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02/04/2010

Ligue du Nord et Peuple de la Liberté.

 

Le Peuple de la liberté.jpg 

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Entretien avec R. Calderoli, ministre pour la Simplification, dans Il Giornale – « La Ligue ? Avec les hauts et les bas du PdL, c’est la bouée de sauvetage du président du Conseil » :

« C’est l’entente parfaite entre le Cavaliere et U. Bossi, un tandem très réussi : Berlusconi a annoncé qu’il quittera la politique le jour où Bossi se retirera. Il faut profiter du fait que nous avons devant nous 3 ans sans élections pour établir une feuille de route ensemble, Gianfranco Fini compris, bien sûr. C’est aussi une occasion pour le PD de sortir de l’ombre, Bersani est intelligent et je suis certain qu’il répondra positivement. Le présidentialisme à la française est ce qu’il y a de mieux pour l’Italie. Elire le président au suffrage universel, c’est la vraie démocratie. Tremonti travaille depuis longtemps à la réforme fiscale et les projets en chantier verront bientôt le jour – le 1er en mai, avec le décret sur le fédéralisme domanial, ce qui signifie des dizaines de milliards de rentrées pour les collectivités locales, sans aggraver la pression fiscale. »

 

« De la pilule aux valeurs, Zaia en fait plus que Cota : ‘je veux suivre le Pape’ » (Il Foglio) :

« Le nouveau président de la région Vénétie explique la nouvelle entente de la Ligue avec le Vatican. ‘Nous sommes mieux placés que les autres pour interpréter la sensibilité des catholiques. En tant que catholique, je vais tout faire pour empêcher que la pilule abortive Ru486 n’arrive dans les hôpitaux. Je pense que le Pape dit des paroles sages en se prononçant contre l’avortement et en demandant de continuer à lutter en faveur de la vie, même au détriment d’une loi en vigueur. La Ligue incarne les valeurs chrétiennes qui ont fait notre histoire, notre territoire. La défense de la vie en fait partie et, s’il le faut, nous nous battrons. Je veux agir selon ma conscience et suivre le Pape’. Piémont, Lombardie et Vénétie, Cota, Formigoni, Zaia : l’axe du Nord est un axe de plus en plus en accord avec le Vatican. ‘En Vénétie, le résultat des élections nous montrent qu’une partie de l’électorat modéré et catholique nous a choisi’. »

 

« Le PdL choisit la ligne de la prudence » (Maria Corbi, La Stampa) :

« R. Polverini, nouvelle présidente du Latium, qui a eu l’appui de l’Eglise pendant la campagne électorale, contre E. Bonino ‘l’hérétique’, coupable d’avoir été active dans la lutte pour le droit à l’avortement, a choisi la voie de la prudence : ‘je ferai mon possible pour défendre la vie dans le respect des lois’, a-t-elle dit. Un choix bien différent de celui des nouveaux présidents léghistes, Cota et Zaia. Les présidents de régions PdL s’alignent plutôt sur le choix de R. Polverini. R. Formigoni rappelle qu’il a toujours défendu la vie, tout en respectant la santé des femmes et la loi 194. F. Cicchitto, chef de groupe PdL à la Chambre, avertit les nouveaux présidents : ‘il faut maintenir la ligne de conduite qui avait été décidée, sur la gestion hospitalière de la pilule du lendemain dans le respect de la loi 194’. Le sens des responsabilités implique de trouver des solutions qui ne soient pas source de division pour notre société’. »

 

« Premier problème pour Berlusconi : démontrer que le meneur de jeu n’est pas la Ligue » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) :
« Silvio Berlusconi se retrouve face à un problème important : il doit démontrer aux Italiens que c’est lui, le président du Conseil, qui mène le jeu dans le pacte qui le lie à Bossi. Il ne peut se permettre de laisser le sceptre du parti le plus réformateur à la Ligue – à part sur le fédéralisme. Ce ne sera pas facile mais l’alliance compétitive avec les léghistes l’impose, d’autant qu’un premier signal arrive des deux nouveaux gouverneurs du Piémont et de Vénétie, Cota et Zaia, qui ont pris une position intransigeante sur la pilule abortive, annonçant qu’ils ne la mettront pas en vente : c’est sans doute une ligne qui plaît à l’Eglise mais elle va à l’encontre des normes de l’Etat – notamment la loi 194 régulant l’avortement. En Lombardie par exemple, le catholique Formigoni a prévu que cette pilule soit administrée sous contrôle médical dans un hôpital. Les deux néophytes ont changé les choses sans en parler avec leur allié Berlusconi et sans crainte des conséquences mais démontrant toutefois combien la Ligue va à son propre rythme et suit sa propre logique. Voilà pourquoi Berlusconi tente de récupérer tout le mérite de la ‘grande réforme’ : un triptyque ambitieux comprenant la réforme de l’Etat (fédéralisme et présidentialisme), justice et fiscalité. Nous verrons qui mènera concrètement le jeu. La Ligue voudra probablement avant tout vérifier l’orientation du centre gauche. Pour le moment, Bersani laisse la porte ouverte, tout en demandant une discussion au Parlement. Le PD devra aller au-delà de ce jeu tactique. Au moment où Berlusconi s’empare de ‘Facebook’ pour communiquer, les démocrates doivent apparaître moins conservateurs et moins bridés. Plus qu’une ‘agressivité’ plus importante – comme le voudrait Veltroni – une capacité réelle de se mesurer au centre droit sur le terrain des réformes, y compris en tenant compte de toutes les conséquences du fédéralisme léghiste, serait nécessaire. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome.)

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