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20/04/2010

Fini-Berlusconi, vers la rupture ou simple jeu de pouvoir?

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 « PdL, les finiens face à une alternative : être en minorité ou créer un nouveau parti – Demain l’assemblée des proches du président de la Chambre » (Gianluca Luzi, La Repubblica) : 

« Jeudi aura lieu le règlement de comptes à Rome, devant 500 personnes environ (membres de la direction et parlementaires nationaux et européens) entre Berlusconi et Fini. A l’ordre du jour, l’analyse du vote et le programme pour les 3 ans à venir, mais il est évident que le fond du problème est l’affrontement en cours entre le président du Conseil et le président de la Chambre, et l’union tourmentée de l’ancien Forza Italia et de l’ancien Alliance Nationale. Trois hypothèses : mariage, chambre à part ou divorce – c’est-à-dire une véritable dyarchie, une minorité interne ou la scission avec la naissance, non seulement d’un groupe autonome, mais d’un parti à part entière de l’ancien chef de file d’AN. Demain, Fini réunira ses proches pour un dernier compte des voix. Berlusconi rencontrera Bossi mardi ou mercredi à Rome. Bocchino prévoit, dans Il Riformista, qu’en cas de rupture, le groupe finien pourrait compter sur 40 députés et 20 sénateurs. Et ensuite ? Les avis sont partagés. Le vice ministre Urso, par exemple, estime qu’un ‘parcours unitaire est dans l’intérêt de tous’. Même si Berlusconi ne semble plus prêt à négocier pour renouer avec Fini, la diplomatie interne est au travail pour éviter la scission. »

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« Fini : un potentiel à 20% mais des intentions de vote sûres à 5% (sondage IPSO-Corriere) » (Renato Manheimer, Corriere della Sera) :

« La prise de position de Fini a, dans une certaine mesure, changé le scénario politique. Certains – parmi lesquels le président du Sénat – ont même envisagé de nouvelles élections. Si tel était le cas, l’abstentionnisme augmenterait probablement encore pour exprimer la déception des électeurs. Pour le reste, il semble hasardeux d’évaluer aujourd’hui, la mesure du consensus qui pourrait être obtenu par les différentes forces politiques et, en particulier, par une liste autonome du président de la Chambre par rapport au PdL. Une partie des électeurs affirme avoir de l’estime pour l’action du président de la Chambre, tout en exprimant un avis défavorable sur Berlusconi. Ces ‘estimateurs exclusifs’ de Fini constituent aujourd’hui environ 20% de l’électorat et forment, d’une certaine manière, une ‘réserve de chasse’ privilégiée. Dans celle-ci, on note une accentuation parmi les 24-35 ans et les laïcs (n’assistant jamais à une fonction religieuse) mais il faut souligner, encore une fois, que ce segment réparti entre les partis et une éventuelle liste de Fini, pourrait ne pas rassembler tous les consensus même s’il existe une partie importante de ces ‘estimateurs exclusifs’ de Fini (25% correspondant à 5% de l’électorat dans son ensemble) qui se déclarent actuellement indécis sur leur choix en cas d’élections. Seule une minorité, composée de ceux qui ont de l’estime pour Fini et non pour Berlusconi vote déjà aujourd’hui pour le PdL. Celle-ci – environ 2% de l’électorat – représente une sorte de ‘noyau dur’ qui devrait suivre le président de la Chambre. Une sorte de base par laquelle Fini peut commencer à vérifier qui le suivra réellement. »

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Entretien avec I. Bocchino, vice président des députés PdL et bras droit du président de la Chambre, dans Il Riformista de dimanche – « Ou il y a un changement ou ce sera la rupture » :

