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20/08/2010

Italie: gesticulations autour de l’avenir du gouvernement.

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« Bossi : ou Fini s’en va, ou des élections en décembre » (Luca Ostellino, Il Sole 24 Ore) :

« A la veille du sommet de Rome sur le programme à présenter en septembre aux finiens, Bossi insiste sur l’idée d’un vote anticipé dans les plus brefs délais à défaut d’un accord avec Fini. Le chef léghiste ne calme pas le jeu, et la fondation finienne Farefuturo affiche chaque jour davantage son anti-berlusconisme. Pour Bossi, ‘le train vers les élections est lancé, seul peut l’arrêter un geste important ; la démission de Fini serait un pas fondamental en ce sens’. Ou alors les élections auraient lieu au plus tard début décembre. Entre les ultimatums de Bossi et les flèches de Farefuturo (le berlusconisme ? ‘dossiers sales et chantage’), le sommet du PdL d’aujourd’hui ne se tient pas sous les meilleurs auspices. Mais le document en quatre points (justice, fédéralisme, fisc et sud) sera rigoureux : ‘les points seront très précis, avec des indications très nettes de contenu et de temps’, dit Cicchitto. En pratique, cela revient à laisser une marge de manœuvre très faible aux finiens. Notamment sur la réforme de la justice, dont Berlusconi a besoin pour continuer à gouverner. Bien qu’I. Bocchino et P. Viespoli, chefs des groupes FLI au Parlement, aient pris leurs distances par rapport à Farefuturo, la situation reste tendue, et la ligne de Berlusconi inchangée : trouver au Parlement des finiens ‘modérés’ pour élargir la majorité et de mener à bien la législature, sinon des élections anticipées. Dans ce climat, Urso cherche à désamorcer la polémique, souhaitant un ‘nouveau pacte de législature’. Il est aussi d’accord quant aux mesures ‘boucliers’ en faveur des Présidents de la République et du Conseil – un avis auquel, cependant, s’oppose le ‘faucon’ finien Fabio Granata. »

 « Mais personne n’est pressé de rompre » (Ugo Magri, La Stampa) :

« Aujourd’hui, Berlusconi et les siens commenceront par faire deux calculs. Ils vérifieront si la ‘campagne d’achat’ du président du Conseil a porté ses fruits : combien de parlementaires ‘rebelles’ sont tombés dans le filet de menaces et de flatteries du Cavaliere et si, en septembre, l’armée de Fini aura été ‘siphonnée’ ou si les rangs de la fronde vont s’étoffer. Première hypothèse, l’effritement finien : Silvio donnera alors l’ordre de rédiger un programme très dur en 4 ou 5 points, qui obtiendra une large confiance au Parlement. Deuxième hypothèse : la pêche se révèle infructueuse et le gouvernement n’a pas la majorité. Berlusconi devra alors présenter un programme plus consensuel, s’il ne veut pas aller aux urnes, comme insiste Bossi (seul à être sûr d’y gagner, aux dépens du PdL). Et deux signes trahissent les vraies intentions de Berlusconi. D’abord, l’ordre du jour indique que la réunion à Palazzo Grazioli sera plus courte que prévu : Berlusconi renonce à convoquer les ‘pasdarans’ qui auraient dû s’activer en cas d’élections. Ensuite, son humeur a changé. L’entretien avec Pisanu, contre les élections anticipées et pour un accord avec Fini, l’a fait réfléchir. Pour Pisanu, Berlusconi doit trouver un modus vivendi avec le président de la Chambre et retrouver le rôle de ‘père fondateur’ joué il y a deux ans lors de son discours aux Chambres, puis à nouveau le 25 avril 2009, ce qui lui permettrait de retrouver une majorité solide pour gouverner. On verra ce soir si Silvio a bien reçu le message de Pisanu. Quoi qu’il en soit, pas de vote de confiance avant le 30 septembre. Excepté Bossi, coutumier du fait, plus personne n’a l’air pressé de croiser le fer. »

  « La ligne de Berlusconi : baisser d’un ton, pas de rupture et gare aux ‘pièges’ de la Ligue » (Paola Di Caro, Corriere della Sera) :

« La nouvelle que Berlusconi attendait est arrivée dans la soirée : un communiqué conjointe des chefs des groupes FLI à la Chambre et au Sénat selon lequel la ligne adoptée par FareFuturoweb n’est pas celle dans laquelle se reconnaissent les finiens. Le signe que, malgré un contexte politique chaotique, l’hypothèse d’élections anticipées, chère à Bossi, n’est pas la seule envisageable. D’autant que les sorties de ce dernier en faveur d’un vote immédiat – à nouveau après une rencontre avec Calderoli et Tremonti – inquiète berlusconiens et finiens : ‘si Bossi insiste tant pour les élections, c’est qu’il est sûr de faire le plein au Nord, ainsi qu’en Emilie et en Toscane, où il pourrait percer’, raisonne Berlusconi. Et la perspective d’une Ligue en croissance inquiète le Cavaliere : ‘il faut essayer tenter de continuer à gouverner’. L’objectif est donc d’avancer prudemment, afin d’éviter ce que certains appellent le ‘piège de Bossi’. La réunion d’aujourd’hui laissera de côté le ton agressif pour ébaucher un ‘document politique’ que les groupes parlementaires devront élaborer dans les délais nécessaires, dont il n’est pas prévu qu’ils soient trop rapides : le document devrait arriver au Parlement fin septembre. Assez de temps pour comprendre si la majorité peut se ressouder, si des ouvertures envers les finiens sont possibles, ou s’il faudra aller à des élections – mais en s’y étant préparés, et non pour obéir au mot d’ordre de Bossi. »

(Traduction : ambassade de France à Rome.)

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