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15/04/2010

Umberto Bossi veut la direction des banques du Nord.

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« Ce que veut Bossi : plus de pouvoir et une identité bien distincte » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « U. Bossi a le don, comme à son habitude, d’indiquer un objectif vague et lointain quand, en réalité, son intérêt est proche et bien concret. S’il a récemment émis l’hypothèse de présenter sa candidature à la mairie de Milan, puis proposé, hier, le scénario d’un président du Conseil léghiste en 2013, ce qui l’intéresse réellement est évident : rappeler à tous combien la Ligue a pris d’importance après les régionales et que le pouvoir est à distribuer dans le nord, surtout au niveau des banques – il est explicite à cet égard. Mais ce n’est pas tout : le vieux leader est assez rusé pour savoir que l’identité léghiste doit être réaffirmée jour après jour face à l’encombrant allié Berlusconi, la Ligue étant jalouse de son autonomie et de son indépendance. En gros, Bossi a rappelé à Berlusconi que oui, son alliance avec la Ligue est solide mais qu’il ne s’agit pas d’une donnée acquise à jamais et qu’il faut en payer le prix. Les objectifs de la Ligue du nord sont en réalité pragmatiques : une meilleure distribution du pouvoir financier, le fédéralisme – notamment fiscal, un mode de scrutin identique à l’actuel, vu ses résultats – point clef qui le rapproche de Berlusconi et l’éloigne naturellement du centre gauche et même de Fini. On est en droit de s’interroger : comment la Ligue pense obtenir l’accord du PD sur les réformes si elle n’entend pas mettre sur la table le mode de scrutin ? A moins que… cela ne soit gardé de côté comme monnaie d’échange au moment où il sera vraiment temps de traiter avec l’opposition. Nous verrons mais Bossi, en définitive, se comporte comme Berlusconi : ce qui l’intéresse c’est conserver, voire accroître, sa popularité. Le projet fédéraliste est stratégique mais il peut être modulé dans le temps, l’important étant que rien ne gâche la relation de Bossi avec l’électorat, source de légitimité et de pouvoir. »
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« Les hommes de Bossi en course dans le ‘Risk’ » (Marco Alfieri, Il Sole 24 Ore) :

« ‘Nous avons les mairies et les provinces, il est clair que les banques du nord aussi auront des hommes de la Ligue à tous les niveaux’ : l’effet est particulièrement impressionnant car c’est Bossi qui s’exprime ainsi directement et non Giorgetti, le ‘soft’, ou le doge Zaia. Des déclarations qui ont fortement ému – c’est un euphémisme – une partie de l’establishment bancaire, justement aux prises avec les renouvellements chez San Paolo Intesa ou du côté de chez Profumo. Au fond, ce n’est pas étonnant : la Ligue aime trop l’hégémonie pour se désintéresser de ces fondations bancaires, grandes actionnaires des colosses du crédit. Le jeu est donc un jeu de pouvoir et les paris sont ouverts, du Piémont de Cota avec la Compagnia di San Paolo, à la Lombardie avec la Fondation Cariplo – très alléchante –, ou à la Vénétie avec Cariverona. »

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« Et sur l’Agriculture, Bossi s’entête » (Amedeo La Mattina, La Stampa) :

« Avec l’histoire de Fini qui menace de laisser le PdL, Berlusconi a revu Bossi à dîner hier soir, et le plat principal au menu de la résidence romaine du président du Conseil était le changement au ministère de l’Agriculture, de Zaia à Galan : un passage difficile qui devrait être officialisé demain en Conseil des ministres. Le conditionnel est obligatoire car la Ligue souhaite que le nouveau ministre suive la même politique que son prédécesseur et, sur ce thème, la tension a été forte entre Zaia et Galan, durant la campagne en Vénétie. Par exemple, G. Galan s’est toujours dit favorable aux OGM, suivant la ligne de Confagricoltura, alors que Zaia a mené une bataille contre, préférant suivre la thèse de la Coldiretti. A suivre, même s’il semble qu’un accord devrait être trouvé. Du côté de Fini, des rumeurs de rupture avec le PdL circulaient, le président de la Chambre s’étant montré très en colère quand il a su que Berlusconi se réunissait avec Bossi sans qu’il ait été invité. Les proches de Fini démentent toute rupture : ‘ils ont toujours trouvé un accord. Cela dépend beaucoup du président du Conseil, certes…’. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome.)

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