Italie : les sujets les plus urgents : emploi, retraites, fiscalité.
06/04/2010
« Le jour des régionales, j’étais à Otawa pour le G8. Mes collègues sont venus me demander ce qui se passait, et ont évoqué le soi-disant déclin de Berlusconi… J’ai répondu que ce n’était ni L’Economist ni le Financial Times qui décidaient de la politique italienne. L’Italie a été pendant longtemps un modèle d’instabilité, mais Berlusconi a gouverné pendant huit ans au cours de ces dix dernières années et nous sommes devenus un exemple de stabilité. Pour expliquer les réformes aux Italiens nous utilisons la toile, les réseaux sociaux. Notre relation avec le Quirinal est bonne, Napolitano est un Président sur lequel nous pouvons compter. Je suis aussi convaincu que Berlusconi saura reconnaître la nécessité d’un parcours commun avec nos adversaires. Fini et Berlusconi ont compris tous les deux que le PdL est plus fort grâce à la diversité de ses opinions, l’important est d’arriver à prendre une décision. Quant à la Ligue, chapeau ! Elle est partout sur le territoire pour s’occuper des problèmes des gens. On ne peut pas en dire autant du PdL. Il va falloir nous montrer meilleurs qu’eux ou nous leur laisserons les clefs du pouvoir. »
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Entretien avec R. Maroni, ministre de l’Intérieur, dans le Corriere Della Sera – « Le semi présidentialisme à la française et tout de suite la réduction des parlementaires » :
« C’est la Ligue qui doit mener les grandes réformes constitutionnelles. Nous en sommes capables et nous sommes prêts à les faire. Nous rencontrerons sans doute quelques résistances de la part de ceux qui croient encore que nous sommes grossiers et sans culture, mais Berlusconi sait qu’il ne peut confier les réformes qu’à la Ligue. Le gouvernement s’est renforcé grâce à notre victoire. Les priorités : Etat fédéral et beaucoup de compétences aux régions. Nous ferons approuver les réformes par les deux tiers du Parlement. Pour nous le PD est un interlocuteur indispensable. Nous avons déjà mené à bien les réformes des retraites et du social, Bossi et Calderoli vont faire le reste. Je suis convaincu qu’il faut arriver à une véritable séparation des carrières, en sauvegardant l’autonomie de la justice. Mais il faut réformer une justice malade de lenteur. Bossi est candidat à la mairie de Milan. Nous n’écartons pas totalement l’idée d’un candidat léghiste à Naples, peut-être qu’alors les choses commenceront à fonctionner… »
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Entretien avec I. La Russa, ministre de la Défense et coordinateur du PdL, dans le Corriere della Sera de dimanche – « Milan et l’Agriculture sont à nous, Bossi le sait » :
« La Ligue n’a plus besoin, aujourd’hui, de jouer à la fois les partis de lutte et de gouvernement, elle doit se comporter de manière responsable, en prenant conscience que les choses se décident ensemble. Il n’y a pas à discuter le fait que le candidat à la mairie de Milan doit être l’expression du PdL, quant à l’agriculture, il y a un pacte à respecter : il était prévu qu’en cas de double victoire en Vénétie et dans le Piémont, la Ligue aurait laissé le ministère. Il est vrai qu’elle a bien mené sa campagne électorale, mais elle n’a eu à couvrir que 3 régions et nous, 21, et nous sommes bien plus présents dans les grandes villes. Le PdL doit équiper le parti différemment selon le territoire : il doit bien choisir ses thèmes politiques, comme la sécurité et la lutte contre l’immigration clandestine dans le nord, par exemple. Nous pourrions envisager de créer trois groupes de coordination, pour le nord, le centre et le sud. Les réformes consensuelles peuvent se faire, mais si nous pouvons céder 25% de nos positions, l’opposition doit le faire à hauteur de 50%. Je suis pour un présidentialisme à l’américaine, mais l’important est que le processus soit guidé par Berlusconi, Bossi et les présidents des chambres. »
(Traduction: ambassade de France à Rome)
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