28/05/2010
Berlusconi veut redessiner aux yeux de ses électeurs son image de patron absolu du gouvernement.
Voici un communiqué de l’AFP :
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a justifié jeudi son rapport au pouvoir par une référence historique inhabituelle au dictateur fasciste Benito Mussolini.
Interrogé lors d'une conférence de presse à Paris sur le risque que le plan d'austérité adopté par son gouvernement ne lui fasse perdre de futures élections, il a fait une digression sur son rapport au pouvoir.
«J'ose vous citer une phrase de celui qui était considéré comme un dictateur, un grand et puissant dictateur, c'est-à-dire Benito Mussolini: «Ils disent que j'ai du pouvoir. C'est faux. Peut-être que les hiérarques en ont, mais je n'en sais rien. Je sais que je peux seulement ordonner à mon cheval d'aller à droite et à gauche et je dois m'en réjouir»«, a-t-il déclaré.
«Donc le pouvoir, s'il existe, n'appartient pas à ceux qui dirigent les gouvernements des différents pays», a conclu Silvio Berlusconi, souvent accusé par l'opposition et les intellectuels italiens de mettre en place un régime rappelant le fascisme.
«Je suis au service de tout le monde et tout le monde peut me critiquer, voire m'insulter», a-t-il assuré, aux côtés d'autres dirigeants, dont le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, présents à Paris pour une réunion de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Et voici un article de La Stampa :
« Les sacrifices et les deux visages du Cavaliere » (Marcello Sorgi, La Stampa) :
« Paradoxe apparent que de voir Berlusconi prendre ses distances par rapport au collectif budgétaire voulu par son gouvernement. C’est pourtant ce qu’il fait publiquement depuis 2 jours face à des salles étonnées par ses déclarations – comme, hier, de citer Mussolini pour expliquer son impuissance face à un tournant de la rigueur excessif à son goût. En réalité, sa stratégie de communication est très claire et bâtie sur les réactions, mesurées par les sondages, à la loi de finances rectificative. Premier signal en réponse aux doutes de son électorat : la conférence de presse de mercredi, où il n’a pas nié les divergences avec Tremonti – investi du rôle du ‘méchant’ – comme pour dire ‘si je n’avais pas tenu bon, ça aurait pu finir plus mal encore’. Mais ne risque-t-il pas, ce faisant, de délégitimer le plan de redressement aux yeux de l’Europe ? C’est possible, même si pour les observateurs ce sont les faits et les chiffres qui comptent, avec Tremonti en sentinelle sur la frontière de l’Union. A moyen terme, Berlusconi veut redessiner aux yeux de ses électeurs son image de patron absolu du gouvernement. Dans l’ignorance où l’on se trouve de la façon dont les choses vont évoluer pour l’Italie, l’euro et l’Europe ces prochains mois, le Cavaliere veut suggérer qu’il continue à faire tout ce qu’il peut, mais que si le vent demeure contraire, alors il faudra se préparer à des temps plus durs. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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