25/07/2010
Berlusconi : que faire de Fini?
« Le Cavaliere admet son échec ‘je n’avais pas le choix’ » (Francesco Bei, La Repubblica) :
« ‘Ce n’est pas la loi que je voulais mais Napolitano ne m’a pas laissé le choix’. Berlusconi a été obligé de signer une loi très différente de celle qu’il voulait, y compris de la dernière version qu’il considérait déjà comme une trahison. Les finiens exultent : ‘après l’affaire Cosentino, le président du Conseil a encore dû plier’. En quelques jours, ils ont obtenu la démission de Cosentino et la révision de la loi-bâillon : les deux conditions qu’ils avaient mises à la reprise du dialogue. La déception de Berlusconi n’est pas causée par le Garde des Sceaux ; une fois de plus, sa colère est provoquée par le président de la Chambre, qui l’a trahi, et par Napolitano qui l’a déçu avec sa tendance à tout négocier à la baisse. Sa bête noire reste Fini : ‘depuis 6 mois il nous force à avancer avec le frein à main’. L’entourage du Cavaliere montre aussi du doigt Umberto Bossi, coupable d’avoir abandonné Berlusconi, à force de s’occuper du fédéralisme. Forcé de laisser tomber la loi-bâillon, Berlusconi est convaincu d’avoir ainsi ôté à ses ennemis un moyen de l’affaiblir. ‘Maintenant qu’on a déchargé le pistolet de Fini, que vont-ils encore inventer ?’, se demande un faucon berlusconien du Palais Grazioli. Du côté de la Chambre, on a les idées claires : ne pas voter en août la loi sur les écoutes à cause de son impact sur les affaires Cosentino et Verdini – ‘quand arriveront les demandes de recourir aux écoutes, si la Chambre est en session, il faudra faire face à cette question immédiatement’. Un renvoi en septembre arrangerait tout le monde. »
« Berlusconi veut un PdL uni » (Il Sole 24 Ore) :
« Berlusconi rappelle son parti à la cohésion : ‘le PdL doit rester uni pour battre nos adversaires’. Il lance ensuite l’‘opération mémoire’, dépliant qui sera diffusé lors des fêtes du parti et mis en ligne pour faire l’éloge du gouvernement ‘du faire’. Berlusconi veut montrer qu’il a repris les choses en main, mais il ne veut nullement dévoiler sa stratégie, à commencer par la résolution du problème Fini. Il veut d’abord se débarrasser de la ‘manœuvre’ budgétaire et du projet de loi sur les écoutes qu’il veut faire adopter d’ici la première semaine d’août. En fait, la loi sur les écoutes, après les corrections Fini-Quirinal, n’est plus son souci majeur : c’est désormais le Conseil Supérieur de la Magistrature. Le rappel du chef de l’Etat sur la nomination des membres civils de l’instance ne semble pas l’avoir ému. Il fait le forcing sur A. Marini, ex-président de la Cour constitutionnelle, proche de G. Letta. Mais l’éternelle question est ‘que faire de Fini’. Les accusations du finien Barbareschi contre la berlusconisation de la RAI et l’appel de Granata en faveur des procureurs de Caltanisetta enquêtant sur l’attentat de 1992 n’ont pas été appréciés au Palais Grazioli. ‘Des propos sans fondement, l’action anti-mafia du gouvernement saute aux yeux de tout le monde’ dit Cicchitto. Sur la télévision, le président du Conseil s’estime attaqué à tort : ‘ils me prennent pour cible, mais sans jamais parler de Murdoch (Sky) qui fait et défait les gouvernements. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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