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06/04/2010

Italie : les sujets les plus urgents : emploi, retraites, fiscalité.

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« Berlusconi essaye de se démarquer de Bossi » (Ugo Magri, La Stampa) :
« Berlusconi et Bossi ont juré qu’il n’y aurait jamais plus de tensions entre eux et le dîner de ce soir, à Arcore, aura certainement lieu dans la bonne humeur, mais il y a deux questions à régler d’ici 2013. D’abord la question du ministère de l’Agriculture, qui devrait aller à Galan. Bossi pourrait renoncer à ce ministère en faveur du PdL si c’est lui qui choisit le ministre : cela signifiera alors que c’est la Ligue qui décide. Les dirigeants du PdL se sentiront sacrifiés et les finiens en profiteront pour exiger plus de fermeté envers Bossi. Certains proches de Berlusconi laissent entendre que Bossi voudrait Calderoli à la vice-présidence du Conseil mais ce dernier vise bien autre chose : les réformes institutionnelles. Et c’est la deuxième question politiquement dangereuse. Calderoli est encore ministre pour les Réformes et ,en tant que tel, il a l’intention de mettre en œuvre la grande réforme de la Ligue : le fédéralisme, bien sûr, et le semi-présidentialisme à la française. Il espère ainsi accrocher le PD et verrouiller le fédéralisme fiscal. Si le Cavaliere n’est pas d’accord, la Ligue est prête à tout, même à présenter sa proposition de façon autonome, ce qui ne serait pas bon pour la stabilité du gouvernement. Mais si Calderoli va de l’avant, le PdL risque de sembler à la traine de la Ligue. Voilà pourquoi le groupe dirigeant berlusconien travaille sur une ‘proposition globale’ qui sera déposée au Parlement la semaine prochaine. Et demain, en attendant des éclaircissements entre le Cavaliere et Fini, le sommet PdL se réunira au sujet des réformes pour dire : il n’y a pas que la Ligue, nous existons nous aussi. »
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« Les sujets les plus urgents : emploi, retraites, fiscalité (sondage IPSO-Corriere) » (Renato Mannheimer, Corriere Della Sera de dimanche) :
« Berlusconi fera-t-il vraiment les réformes qu’il a promises ? Le gouvernement sort victorieux des élections, mais au sein de la coalition de centre droit, le PdL a subi des pertes et le leader du PdL doit maintenant récupérer la confiance des Italiens. Les Italiens croient-ils vraiment que Berlusconi maintiendra ses promesses ? Pour la majorité (58%) la réponse est affirmative. 80% des électeurs du PdL affirment que les réformes se feront, 17% n’y croient pas. Parmi les électeurs du PD, 43% pensent que Berlusconi mènera à bien les réformes, contre 55%. Un indice supplémentaire de la fracture d’opinion du principal parti d’opposition, et donc de la stratégie à adopter. Quelles sont les réformes les plus urgentes ? Pour 47%, les contrats de travail, surtout parmi les plus jeunes. Un sujet qui, avec les retraites et la fiscalité, touche de plus près les gens. Alors que les thèmes les plus chers au Cavaliere, comme la justice et le présidentialisme, les intéressent beaucoup moins. En conclusion, les Italiens continuent de croire en Berlusconi, mais ils voudraient qu’il s’occupe de plus près des questions qui les touchent. »
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Entretien avec F. Frattini, ministre des Affaires étrangères, dans La Stampa de dimanche – « Les problèmes entre Berlusconi et le Quirinal sont dépassés » : 

« Le jour des régionales, j’étais à Otawa pour le G8. Mes collègues sont venus me demander ce qui se passait, et ont évoqué le soi-disant déclin de Berlusconi… J’ai répondu que ce n’était ni L’Economist ni le Financial Times qui décidaient de la politique italienne. L’Italie a été pendant longtemps un modèle d’instabilité, mais Berlusconi a gouverné pendant huit ans au cours de ces dix dernières années et nous sommes devenus un exemple de stabilité. Pour expliquer les réformes aux Italiens nous utilisons la toile, les réseaux sociaux. Notre relation avec le Quirinal est bonne, Napolitano est un Président sur lequel nous pouvons compter. Je suis aussi convaincu que Berlusconi saura reconnaître la nécessité d’un parcours commun avec nos adversaires. Fini et Berlusconi ont compris tous les deux que le PdL est plus fort grâce à la diversité de ses opinions, l’important est d’arriver à prendre une décision. Quant à la Ligue, chapeau ! Elle est partout sur le territoire pour s’occuper des problèmes des gens. On ne peut pas en dire autant du PdL. Il va falloir nous montrer meilleurs qu’eux ou nous leur laisserons les clefs du pouvoir. »

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Entretien avec R. Maroni, ministre de l’Intérieur, dans le Corriere Della Sera – « Le semi présidentialisme à la française et tout de suite la réduction des parlementaires » :

« C’est la Ligue qui doit mener les grandes réformes constitutionnelles. Nous en sommes capables et nous sommes prêts à les faire. Nous rencontrerons sans doute quelques résistances de la part de ceux qui croient encore que nous sommes grossiers et sans culture, mais Berlusconi sait qu’il ne peut confier les réformes qu’à la Ligue. Le gouvernement s’est renforcé grâce à notre victoire. Les priorités : Etat fédéral et beaucoup de compétences aux régions. Nous ferons approuver les réformes par les deux tiers du Parlement. Pour nous le PD est un interlocuteur indispensable. Nous avons déjà mené à bien les réformes des retraites et du social, Bossi et Calderoli vont faire le reste. Je suis convaincu qu’il faut arriver à une véritable séparation des carrières, en sauvegardant l’autonomie de la justice. Mais il faut réformer une justice malade de lenteur. Bossi est candidat à la mairie de Milan. Nous n’écartons pas totalement l’idée d’un candidat léghiste à Naples, peut-être qu’alors les choses commenceront à fonctionner… »

Entretien avec I. La Russa, ministre de la Défense et coordinateur du PdL, dans le Corriere della Sera de dimanche – « Milan et l’Agriculture sont à nous, Bossi le sait » :

« La Ligue n’a plus besoin, aujourd’hui, de jouer à la fois les partis de lutte et de gouvernement, elle doit se comporter de manière responsable, en prenant conscience que les choses se décident ensemble. Il n’y a pas à discuter le fait que le candidat à la mairie de Milan doit être l’expression du PdL, quant à l’agriculture, il y a un pacte à respecter : il était prévu qu’en cas de double victoire en Vénétie et dans le Piémont, la Ligue aurait laissé le ministère. Il est vrai qu’elle a bien mené sa campagne électorale, mais elle n’a eu à couvrir que 3 régions et nous, 21, et nous sommes bien plus présents dans les grandes villes. Le PdL doit équiper le parti différemment selon le territoire : il doit bien choisir ses thèmes politiques, comme la sécurité et la lutte contre l’immigration clandestine dans le nord, par exemple. Nous pourrions envisager de créer trois groupes de coordination, pour le nord, le centre et le sud. Les réformes consensuelles peuvent se faire, mais si nous pouvons céder 25% de nos positions, l’opposition doit le faire à hauteur de 50%. Je suis pour un présidentialisme à l’américaine, mais l’important est que le processus soit guidé par Berlusconi, Bossi et les présidents des chambres. »

 

(Traduction: ambassade de France à Rome)

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