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31/07/2020

"Le procès reconduira Salvini au milieu de la scène."

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Italie. Revue de presse.

L’autorisation donnée par le Sénat, hier, pour le renvoi devant la justice (149 voix pour, 141 contre) de Matteo Salvini dans l’affaire « Open Arms » est reprise par tous les médias : « Feu vert au procès Salvini » (Corriere), « Le procès et le défi » (Repubblica) , « Salvini en justice, Renzi ne l’aide pas » (Stampa), « Open Arms, oui au procès à Salvini : ‘’ J’ai défendu les Italiens. Je le ferais à nouveau ‘’ » (Messaggero), « Salvini, procès au boxeur sonné » (Fatto Quotidiano). La hausse des contagions de Covid est également dans les Unes de la presse italienne : « Le virus augmente, ouvertures reportées » - « L’urgence n’est pas passée, 450 nouvelles contagions en 24 heures - « Recrudescence des contagions, nouveau foyer en Vénétie dans un centre pour migrants » (Messaggero, Fatto Quotidiano, Corriere).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco, “Un vote politique sur fond de contagion entre les migrants” : « Le doute que le ‘’oui’’ décidé hier au Sénat pour le procès contre Matteo Salvini soit le fruit de la rupture décrétée il y a un an entre le M5S et la Ligue semble difficile à dissiper. Cependant, au-delà des gestes flagrants accomplis par Matteo Salvini contre les migrants lorsqu’il était au Viminal, l’idée qu’il ait agi tout seul, séquestrant pendant des jours le bateau Open Arms, reste très controversée. Les partis de droite ont affirmé que la décision de permettre le procès est la preuve de la subordination évidente de la politique à la magistrature. Mais la vérité est probablement une autre, même plus désagréable : que la justice ait été utilisée pour un règlement de compte entre les anciens alliés, M5S et Ligue, du premier gouvernement populiste, guidé par Giuseppe Conte jusqu’en août 2019. La décision du Sénat est considérée par Salvini comme l’occasion parfaite pour assumer le rôle de victime des magistrats et relancer sa stratégie. Soutenir, comme il a fait hier au Palais Madama, que le seul tribunal légitime pour le juger serait le peuple, représente cependant un discours forcé, apte à légitimer la prétention d’impunité de la politique, même quand elle viole la loi ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, C. Tito : « Cet appel dangereux au peuple » : « ‘’Le seul tribunal qui compte est celui du peuple ‘’. Dans cette phrase prononcée hier par Matteo Salvini au Sénat, il y a quelque chose de plus qu'une tentative de se défendre. Il y a une conception de la politique et de la démocratie. Il y a une atteinte aux relations institutionnelles. Chaque formule utilisée hier par le leader de la Ligue répond à la nécessité de sortir de l'ombre, son leadership présente depuis des mois sa faiblesse et les sondages le pénalisent. Salvini suit exactement la même recette que le président américain Trump, celle ‘’ de la Loi et de l’Ordre ‘’ ; il tente de cacher le Covid ainsi que les 209 milliards qui arriveront de Bruxelles et a besoin d'évoquer le seul ingrédient qui lui avait permis de surfer sur la vague de la popularité : l'urgence migratoire.  C’est le terrain le plus simple et c’est la seule arme dialectique dont il dispose en ce moment. Tout est manipulé mais rien ne change dans le scénario de Salvini. Mais quelqu'un qui a été vice-président du Conseil et ministre de l'Intérieur doit savoir que le pays, dans un État de droit, se défend en respectant les lois et non en invoquant une prétendue volonté populaire ».

COMMENTAIRE, Il Sole 24 Ore, L. Palmerini, “Le procès reconduira Salvini au milieu de la scène” : “Si jusqu’à maintenant la présence de Matteo Salvini semblait avoir été obscurcie par l’émergence du Coronavirus et le rôle central du gouvernement, le feu vert du Sénat au procès sur l’affaire Open Arms le repositionne au milieu de la scène avec son cheval de bataille : l’immigration. A la lumière de cette décision, Salvini a déjà étudié son plan d’action, qui se basera sur un double jeu de victime et de combattant. Une stratégie qui semble rappeler le mode d’action de Berlusconi, qui a montré, immédiatement après la décision, son soutien à Matteo Salvini, s’attaquant à une magistrature désormais politisée. »

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Le médiocre boucan du Capitaine » : « Ceux qui cherchaient un exemple de la façon dont on peut gâcher une opportunité politique importante l'ont trouvé hier au Sénat, qui a envoyé Salvini en justice pour l'affaire Open Arms. Le leader de la Ligue, appelé à être son propre avocat, au moment même où le gouvernement est en difficulté pour la reprise des débarquements, a été le protagoniste d’une médiocre querelle. Salvini, en difficulté depuis des mois après les élections européennes, en baisse dans les sondages et isolé au sein du centre droit, a laissé libre cours à ses émotions au lieu d'utiliser sa tête.  Il s'en est pris à tout le monde, et surtout à Renzi, qui ne l'a pas aidé, mais il a eu l'occasion inattendue de se mettre au centre de la scène et sur le sujet même sur lequel il avait construit toute son ascension politique : la question des migrants. Salvini a démontré toute son incapacité à être un homme des institutions mais, au-delà de la preuve d'immaturité donnée par le leader de la Ligue, la séance du Sénat d’hier a confirmé l’état d’impuissance de la politique italienne dans ce grave moment ».

