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03/06/2010

Italie : le Cavaliere seul

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« Le 2 juin de la Ligue dans un pays qui perd un peu de vue les raisons de l’unité » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) :

« La Ligue et l’Unité, débat récurrent : pour les optimistes, le parti de Bossi, quelles qu’aient été ses pulsions originelles, accepte désormais bon gré mal gré l’unité nationale, moyennant son renouveau fédéraliste ; pour les pessimistes, la Ligue veut saboter l’unité, ne croyant pas en la nation mais juste en la Padanie, le fédéralisme étant un premier pas vers une sécession de fait voire, un jour, de droit. Il y eut peu de léghistes, hier, aux cérémonies officielles à Rome. A Varèse, où était Maroni, on préféra d’autres airs à l’hymne national. La Ligue dit ne pas s’intéresser aux formalités, mais au fond : ‘donnez-nous le fédéralisme et une nouvelle ‘identité italienne’ si vous voulez sauver l’unité’. Interrogé sur sa venue aux cérémonies des 150 ans, Bossi avait dit : ‘je ne sais pas, je dois réfléchir… mais oui, peut-être bien, j’irai : Napolitano m’est sympathique.’ La Ligue entretient l’ambiguïté, à la fois parti de gouvernement assumant ses devoirs et brandissant l’étendard fédéraliste et mouvement territorial du Nord qui n’a jamais renié ses origines, prêt à flatter les pulsions même extrêmes de sa base. Depuis des années, on célèbre le 2 juin en demi-teinte, malgré l’engagement du chef de l’Etat : son insistance sur la cohésion mériterait plus d’intérêt de tous les partis – à commencer par ceux qui auraient besoin d’outils pour contrer l’expansionnisme de la Ligue. Napolitano en appelle au ‘patriotisme républicain’ à bâtir (ou rebâtir) autour d’un sentiment national retrouvé, mais les partis se défilent – et l’attitude distraite et indifférente de la Ligue envers le 2 juin finit par traduire la résignation grandissante du pays. »

 

« Le Cavaliere seul » (Ilvo Diamanti, La Repubblica) :

« Berlusconi, spécialiste ès sondages, en connaît l’importance : dans une époque sans idéologies ni prophètes, ils servent à pallier le déficit de sens. C’est pourquoi il ne tolère pas de ‘représentations de la réalité’ en désaccord avec sa vision – d’où son énervement lorsqu’à la télé un spécialiste aussi sérieux que Pagnoncelli (Ipsos) présente une Italie déçue, et notamment du président du Conseil. Selon ses sondages à lui, il serait aimé de 2 Italiens sur 3 ; or son parti personnel, aux régionales, s’est arrêté à 30% des voix exprimées, soit moins d’1/3 des 2/3 des électeurs : 20% environ. Selon notre sondage Demos, la confiance envers Berlusconi et le gouvernement n’a jamais été aussi basse depuis le printemps 2008 ; en deux ans, il a connu d’autres passes difficiles, mais c’est la première fois qu’est en cause son rôle public. L’action du gouvernement est jugée ‘suffisante’ par un peu plus de 4 électeurs sur 10 ; Berlusconi est jugé de façon ‘satisfaisante’ par 43% des électeurs – 6 points de moins en 4 mois, 10 de moins en un an, mais surtout 7 de moins en un mois (il dépassait alors 50%). Comme si la lumière avait tout à coup baissé sur lui et son parti, le PdL – estimé à 33%. La confiance en Tremonti dépasse de 10 points celle en Berlusconi. L’opinion reproche en particulier au gouvernement de lui avoir menti, et punit en conséquence Berlusconi, mais non Tremonti. Plus de 8 Italiens sur 10 jugent la corruption aussi répandue ou plus répandue qu’à l’époque de Tangentopoli, et la conviction grandit que le gouvernement n’en fait pas assez sur ce front. Pour le bonheur de Berlusconi, l’opposition politique continue de se montrer faible – le PD, surtout, tandis que les simulations de vote montrent un renforcement de l’IdV et de l’UdC. Fini a perdu du terrain mais reste le plus apprécié des Italiens – avec Tremonti, à qui les électeurs font confiance dans cette période de crise. Au centre droit, la déception épargne donc Fini, Bossi et la Ligue et surtout Tremonti pour se concentrer sur le PdL et sur un Berlusconi nerveux et très seul. »

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(Traduction : ambassade de France à Rome)

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