Avec un total de 44 élus, le parti de centre-droit d'Andrius Kubilius est très loin de disposer d'une majorité au Parlement qui compte 141 représentants.
Les sociaux-démocrates du Premier ministre sortant, Gediminas Kirkilas, au pouvoir depuis 2001, sont les grands perdants de ces premières élections générales depuis l'entrée de la Lituanie dans l'Union européenne en 2004.
Les sociaux-démocrates obtiennent un total de 26 sièges et sont la deuxième formation politique en importance au sein du Parlement.
Toutefois, Kubilius, leader de l'Union de la mère-patrie et ancien Premier ministre, a déjà fait savoir qu'il n'envisageait pas d'alliance avec ses rivaux de centre-gauche.
"Nous avons une excellente occasion de former un gouvernement qui va travailler au changement", a déclaré Kubilius. "Je possède une expérience personnelle depuis 1999 et 2000. A l'époque, nous devions déjà faire face à une crise et le nouveau gouvernement sera d'une nature similaire."
Kubilius qui espère former une coalition rassemblant 79 parlementaires va devoir engager des négociations avec le nouveau parti Résurrection nationale, emmené par le présentateur et producteur de télévision Arunas Valinskas.
COALITION ARC-EN-CIEL
Ce parti avait créé la surprise du premier tour en arrivant en deuxième position avec un score de 14,7% des voix. Il dispose de 16 députés.
Kubilius envisage également de tendre la main aux deux petites formations de centre-droit, le Mouvement libéral, d'une part, et l'Union du centre de Lituanie, membre de la coalition sortante. A eux deux, ces partis représentent 19 députés.
Les dirigeants de ces quatre formations se sont réunis dimanche soir au moment où étaient publiés les résultats définitifs, mais il semble que les discussions officielles ne doivent débuter que lundi.
Avant même que soit engagé le premier tour de table, Kubilius a fait savoir que son parti exigeait de récupérer les ministères des Finances, de l'Economie, de la Défense et des Affaires étrangères.
Bien que battu, Kirkilas a refusé d'admettre sa défaite et a estimé que la meilleure solution gouvernementale serait "une coalition arc-en-ciel" avec ses adversaires de l'Union de la mère-patrie.
Ces législatives se sont déroulées sur fond de crise financière mondiale dans une économie en proie à une inflation à deux chiffres, qui a culminé à 12,5% en juin avant de revenir à 11% en septembre.
Kubilius a déjà annoncé qu'il entendait réduire le taux d'impôt sur le revenu et autoriser un déficit budgétaire d'un pour cent du PNB, soit nettement en-dessous des 3% imposés par l'UE.
Le prochain gouvernement aura notamment à maintenir le pays sur la voie de l'adoption de la monnaie unique, attendue pour 2011 ou 2012.
La croissance économique, de 5,2% au deuxième trimestre, devrait en outre pâtir lourdement de la crise financière mondiale. Le FMI prévoit une progression du PIB de 0,7% en 2009; les autorités lituaniennes maintiennent une prévision de croissance de 1,5%.
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