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01/12/2009

Fini s’oppose à la croisade de la Ligue.

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« Plus qu’aux guerres de religion, la Ligue pense à quelques voix de plus » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Un des nos talents nationaux est la capacité de discuter dans le vide et de faire de choses insignifiantes des sujets majeurs, qui font les manchettes quelques jours avant de disparaître. Tout récemment, on parlait déstabilisation institutionnelle, chute du gouvernement du fait de la magistrature etc. Le scénario a changé : on parle maintenant de l’idée de la Ligue (ou du ministre Calderoli) de faire en Italie un référendum contre les minarets, sur le modèle suisse, et on perd du temps autour de l’idée (du vice-ministre Castelli) d’ajouter la croix au drapeau italien pour rappeler clairement ‘les racines catholiques de notre identité’. Que ce soit clair : aucune de ces initiatives n’est à prendre au sérieux, et les gens de la Ligue sont les premiers à ne pas y croire. Les amis de Bossi (d’ailleurs silencieux) agitent l’étendard anti-islamique à des fins électorales : plus leurs attaques sont virulentes, mieux c’est ; l’important est de donner à la base matière à s’identifier une fois de plus au parti. Le véritable objectif de la Ligue, ce sont les régionales, et sûrement pas des guerres de religion. Le pacte politico-électoral PdL-Ligue demeure solide et tout reste plus ou moins comme avant. D’un côté, les propositions sur le référendum et la croix sur le drapeau ne servent qu’à créer du folklore ; de l’autre, aucun droit à obtenir la nationalité ne sera reconnu aux immigrés. Nous n’imiterons pas la Suisse par une décision qui, selon Fini, sert seulement à exciter ‘le fondamentalisme et le fanatisme religieux’, mais nous ne prendrons pas non plus de façon résolue la voie opposée. Nous resterons, comme d’habitude, à mi-chemin. »

« L’utilisation du catholicisme version léghiste embarrasse le Vatican » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « L’attitude de la Ligue face au référendum suisse tient au désir de récupérer des suffrages apeurés plus que catholiques. Elle confirme la ‘conversion vaticane’ de Bossi, après une longue phase où il assimilait le Saint Siège au centralisme romain, et relance la tentative de se légitimer comme ‘parti chrétien’, en occupant l’espace déserté par Fini, désormais sur des positions toujours plus éloignées du Vatican. Paradoxe : la hiérarchie catholique se dissocie des applaudissements léghistes au référendum suisse et accueille avec un embarras évident l’idée de Castelli d’ajouter une croix au drapeau italien. Le Saint Siège craint les guerres de religion, non pas tant en Europe que dans l’Orient musulman et hindouiste. A la Ligue qui veut importer de Suisse une autre dose de peurs et de fermetures, l’Eglise catholique oppose un choix opposé, quoique peut-être plus impopulaire. Le cardinal Bagnasco, président de la conférence des évêques, juge déplacée ‘l’instrumentalisation de la religion’, et L’Osservatore romano compare les minarets aux crucifix – jugement convergent, cette fois, avec celui de Fini, pour qui la Suisse ‘fait un formidable cadeau à l’islamisme le plus excessif’. Mais la Ligue va de l’avant et fait écho à la peur, une des clef de ses succès. »

« Fini s’oppose à la croisade de la Ligue » (Amedeo La Mattina, La Stampa) : « Pour Fini, la proposition de Calderoli d’un référendum sur les minarets est ‘pure propagande’ : ‘si on veut modifier la Constitution et y insérer une forme de consultation des citoyens, c’est possible, mais indépendamment de la question de l’immigration’. Pour le président de la Chambre, le référendum suisse est ‘fruit de la peur’. Au PdL, on estime que la Ligue, déjà en campagne pour les régionales, veut faire le plein de voix au Nord. »

(Traduction de l'ambassade de France à Rome)

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