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05/03/2010

Italie : sauver les élections.

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 Des élections à sauver » (Massimo Franco, Corriere della Sera) :
« Le double rejet des recours en Lombardie et au Latium a de quoi préoccuper. Certes, la mauvaise gestion des candidatures est difficilement contestable. Mais les conséquences politiques de ce mécompte prennent un tour imprévu et inquiétant, qui appelle chacun à prendre ses responsabilités. La majorité, d’abord, qui doit reconnaître ses erreurs au lieu d’agiter l’idée de manifestations en forme de rites d’auto-absolution. L’opposition paraît montrer en l’espèce un peu de sens des responsabilités : Di Pietro a dit préférer gagner ‘sur le terrain, non dans un bureau’ et Bersani a demandé de ne pas chercher de ‘faits pouvant troubler la physionomie du vote’. Mais l’idée que Formigoni soit exclu du scrutin à cause de 250 signatures invalides sur 3 500 semble absurde – pour les électeurs plus encore que pour la majorité. Le PdL présentera un recours au Tribunal administratif régional mais on reste abasourdi face à tant d’à-peu-près dans la préparation du scrutin, en Lombardie comme dans le Latium. Les remèdes ne sont pas faciles. La question est désormais plus politique que procédurale : seul un règlement consensuel peut éviter une campagne empoisonnée et faussée. Les divisions au sein du PdL sont à éviter, la coalition berlusconienne doit envoyer un signal d’unité interne, en appeler à l’opposition pour éviter une dérive qui délégitimerait tout le monde, et remédier à ce que Napolitano lui même qualifie d’imbroglio. Il serait bon de trouver une solution propre à garantir le droit de vote, fondamental en démocratie, avant que le tribunal régional et le Conseil d’Etat ne tranchent définitivement et ne privent la politique de son rôle et de ses marges de manœuvre. »

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« Berlusconi : ‘c’est un coup d’Etat’. Il pense à un décret ou à un accord sur le report » (Marco Galluzzo, Corriere Della Sera) :

« Après cinq jours de silence, Berlusconi pourrait décider aujourd’hui de descendre dans l’arène et de politiser l’affaire de l’exclusion des listes PdL. Pour résoudre les imbroglios du Latium et de Lombardie, il envisage une intervention normative, un décret interprétatif des normes d’acceptation des listes électorales ou même un décret-loi comme celui de 1995 (qui profita aux radicaux) qui avait prolongé d’une semaine les délais de présentation des listes, voire un léger report des élections. Depuis hier, le climat a changé. Le PD serait prêt à trouver un accord avec le gouvernement pour régler le problème, ouverture que même Di Pietro paraît confirmer, avec pour corollaire une élection immédiate à Bologne. En attendant, le Cavaliere est invité au marathon ‘pour Polverini’ et aurait promis d’y faire un saut. En tout cas, il a décidé de réunir les parlementaires PdL ce soir, en présence de GF Fini. Curieuse campagne : aucun débat télévisé et des meetings électoraux réduits au minimum pour raisons de sécurité. Dans ce contexte, la situation du PdL est en suspens, mais nombreux sont ceux qui pensent qu’après les élections, Berlusconi règlera des comptes sur les incapacités internes et avec le président de la Chambre. Il y en a qui lui conseillent de revenir à FI, d’autres de revoir entièrement les instances dirigeantes, voire de réaliser des primaires internes. Bien des conseils mais, pour l’heure, aucune décision en vue. »

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« La Russa accuse la Ligue : ‘peu d’aide de leur part’ » (Marco Cremonesi, Corriere Della Sera) :

« Hier, jusqu’à 17h, Radio Padania s’étonne de ‘l’amateurisme’ du PdL. Mais quand tombe la nouvelle du rejet du recours de R. Formigoni, le ton change, avec des mots comme ‘vol de démocratie, ‘manœuvres’, ‘complot’, ‘coup d’Etat’. En apprenant qu’au Piémont la liste Nadia Cota a été acceptée en concurrence avec celle de R. Cota, candidat sur les listes PdL-Ligue, les léghistes sont furieux. R. Calderoli explose : ‘une région passe encore, deux c’était déjà trop, mais avec l’histoire du Piémont, ça commence à sentir le roussi… comme si on voulait nous voler les élections’. Avant d’annoncer un possible retrait de son parti des élections. Et Radio Padania continue à outrance en lisant des passages de l’interview d’I. La Russa à Il Riformista : ‘sur les 1500 signatures qu’elle devait recueillir au départ, la Ligue en a donné 300, dont seulement 30 valides’. Radio Padanie rectifie ‘la Ligue a procuré plus de signatures que demandé ; la prochaine fois, que nos amis du PdL évitent de faire tout au dernier moment en se disputant sur les candidatures…’. Autre propos de La Russa, visant cette fois l’opposition : ‘il y en a qui pour éviter de perdre préfèrent concourir seuls, mais c’est l’opposé de la démocratie – ou la ‘démocratie populaire’ à la soviétique…’ »

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« Le ‘parti jamais né’ vers le règlement de comptes » (Barbara Fiammeri, Il Sole 24 Ore) :

« L’imbroglio électoral n’est que la dernière goutte, qui n’a pas encore fait déborder le v ase à cause des élections. ‘Mais après tout va changer’ entend-on en haut lieu. Ce que Tremonti appelle ‘monarchie anarchique’ est en train de démontrer son pouvoir destructeur. Les berlusconiens pensent que le succès du PdL ne vient pas du parti mais du Cavaliere. Aujourd’hui, FI a disparu et le PdL est plus anarchique que monarchique. Tous les clubs et mouvements sont nés de l’immobilisme du parti – comme s’il fallait aller faire ailleurs de la politique. GF Fini, clair dans ses critiques, à la différence d’autres, fut le premier. Le dualisme éclate au grand jour ; pour Il Giornale, ‘les difficultés du PdL viennent de Fini’. Mais en est-il vraiment ainsi ? Qu’a-t-il à voir avec la guerre du PdL en Sicile entre anciens de FI, ou dans l’affrontement Formigoni-Moratti à Milan ? Et l’ascension de la Ligue au centre-nord vient-elle seulement des positions de Fini sur l’immigration ? Une Ligue qui est à deux doigts de dépasser le PdL, lequel est en perte de vitesse s’agissant du nombre d’adhérents. En 2007-2008, FI avait 411 000 inscrits, AN 600 000. Berlusconi avait fait l’addition et annoncé que le PdL arriverait rapidement à 1 million. Or, en politique, 1+1 ne fait pas toujours 2. La fusion censée partir de la base s’est au contraire révélée un produit de laboratoire. Au total se sont mélangés 30% de FI, 10% AN, plus quelques broutilles. La composition des listes aux régionales a obéi à la même logique, et le résultat est sous nos yeux. »

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(Traduction : ambassade de France à Rome.)

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