« L’attitude de Berlusconi a permis un espoir de dialogue. Il ne veut pas rompre avec le co-fondateur du PdL même si, parmi ses proches, nombreux sont ceux qui semblent vouloir la rupture. Je pense qu’il faut parvenir à éclaircir les choses. Nous voulons des changements sur plusieurs thèmes. Premier sujet : la Ligue fait son travail, nous devons faire le nôtre et ne pas nous laisser ‘porter’ comme lors des réformes institutionnelles. Moins de dîners à Arcore et plus de réunions des dirigeants de la majorité. Deuxièmement : le rôle de Tremonti et le fait que le PdL a le droit de discuter comment utiliser les faibles ressources à disposition, y compris en vue d’un plan pour le Sud. Ensuite, le PdL doit changer de mentalité. Un véritable parti se réunit pour discuter et élaborer des propositions. Nous ne sommes pas entrés subrepticement dans un autre parti, le PdL est autant notre parti que celui de Berlusconi. Jusqu’au prochain congrès, il faut respecter les règles établies : 70% à FI et 30% à AN. S’il n’y avait pas de changement, nous irions vers la rupture. Dans l’éventualité de groupes autonomes, nous soutiendrions le gouvernement jusqu’au dernier jour de la législature. Mais si Fini s’en allait, ce serait un échec pour le PdL. »

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« Un ‘courant’ des anciens d’Alliance nationale contre Gianfranco Fini » (Amedeo La Mattina, La Stampa) :

« L’affrontement en cours est au fond plus virulent entre anciens membres d’Alliance nationale qu’entre Berlusconi et Fini. Un document, pour le moment secret, sera en effet présenté à la réunion de direction du PdL de jeudi, par ceux qui composaient autrefois la garde rapprochée de G. Fini : I. La Russa, M. Gasparri, A. Matteoli et G. Alemanno. Il servira à démontrer que l’ancien ‘padre padrone’ d’AN ne représente plus 30% du PdL, comme établi dans le pacte de fondation du PdL. En bref, si le président de la Chambre voulait s’imposer jeudi, il devra faire ses comptes avec ses anciens fidèles, risquant de représenter une minorité encore inférieure à ce ‘courant’ : pour éviter de perdre la face et ne finir par représenter que 10-15% du PdL, il devra alors déposer les armes. »

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« Un conflit au résultat incertain, entre pré-tactique et risques de rupture » (Massimo Franco, Corriere della Sera) :

« Le PdL a pour objectif de démontrer que G. Fini est un général sans armée, et son écart contre l’axe Bossi-Berlusconi se transforme en boomerang. La réunion des finiens, aujourd’hui, nous dira sur combien de fidèles il peut compter, du moins au niveau parlementaire et indiquera si le risque de scission existe ou s’il est loin derrière. La tendance à compter les voix et à montrer un électorat de centre droit divisé entre président du Conseil et co-fondateur n’est pas un signal positif. De la fondation finienne, ‘Farefuturo’, filtre un anti-berlusconisme qui ne semble pas s’arrêter au risque de rupture. I. La Russa a réuni hier à Milan 22 parlementaires anciens d’AN, dont 18 ont affirmé qu’ils resteraient au sein du PdL quoiqu’il advienne. Un avertissement lancé à Fini et à ceux qui se disent prêts à le suivre. La détermination de Berlusconi à accorder le minimum indispensable réduit les marges de manœuvre et une trêve semble, à ce stade, peu probable. Le succès de Bossi au nord donne naissance à une compétition évidente avec un PdL très ancré au centre-sud. Si l’on écoute le maire de Rome, ‘le thème de la scission est déjà dépassé’ mais on sent une grande envie d’organisation, voire quelque nostalgie pour AN. Parmi les ‘finiens’, certains se contentent d’avoir obligé Berlusconi à la rencontre de jeudi : déjà une victoire, à leurs yeux, pour le président de la Chambre. En vérité, l’effet de l’écart est surtout celui de renforcer le détesté Bossi. Extrêmement froid, Berlusconi se contente de dire : ‘l’accord ne dépend pas de moi’. »

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(Traduction : ambassade de France à Rome.)

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