout à ménager les finiens ‘modérés’, ces ‘colombes’ que Berlusconi cherche à faire revenir au bercail. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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