"G. Conte annonce que les travaux de la ligne Lyon-Turin continueront."
24/07/2019
Italie. Revue de presse.
L’ensemble des Unes des médias italiens est consacré à la déclaration de G. Conte qui a annoncé que les travaux de la ligne Lyon-Turin continueraient, leur arrêt impliquant un coût plus élevé que leur poursuite. Les commentateurs relèvent la colère de la base du M5S, en particulier celle de Beppe Grillo qui parle d’une « trahison » de la part d’un « mouvement qu’il ne reconnaît plus » : « Le M5S se retire, la TAV se fera » (La Stampa), « Changement sur la TAV, oui de Conte » (Corriere della Sera), « Pardon Grillo, la TAV se fera »(La Repubblica), « Conte monte sur la TAV. Elle se fera » (Il Messaggero), « Changement d’avis de Conte, la TAV se fera. Toninelli en danger » (Il Mattino), « Les 5 étoiles sous la TAV » (Fatto Quotidiano).
La prise de fonction de B. Johnson comme nouveau Premier Ministre britannique fait également la Une avec une large couverture photographique.
EDITORIAL, M. Sorgi, Stampa, « Le président du Conseil tend la main au Capitaine (ndr : surnom donné à M. Salvini) » : « Bien qu’étant accompagnée d’une série de ‘’si’’ et de ‘’mais’’, l’annonce du « oui » de Conte à la TAV, à la veille de la réunion au Sénat dédiée à l’affaire russe qui implique Salvini, marque un changement important sur l’un des thèmes les plus controversés de l’alliance Ligue-M5S. Conte, accusé de ne pas être super partes, et d’aller dans le sens des 5 étoiles, ouvre ainsi la porte à la Ligue et crée une fracture au sein du mouvement. C’était inévitable surtout depuis que l’Europe avait augmenté de 40 à 55% son financement. Le raisonnement de Conte par ailleurs ne fait pas un pli : renoncer à la TAV aurait un coût plus élevé que de la terminer. Toninelli devra soit contresigner, soit démissionner. Pour le M5S et Di Maio ce seront des jours compliqués mais, après la défaite électorale du 26 mai, c’est ‘’primum vivere’’ qui compte. Et pour survivre, il faut que le gouvernement tienne quel qu’en soit le prix et que la législature continue. Il faudra voir si Salvini se contentera de cette victoire ou mettra la barre de son soutien à Conte plus haut ».
ARTICLE Il Fatto Quotidiano, L. De Carolis « La dernière débâcle : le tabou tombe, le Mouvement 5 Etoiles sort battu » : « Luigi Di Maio jure de ‘’respecter Conte‘’ même s’il tient à souligner que ‘’pour le Mouvement 5 Etoiles, la réalisation de la ligne Lyon-Turin représente une œuvre nocive, un cadeau à la France et à Macron‘’. ‘’Le Parlement devra décider sur la Tav‘’ a affirmé Giuseppe Conte. Cela dit, le président du Conseil a été choisi par le Mouvement 5 Etoiles, et c’est un gouvernement dans lequel la majorité appartient encore au M5S. Le résultat de ce syllogisme est que le Mouvement 5 Etoiles n’a pas pu, ni voulu, arrêter la ligne Lyon-Turin. Ainsi, il n’a pas protégé ce qui était considéré comme étant un symbole par les membres du Mouvement. ‘’Nous ne lâcherons jamais‘’ promet Luigi Di Maio : ‘’Le Mouvement présentera un acte législatif pour dire qu’il y a d’autres priorités‘’. Sur cette question, le sénateur Emanuele Dessi : ‘’Aujourd’hui c’est une très mauvaise journée, après des années de luttes cela représente une défaite extrêmement pénible‘’ ».
ARTICLE La Repubblica, T. Ciriaco : « Grillo parle en tant qu’ancien membre du M5S : ‘’ C’est une trahison ‘’. Mais Toninelli reste » : « Cela ressemble à la fin du monde et peut-être cela l’est-il. Le feu vert à la ligne ferroviaire Lyon-Turin de la part de Giuseppe Conte a provoqué une dure réaction de Beppe Grillo, fondateur du M5S, qui a parlé comme s’il était un ancien membre du Mouvement, en soulignant que c’était une « trahison » de la part d’un mouvement qu’il ne reconnaît plus. L’annonce de Conte, une victoire pour Salvini, dont le parti a toujours soutenu ce chantier, a provoqué également l’embarras de Luigi di Maio et la colère de la base du M5S ».
COMMENTAIRE, C. Tito, La Repubblica : « L’âme perdue des Cinq Etoiles » : « Le Mouvement Cinq Etoiles existe encore ? Ou bien, est-il seulement un simulacre ? Vidé, privé de son noyau original, sans une âme, ou mieux, sans contenu. Il est encore en vie, mais pour survivre, pour rester au sein du gouvernement mais pour ne pas gouverner. Le feu vert à la TAV l’a, en effet, débranché. Le rideau a été définitivement tiré. Le problème est que pour ceux qui sont au gouvernement, tout devient indifférent. Sans valeur. Ansi Di Maio peut subir la TAV et Salvini peut répéter obsessionnellement que les ports sont fermés. Le résultat de tout cela est l’incohérence constante, le manque de fiabilité, l’annulation de l’intérêt collectif. Il ne reste que l’intérêt individuel. Le véritable résultat du pacte entre le M5S et la Ligue est uniquement le dévouement au pouvoir, seulement au pouvoir, sans politique ».
ARTICLE/ENQUETE, La Repubblica, C. Bonini, T. Ciriaco : « Qui a payé les missions de Savoini à Moscou ? Le président du Conseil demande, Salvini ne répond pas » : « Devant le fantôme russe, le vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur Matteo Salvini reste en hibernation dans sa tranchée et maintenant il échappe aussi à Giuseppe Conte. En effet, depuis deux jours, ses bureaux de vice-président au Palais Chigi ne fournissent pas les informations qu’ils ont, sur Gianluca Savoini, à l’occasion de ses voyages récurrents à Moscou de l’été 2018 jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit d’une série de questions très simples posées à Salvini, de la part du président du Conseil Conte, par son secrétaire Général, auxquelles le Viminal n’a jamais répondu. De même que cette situation est grotesque, l’impasse reste, après trois semaines de l’affaire Metropol et la vérité sur les relations avec la Ligue est, donc, dans le portable de l’ancien porte-parole, maintenant aux mains des juges ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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