26/02/2010
Berlusconi : "ils veulent tous m’éliminer, mais je ne les laisserai pas faire." Fini prépare la succession.
« Et maintenant adieu aux réformes faites dans l’urgence » (Carlo Federico Grosso, La Stampa) :
« La solution du procès pour corruption à l’encontre de l’avocat Mills semblait dépendre, dans une large mesure, de la réponse qu’on donnerait, en droit, à deux questions sur l’interprétation des textes régissant les délits de corruption. La lecture de la motivation de la sentence de la Cour de Cassation permettra, quand elle sera publiée, de vérifier quel aura effectivement été l’ensemble des raisonnements suivis par la Cour et, surtout, d’évaluer le poids et le bien-fondé de l’argumentation juridique. Pour le moment, on ne peut que prendre acte de la réponse de fond donnée aux questions juridiques posées, et discerner les conséquences juridiques et politiques de cette décision pour Berlusconi, prévenu comme corrupteur dans le procès où Mills apparaissait comme corrompu, position gommée en application de la loi Alfano, adoptée puis censurée par la Cour Constitutionnelle. Le délit, jugé prescrit concernant Mills, ne pourra qu’être considéré comme tel concernant Berlusconi. La justice, à tort ou à raison, a suivi son cours et a abouti à un jugement de prescription, lequel équivaut, toujours, pour elle, à un échec. Espérons qu’au moins, dans le cas d’espèce, la décision retenue serve à calmer les tensions et à permettre que soient abandonnées des dispositions funestes comme le procès court, l’empêchement légitime, les protections pour les ministres et les principaux personnages de l’Etat, et ainsi de suite. »
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« Berlusconi entre soulagement et regrets : la persécution a échoué, le ‘théorème’ demeure » (Marco Galluzzo, Corriere della Sera) :
« Berlusconi a préféré ne pas commenter officiellement la décision des juges sur Mills, qui ont estimé le délit prescrit, car il n’est pas concerné directement, mais l’atmosphère dans sa résidence romaine était hier empreinte de satisfaction. Son entourage veut interpréter la décision des juges romains comme une ‘gifle’ aux procureurs de Milan, qui auraient, pour attaquer Berlusconi, sollicité le code pénal à des fins de combat politique. En fait, la sentence de la Cassation ne vaut pas pour le président du Conseil, dont le procès se prolongera encore un an – du fait de la loi Alfano qui, quoique censurée, a eu pour effet de ‘geler’ les délais de prescription concernant Berlusconi. De ce point de vue, le verre n’est qu’à moitié plein. Ce qui manque encore au chef du gouvernement, pour que sa satisfaction soit complète, c’est la reconnaissance qu’il n’a jamais été commis de délit. Mais, autour de lui, c’est tout de même le soulagement qui domine. ».
« Le président du Conseil verrouille le parti et mise sur la base » (Il Sole 24 Ore) :
« Silvio se prépare au combat. Il renforce son armée de ‘paladins de la liberté’ en leur rappelant le caractère décisif du choix qui attend les électeurs le 28 mars. Les listes sont presque toutes bouclées, non sans heurts (surtout dans le Latium) et la campagne peut démarrer. Berlusconi l’ouvrira aujourd’hui à Turin avec R. Cota. Mais l’atmosphère dans le parti est maussade, du fait des enquêtes qui commencent à profiter à l’opposition, de la crainte de l’absenttionnisme, et surtout de la Ligue. Berlusconi se prépare à nouveau à descendre dans l’arène. Il compte beaucoup sur la mobilisation de la base coordonnée par M. Brambilla, ministre du Tourisme. Mais il est devenu méfiant : ‘ils veulent tous m’éliminer, mais je ne les laisserai pas faire, ils doivent comprendre que c’est moi le leader et je vais m’appuyer sur la base’. Parmi les craintes du président du Conseil, il y a aussi le spectre d’un piège tendu au gouvernement, pour mettre en place un exécutif institutionnel avec l’appui des centristes. Mais pour l’heure, mieux vaut s’occuper de l’urgence du moment : remporter les régionales. »
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« Fini déjeune avec Casini et Pisanu – il prépare sa ‘phase 2’ » (Paola Di Caro, Corriere Della Sera) :
« Dans l’entourage de Fini, on explique que le déjeuner avec Casini et Pisanu était prévu ‘depuis longtemps’, tout comme la rencontre avec M. D’Alema et A. Matteoli, ministre des Infrastructures, qui inaugurait sa ‘Fondation de la liberté.’ Quant à la réunion avec les coordonnateurs du PdL pour leur donner son aval aux listes, elle ‘allait de soi’. Mais par les temps qui courent, cet ensemble de rendez-vous a indisposé tous ceux qui se méfient du président de la Chambre. Les stratégies de Fini et de Berlusconi divergent chaque jour un peu plus. Fini voudrait un parti avec un seul coordonnateur (avec un adjoint) pour tout le territoire afin d’éviter la confusion. Il continue à tisser sa toile en vue de l’inévitable course à la succession au trône berlusconien, perspective de moyen-long terme, sans raccourci à portée de main. Fini, assurent les siens, n’a rien contre le PdL (‘si j’avais voulu un parti tout à moi, j’avais AN : le PdL j’ai tout misé dessus’) ; mais il travaille à lancer la ‘phase 2’ de son parcours politique : après s’être éloigné de la droite traditionnelle en se concentrant sur les droits civiques, l’éthique, la citoyenneté et l’immigration, il veut maintenant s’attaquer aux questions chères au PdL, l’économie, les réformes, la légalité et le ‘patriotisme républicain’, au travers de sa fondation ‘Farefuturo’. Presque un programme de gouvernement. »
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(Traductions : ambassade de France à Rome.)
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