10/06/2009
Italie : Umberto Bossi, grand vainqueur des différents scrutins, impose ses vues à Berlusconi.
« Le nouveau pacte avec Bossi redessine la géographie de la coalition » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Berlusconi a enfin commenté le double scrutin, 24 heures après le nouvel accord PdL-Ligue conclu avec Bossi. Avant de revendiquer la victoire malgré les ‘calomnies’, il a voulu vérifier avec son allié-concurrent renforcé les nouvelles conditions de leur coopération, en exauçant aussitôt sa demande de non-soutien au référendum du 21 juin. L’appui initial au ‘oui’ était naturel, vu sa coïncidence avec l’intérêt du PdL, et rien n’augurait d’une campagne massive en ce sens – à moins d’un triomphe du PdL aux européennes autour de 45%, auquel cas la tentation aurait été forte ; mais il n’en a rien été. Le référendum pâtit donc de la capacité étonnante qu’a démontrée la Ligue à s’étendre au sud du Pô, vers l’Italie centrale. Le PdL aussi a eu ses succès locaux au centre-nord, comme autour de Naples, mais la Ligue a pris une part cruciale à la victoire ‘nordiste’. Berlusconi a donc plus que jamais besoin de Bossi pour se sentir à nouveau maître de la situation, y compris psychologiquement. Et le ‘oui’ annoncé se mue en appel à l’abstention. L’axe PdL-Ligue renforce la dimension nordiste de la majorité ; or celle-ci ne peut renoncer à ses racines méridionales, si elle veut continuer à s’afficher comme synthèse nationale. Fini, par son cavalier seul (‘je voterai oui avec conviction’), se démarque d’une nouvelle ligne post-électorale risquant de trop favoriser Bossi, dont tout le PdL ne partage pas les vues sur le fédéralisme et les rapports de pouvoir. Sans doute Berlsuconi aura-t-il du mal, cette fois, à présenter la position de Fini comme isolée, a fortiori si le nouveau pacte avec la Ligue porte des fruits controversés. »
Le référendum a pour objet le renforcement des pouvoirs des grands partis. Un "Oui " devrait être favorable au parti de Silvio Berlusconi (Peuple de la Liberté) et défavorable à la Ligue. Bossi impose à Berlusconi de ne pas faire campagne pour le "Oui".
« Fini se démarque : ‘j’irai voter au référendum’. Calderoli : ‘si Berlusconi décide, Fini ne compte pas’ » (Amedeo La Mattina, La Stampa) : « Le président du Conseil n’a pas eu besoin de réunir quelque organe du PdL que ce soit pour décider que le référendum était un thème dépassé. Il l’a décidé avec Bossi et une note du Palais Chigi l’a confirmé : ‘un soutien direct au référendum du 21 juin ne semble pas opportun’. En échange, Bossi soutiendra le PdL tous azimuts lors des seconds tours locaux. Mais le président de la Chambre n’est pas d’accord : ‘J’irai voter, c’est certain et avec conviction. J’espère évidemment que les Italiens feront de même’. Fini a ensuite confié à ses proches qu’il était ‘déconcerté’ par la marche arrière de Berlusconi qui, il y a un mois, avait épousé la cause référendaire. »
(traductions : Ambassade de France à Rome).
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