 ARTICLE, Corriere della Sera, A. Trocino, “Sénat, oui au procès à Salvini. Et il y a l’entente sur les décrets Sécurité » : « Le Sénat a approuvé hier avec 149 votes favorables et 141 contraires l’autorisation de procéder au procès aux dépens de l’ancien ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, pour le cas du bateau Open Arms. La majorité s’est montrée compacte dans cette décision. Le fil rouge du débat a été une seule et éternelle question : s’il est légitime et opportun d’utiliser la magistrature pour défaire un adversaire. C’est une thématique qui suscite en particulier la sensibilité de Silvio Berlusconi, convaincu encore une fois que l’utilisation politique de la justice est l’arme utilisée par la gauche pour se débarrasser de ses adversaires. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, E. Buzzi, de Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères, “Il faut mettre les bateaux hors service. C’est une émergence nationale » : « ‘’La question des débarquements de migrants, liée au risque sanitaire représentée par la pandémie, est un sujet de sécurité nationale. Ce qui s’est passé à Caltanissetta et à Porto Empedocle doit faire réfléchir. Les citoyens demandent à raison des réponses que l’Etat devrait leur fournir. Le moment est très délicat. La Tunisie vit une phase d’instabilité politique qui est en train d’alimenter les voyages vers l’Italie. Nous ne devons pas penser à comment arrêter les débarquements mais plutôt à comment bloquer les départs. Je me suis réuni avec le gouvernement pour développer un plan articulé ; en premier lieu, je voudrais poursuivre les négociations pour un nouvel accord en matière migratoire. Je me rendrai bientôt à Tunis pour discuter de ce thème et trouver une entente avec les autorités tunisiennes, pour qu’elles réquisitionnent les bateaux in loco, avant leur départ. Il faut donc travailler sur plusieurs fronts : en matière de coopération bilatérale, valorisant les investissements pour la coopération au développement et renforçant les institutions locales. Nous demandons à l’Union européenne un rôle proactif en termes de réadmission et de réduction des départs irréguliers et, pour cela, nous voulons élargir les discussions aux commissaires européens aussi’’. »

ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti : « Migrants, Lamorgese sous pression » : « Une autre journée d’urgence ordinaire en ce qui concerne les débarquements en Sicile, Sardaigne et Calabre. Tous les migrants sont arrivés par leurs propres moyens, sans navires ONG. 200 migrants, partis de la Turquie, ont débarqués en Calabre et sont maintenant au centre d’accueil de Crotone, et puis il y a les nombreuses fuites des centres d’accueil. Le ministère de l’Intérieur est en train de forcer la main pour obliger à la quarantaine ceux qui arrivent de la mer et la ministre Luciana Lamorgese est sous pression puisqu’elle est consciente que la situation est très délicate et peut devenir incontrôlable à tout moment. Elle a souligné que le danger est un court-circuit entre la peur du Covid-19 et celle des étrangers qui débarquent. Si le ministère de l’Intérieur ne veut pas succomber au chaos des débarquements, aux protestations et aux difficultés diverses, il doit chercher des alliés. Et ainsi, Luciana Lamorgese espère beaucoup lors de la rencontre d'aujourd'hui avec son collègue français Gerald Darmanin : les deux pays pourraient faire pression ensemble sur la Tunisie et se battre ensemble pour réviser la Convention de Dublin, celle qui nous fait devenir inexorablement le camp des réfugiés d’Europe ».

 ARTICLE, Il Messaggero, M. Ajello, « Accord sur le décret Sécurité. Stop aux amendes contre les navires des ONG » : « Cinq rencontres ont été nécessaires pour que la ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese et les représentants de la majorité trouvent une entente sur le nouveau texte pour dépasser les décrets Sécurité introduits par Matteo Salvini. Le texte sera soumis à présent à l’attention des autonomies locales, et renvoyé au Conseil des ministres pour approbation au mois de septembre. Parmi les nouveautés, il est possible de relever la suppression des amendes d’un million d’euros contre les navires des ONG, l’élargissement des possibilités d’accès à la protection humanitaire, la révision du système d’accueil Siproimi, limité par Salvini aux seuls réfugiés et prévoyant maintenant deux niveaux d’action, à la fois pour l’accueil et pour la réinsertion des migrants. D’autres mesures concerneront également l’ouverture de structures gérées par les municipalités et ouvertes aux demandeurs d’asile, la convertibilité des permis de séjour en permis de travail, et la ‘’ténuité du fait’’ requise par le président Sergio Mattarella concernant les suspicions d’outrage à agent. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban reçoit le dirigeant du PVV Geert Wilders.

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Hongrie et Pays-Bas. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban reçoit le dirigeant du PVV Geert Wilders (Pays-Bas).

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Geert Wilders et Viktor Orban à Budapest