04/12/2009
Bossi : "nous contrôlons Berlusconi, sinon il rentre chez lui".
« Sondage IPSOS-Il Sole 24 Ore : l’Italie bipolaire tient bon, le PdL arrive à 38%, le PD à 30 » (Roberto D’Alimonte, Il Sole 24 Ore) : « Le PdL bénéficie d’une croissance de 3 points par rapport aux élections européennes (38%) et le PD de 4 (30,5%), l’IdV de Di Pietro et l’UDC de Casini sont en recul, la gauche radicale dégringole. Le bipolarisme s’accentue et se renforce : c’est ce qui ressort d’un sondage du Sole 24 Ore-IPSOS sur les intentions de vote des Italiens. La confiance dans le gouvernement est à 53% alors que le jugement porté sur l’opposition est pire que celui donné individuellement sur les partis de l’opposition : uniquement 24% des personnes interrogées considèrent qu’elle peut être une alternative satisfaisante. La base électorale du PdL est de plus en plus méridionale (proche de la majorité absolue), et 36% des ouvriers se disent électeurs du parti du président du Conseil. Le PD n’est majoritaire que chez les employés et les enseignants. Ce sondage fait ressortir que le PD n’est pas mal vu par les Italiens, c’est plutôt l’opposition dans son ensemble qui est mal vue car elle est peu crédible. Et comment donner tort à l’électorat ? Où est l’alliance ? Où est le programme commun ? C’est là que réside une partie de la réponse au phénomène de la tenue de Berlusconi et de son gouvernement. Dans une démocratie bipolaire, le consensus va à qui sait exprimer un leadership et une unité de vues. Berlusconi l’a compris depuis longtemps, les autres non. »
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« Les fractures politiques et la force du vote » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Le sondage Ispos-Sole commenté par Roberto D’Alimonte explique pourquoi, si l’on votait aujourd’hui, le centre droit remporterait de nouveau les élections alors que la faiblesse de l’opposition perdure. La ‘gaffe’ de Fini, c’est certain, est un prétexte : c’est le pistolet de Sarajevo qui fait exploser les tensions réprimées au sein du centre droit et qui confirme l’incompatibilité entre la vision plébiscitaire du pouvoir, propre à Berlusconi, et celle politico-institutionnelle du président de la Chambre. Berlusconi parle maintenant de Bossi comme du seul allié en qui il peut avoir confiance, ce qui permet à ce dernier de dire : ‘nous contrôlons Berlusconi, sinon il rentre chez lui’. D’autre part, la fracture avec Fini – due aussi à des erreurs politiques et psychologiques du président de la Chambre – montre que le PdL est tout sauf une fusion politique réussie. Il y a quelque chose de paradoxale dans la situation actuelle : une majorité reconnue, selon le sondage IPSOS, s’use dans une sorte de court-circuit quotidien, au lieu de mettre sa force au service des italiens. Le pire est que nous risquons d’aller au devant d’une longue période de polémiques inutiles. Si Berlusconi et Fini ne s’expliquent pas clairement, les forces institutionnelles sont en danger, risquant une lente usure. Pour le moment, les Italiens ne semblent pas s’en apercevoir et les intentions de vote ne changent pas de manière drastique, grâce à la popularité de Berlusconi mais surtout à l’inconsistance du centre gauche. Mais l’histoire nous enseigne que les contradictions sont parfois résolues de manière dramatique. »
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« Berlusconi : ‘aucune compétition avec Fini ; je suis désolé, je n’ai jamais dit ni pensé de Gianfranco ce qu’en ont écrit les journaux’. Fini : ‘l’indépendance des magistrats est une garantie pour la démocratie ; oui à la séparation des carrières’ » (Barbara Fiammeri, Il Sole 24 Ore) : « Obligés de rester ensemble, pour le moment tout au moins : c’est la conclusion à laquelle sont arrivés Berlusconi et Fini, avec bien sûr la médiation de Gianni Letta. Le président du Conseil a choisi de rompre le silence lors de la conférence de presse avec Medvedev, après le sommet Italie-Russie, pour faire savoir qu’il n’a jamais ‘dit ni pensé’ ce qu’ont écrit les journaux – soit d’écarter Fini du PdL. Bref, Berlusconi ne veut pas accélérer les choses, mais il serait faux d’y voir une marche arrière. Ce n’est que de la Realpolitik, et Fini n’est pas en reste : hier, au salon de la justice, il a approuvé la séparation des carrières entre Parquet et Siège et l’hypothèse d’atténuer le caractère obligatoire de l’action pénale. Il soutient la réforme de la justice mais sans revenir sur ses positions – proches, comme souvent, de celles du chef de l’Etat. Ces signaux confirment la nécessité, sinon la volonté, de freiner la dérive scissionniste qui était en train de s’emparer du PdL, avec comme issue inévitable une crise gouvernementale et des élections anticipées. Italo Bocchino, et à travers lui les finiens, avertit les faucons du PdL : ‘il ne faut pas sous-estimer Fini, il a des appuis déterminants au Parlement pour que la législature continue’. Entre Berlusconi et Fini, aucun contact pour le moment ; et, s’il y en avait dans un avenir proche, comme le souhaitent certains, ce serait seulement pour les caméras et les électeurs. »
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(Traductions : ambassade de France à Rome).
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