09/12/2009
« La Ligue vise l’hégémonie politique sur tout le centre droit. »
« La Ligue vise l’hégémonie politique sur tout le centre droit » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Après les attaques de la Ligue contre le cardinal Tettamanzi [comparé à un imam car parlant un langage d’accueil et de solidarité à l’égard des immigrés], il n’est pas étonnant que le Président de la République ait tenu à adresser à l’église milanaise un signe de solidarité. Napolitano a laissé entendre, de façon mesurée, que la dérive léghiste outrepasse totalement une certaine tradition italienne de respect envers l’Eglise et sa fonction sociale. Il ne pouvait dire plus et c’est maintenant à Berlusconi de réagir. Pour le PdL, Bossi est un allié important et encombrant. S’il parvient à entraîner tout le centre-droit sur sa ligne intransigeante – aujourd’hui sur l’immigration, demain sur la sécurité, après-demain la sécession douce – il aura établi une hégémonie politique sur toute la majorité, hormis quelques franges destinées à s’en détacher. En pareil cas, la physionomie de la droite prendra des contours très différents de ceux auxquels Berlusconi nous a habitués ces dernières années, sous le signe du PPE et de la tolérance. La ligne léghiste, au contraire, obéit à d’autres logiques – l’affaire Tettamanzi le prouve. Voilà comment s’explique le geste de Napolitano que Berlusconi a très certainement apprécié, ayant toujours eu une relation spéciale avec l’Eglise (au moins jusqu’à l’affaire Boffo-Avvenire) comme en atteste notamment la douloureuse affaire Eluana Englaro. Il ne sera pas simple pour le président du Conseil de résister la double pression de Bossi, d’une part, et du président de la Chambre, d’autre part. Deux droites sont à nouveau en train d’émerger, deux visions différentes du pays, et on n’entrevoit aucun point de synthèse. »
« Bossi isolé sur l’immigration » (Barbara Fiammeri, Il Sole 24 Ore de mardi) : « Sur l’immigration, Gianfranco Fini ne fait pas machine arrière. Il attaque de nouveau la position de la Ligue du nord : pour lui, le délit de clandestinité ne peut être exclu de la loi sur le procès court. Le président de la Chambre est intervenu à la rencontre ‘Accueil, intégration et droit de citoyenneté, un parcours possible’ à la communauté Capodarco, avec Casini, chef de file de l’UDC, et Pisanu, président de la commission Antimafia. Certains parlent déjà du ‘pacte de Capodarco’. Après l’attaque de la Ligue contre le Cardinal Tettamanzi, accusé, entre autres, de défendre les immigrés et non le crucifix, Fini s’est montré d’une ironie méprisante : ‘c’est beau de défendre la tradition mais en regardant la crèche, il faudrait se rendre compte qu’elle est pleine d’immigrés extracommunautaires’. Analyse que partagent Casini et Pisanu, lequel évoque de ‘misérables spéculations électoralistes’. Fini, content que d’autres membres du PdL soient d’accord avec lui, plaisante : ‘je suis heureux d’entendre le camarade Pisanu’. »
« Napolitano : l’engagement de l’Eglise est essentiel » (Giovanni Cerruti, La Stampa) : « Le Président de la République serre longuement la main au cardinal Tettamanzi : ‘je suis particulièrement heureux de vous voir dans cette circonstance’, dit-il. L’archevêque de Milan remercie, et le secrétaire d’Etat Bertone n’est pas en reste. Ce geste a suffi pour savoir et faire savoir ce que pense le Président de la République des attaques de la Ligue qualifiant d’‘imam’ le cardinal de Milan. Giorgio Napolitano a déclaré : ‘j’ai souligné un grand nombre de fois à quel point la religion est un fait public et combien l’engagement de l’Eglise dans la vie sociale est essentiel pour la société italienne’. Le ministre Calderoli, qui avait ajouté que Tettamanzi à Milan, c’était comme d’‘envoyer un prêtre mafieux en Sicile’, a fait un demi pas en arrière en déclarant : ‘je suis absolument d’accord avec Napolitano sur le rôle de l’Eglise’. »
« Et Bossi reprend ses proches : ‘finissons-en avec cette histoire » (Marco Cremonesi, Corriere della Sera) : « ‘Maintenant ça suffit, il faut faire cesser cette histoire rapidement’, dit Umberto Bossi sur la polémique avec Tettamanzi ouverte par un éditorial de La Padania. Bossi semble penser que ‘cette histoire’ pouvait lui causer du tort. Au micro de Radio Padania en effet, de nombreux auditeurs ont dit que ‘certaines choses pouvaient être dites autrement’. Les déclarations de Calderoli auraient donc choqué aussi l’électorat léghiste. Or la Ligue du Nord ne peut prendre le risque de perdre des voix. »
(Traduction : ambassade de France à Rome.)
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