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22/04/2010

Fini-Berlusconi : suite des disputes.

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« Une situation instable qui peut provoquer l’explosion du PdL » (Massimo Franco, Corriere della Sera) :

« L’hypothèse d’une trêve Berlusconi-Fini reste très improbable sans pouvoir être exclue. Quoi qu’il en soit, l’harmonie est compromise et on voit mal comment elle pourrait revenir. Fini souhaite rester au sein du PdL tout en ayant le droit de critiquer le Palais Chigi et sans envisager de laisser la présidence de la Chambre – sinon, disent les tenants d’un courant finien au sein du PdL, certains ministres (qui se sont dissociés de Fini quoique ayant la casaque AN) devraient aussi quitter leur poste. Tout laisse à penser qu’au vote quasi certain d’aujourd’hui, en réunion de direction, on jouera cartes sur table, en marginalisant politiquement la minorité. L’idée d’un document prévoyant des règles internes de nature à obliger ceux qui ne sont pas d’accord à respecter les décisions de la majorité confirmerait une situation très difficile. La naissance d’une minorité paraît inéluctable et, en parallèle, on aspire à apaiser des tensions et défiances potentiellement endémiques. On a presque l’impression d’une bombe à retardement bientôt placée dans le PdL et la législature – seule incertitude : quand elle explosera et qui actionnera le détonateur. Quelles vont être les relations au sein d’un centre droit en équilibre instable entre trêve et règlement de comptes ? Et surtout comment expliquer à l’électorat ces pulsions politiquement suicidaires. »

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« Aujourd’hui premier vote au PdL. Pour Fini, cela ne suffit pas, il veut des garanties » (Barbara Fiammeri, Il Sole 24 Ore) :

« Fini interviendra ce matin à la réunion de direction du PdL. Aucun vote n’est prévu mais il n’est pas exclu qu’à la fin les finiens présentent une sorte de motion en faveur du président de la Chambre – comme circulent des idées d’amendement au document préparé par la majorité pour tenter de regagner des marges de manœuvre pour l’heure jugées ‘inexistantes’. Guerre tactique où aucune des deux parties ne découvre toutes ses cartes. Nul ne parle, par exemple, de changer l’organigramme. ‘Ce n’est pas à l’ordre du jour’, expliquait hier soir un des participants à la réunion berlusconienne. Tôt ou tard, pourtant, le règlement de comptes aura lieu. Dont le premier temps pourrait être un chamboulement dans les présidences de commission, à l’échéance de juin. Giulia Bongiorno, finienne placée à la tête de la Commission Justice, pourrait être la première à sauter. »

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« Berlusconi : ‘Les courants ? Des métastases’ » (Luca Ostellino, Il Sole 24 ore) :

« Pour Berlusconi, ‘le PdL est un parti qui naît du peuple, ce ne peut être un vieux parti avec des courants internes ; il n’est pas possible que des courants existent, certains les ont qualifiés de métastases des partis.’ A la veille de la direction nationale du PdL, le Cavaliere dit clairement qu’il ne cèdera pas d’un millimètre et ne fera pas de concession à Fini – qui, en 2005, s’était justement élevé contre les courants au sein d’AN, parlant de ‘métastases dans le parti’. Berlusconi veut régler le problème : ou on préserve la gouvernabilité ou la seule solution sera une élection anticipée. Une position partagée par la Ligue qui, malgré ses invitations à apaiser les dissidences internes, n’exclut pas un retour aux urnes si la situation n’était pas clarifiée pour de bon. Le document à l’étude contiendra aussi la confirmation des prochaines étapes : les réformes, à commencer par la justice, la fiscalité et les institutions. Berlusconi attend Fini au tournant : ce n’est pas moi qui ai posé de problèmes, donc je n’ai pas de réponse à donner ; c’est plutôt, le cas échéant, à lui de dire ce qu’il veut, et je répondrai sur cette base. »

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Entretien avec Giuliano Ferrara, directeur d’Il Foglio, dans le Corriere della Sera – « Que Silvio évite les gestes graves ; il a même réussi à garder Pannella » :

« Comme nous tous, Berlusconi est ambivalent. Il y a le séducteur universel mais aussi le Berlusconi hargneux, nerveux, peu sûr de lui et un peu agressif, qui a resurgi dans l’affaire avec Fini. Parce que c’est lui qui commande et qu’il ne supporte pas qu’il y ait une minorité, son compagnon de route en tête, qui le conteste. Fini est froid, le contraire de Berlusconi qui aime tant plaire ; il a gouverné son parti de façon autoritaire et exaspéré ses proches – une erreur que Berlusconi n’aurait jamais faite. J’ai trouvé intéressant son choix d’un parcours solitaire pour tenter d’apporter des idées neuves au PdL – des idées qu’à 95% je ne partage pas. Pourquoi Berlusconi, qui a tout fait pour garder Pannella, devrait-il maintenant être agressif envers Fini ? Il ne doit pas agir en patron : c’est sa tendance mais il doit se contrôler et trouver un accord sensé, dût-il en souffrir un peu. Selon moi, Fini représente 10% voire moins. Mais l’opposition en accordéon préoccupe Berlusconi : ‘il ne pèse que 10% mais si sur un thème il rassemble, il peut prospérer’. Or c’est la loi de la démocratie… Surtout qu’il ne risque rien : il a la majorité et un tel charisme. Pourquoi avoir peur ? Sans Fini, Berlusconi revient un roîtelet populiste. Qu’il se dise, comme Walt Whitman : ‘la multitude est en moi’. S’il veut être narcissique, alors qu’il le soit à la façon du grand poète américain de la nouvelle frontière. »

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Entretien avec Luca Zaia, président de la Vénétie, dans le Corriere Della Sera – « Sur le fédéralisme, la négociation sera très dure » :

« Nous ne nous contenterons plus d’argent de poche. Pour la Vénétie et le Nord, les réformes sont une question de vie ou de mort et nous ne ferons de concessions à personne. Tremonti, fédéraliste convaincu, sait bien que c’est une nécessité ; ‘une vraie attribution de responsabilités aux collectivités’, comme dit Napolitano. Un accord avec A. Profumo, DG d’Unicredit, pourrait être l’occasion d’une banque adaptée au territoire. Sans banques, il n’y a pas de fédéralisme. Je pense à un fonds régional de 4 ou 5 Md€ cofinancés par Veneto Sviluppo et qui voudra. Les banques, outil indispensable, ne doivent pas oublier leur dimension locale. Elles ont été partie intégrante du succès de notre territoire. Le Nord-Est n’aurait pas existé sans un système efficace d’investissement fondé sur la fiabilité des gens et des projets. La vie étant plus chère de 15-20 % au nord du Pô, nous voulons en tenir compte dans la négociation des contrats avec le gouvernement. Nous appliquerons le vote de confiance au Conseil régional. Nous utiliserons les cent premiers jours pour changer les règles du Conseil, il y va de la crédibilité de toute la majorité. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

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