"Meloni en mission à Pékin : premiers accords sur l'énergie et l’automobile."
29/07/2024
Italie. Revue de presse.
La visite en Chine de la présidente du Conseil Giorgia Meloni est aussi citée « Meloni annonce des accords avec la Chine » » (Corriere), « Chine, Meloni fait des concessions aux grands groupes de l’automobile électrique » (Messaggero).
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Meloni en mission à Pékin : premiers accords sur l'énergie et l’automobile » : « C'est sur un tapis rouge d'un kilomètre de long, au Grand Hall du Peuple, que Giorgia Meloni fait ses premiers pas officiels dans la capitale chinoise. C’est l’un des voyages les plus longs et les plus délicats sur le plan politique pour la Présidente du Conseil, qui doit reprendre le fil du dialogue après la déchirure dans les rapports entre Italie et Chine suite à l’abandon du projet de la Nouvelle Route de la Soie. Aujourd'hui, se tiendra la rencontre avec le président Xi Jinping, moment central des cinq jours du voyage entre Pékin et Shanghai. Le premier jour de Meloni en Chine a été marqué par la rencontre bilatérale avec le Premier ministre de la République populaire de Chine. "Celui qui trouve un ami trouve un trésor" a affirmé Li Qiang, et ce sont des mots qui, au-delà des cérémonies, évoquent les intérêts en jeu : le "plan d'action triennal pour expérimenter de nouvelles formes de coopération" annoncé par Meloni et les six accords signés. L’objectif de Meloni est celui d’essayer de rééquilibrer la balance commerciale, qui penche drastiquement en faveur du géant de l'Est et de favoriser des relations " de plus en plus équitables et bénéfiques". Aux hauts dirigeants du Parti communiste, la Présidente demande en substance de ne pas dominer, par leur pouvoir économique, les entreprises italiennes. "Notre nation reste désireuse de coopérer, mais il est essentiel que nos partenaires coopèrent véritablement en respectant les règles, afin que toutes les entreprises puissent opérer dans les marchés internationaux sur une base égalitaire ". Les gouvernements chinois et italien ont pour l’instant signé six accords sur l’industrie, l’éducation, la sécurité alimentaire, la protection de l'environnement et le développement durable. Meloni a également annoncé un plan d'action 2024-2027, avec lequel elle espère ouvrir une nouvelle phase du partenariat et relancer la coopération dans tous les domaines : du commerce aux investissements, en passant par l'éducation et la formation, de l'agriculture à la sécurité alimentaire, jusqu’à l'environnement, la culture et le tourisme. Meloni a qualifié d’ " étape importante " le protocole de coopération industrielle signé avec le gouvernement chinois dans des secteurs stratégiques tels que la mobilité électrique et les énergies renouvelables. Elle ouvre ainsi grand les portes du pays à l'industrie chinoise de la voiture électrique, qui subit une crise à cause des frais douaniers européens. »
Giorgia Meloni et le président chinois Xi Jinping
ENTRETIEN de Antonio Tajani, ministère des Affaires étrangères et vice-président du Conseil italien, Quotidiano nazionale [extraits] : « Ceux qui visent un vote anticipé sont ridicules. Nous sommes prêts à accueillir les centristes déçus » : « Tajani en contact avec Israël et le Liban, souligne qu’il faut "éviter l'escalade" et "protéger les Italiens, civils et militaires, au Liban et œuvrer pour qu'il n'y ait pas d'escalade avec Israël". Tels sont les deux objectifs immédiats que le ministre des Affaires étrangères indique quelques heures après l'attaque du Hezbollah sur le terrain de football des jeunes Israéliens druzes tués sur le Golan et le déclenchement d'un nouveau foyer de crise grave au Proche-Orient. Mais Antonio Tajani est aussi vice-premier ministre et leader de Forza Italia, et à ce titre, il lance un avertissement à ceux qui parlent de tensions au sein du gouvernement avec le risque d'un vote anticipé : "Ceux qui émettent l'hypothèse d'élections anticipées devraient se réveiller de leur rêve. Il faut faire face à la réalité, qui est celle d'un exécutif qui durera jusqu'à la fin de la législature. Je vois plutôt des mouvements au centre et nous sommes prêts à accueillir ceux qui veulent participer à une force à la popularité européenne visant les 20 % ". Commençons par les événements tragiques du Moyen-Orient. Quels sont les risques que nous encourons ? " Les risques sont là, mais il nous appartient d'agir pour les réduire. Nous avons deux contingents militaires au Liban, l'un à Beyrouth et l'autre avec la Finul le long des frontières, et 3 000 civils italiens, dont beaucoup ont un double passeport. Garantir la sécurité de nos compatriotes est donc la première mission. Je suis en contact permanent avec le ministre Crosetto (Frères d'Italie) et notre ambassadeur. Notre cellule de crise est mobilisée et en pleine activité. Donc, d'une part, aucun Italien ne doit se rendre dans ces zones et, d'autre part, nous sommes prêts à évacuer les civils si la situation s'aggrave". La crainte d'une escalade est bien présente. "C'est pourquoi nous nous efforçons, par le biais de contacts avec les ministres des Affaires étrangères israélien et libanais, d'éviter que le conflit ne s'aggrave et ne s'étende. Au contraire, j'espère que le sommet qui s'est tenu à Rome (hier, ndlr) entre les services secrets américains et israéliens et les négociateurs arabes pourra faire avancer la désescalade". Venons-en à l'Italie. Ces dernières semaines, nous avons constaté une augmentation du niveau de tension au sein du gouvernement entre vous, la Ligue et la Présidente du Conseil. Sommes-nous au niveau de la garde ? "Les citoyens peuvent et doivent rester absolument calmes : il n'y a pas de danger pour le gouvernement. Nous arriverons à la fin de la législature. Il est physiologique que nous soyons trois partis différents et qu'il y ait une dialectique, mais nous sommes une alliance stratégique". Pourtant, sur l'autonomie, les prisons, les listes d'attente, vous avez vous-même marqué plus d'une différence avec Salvini et Meloni. "Sur l'autonomie, nous avons voté pour et nous avons seulement dit que nous voulions vérifier comment elle sera appliquée. En revanche, l'amendement de Forza Italia inséré dans le texte approuvé indique la volonté de rééquilibrer les différences avec le Nord du pays qui se sont accumulées au cours des dernières décennies dans le Sud. Sur les autres sujets, j'ai pris soin de dire : attention à ne pas avoir vingt politiques commerciales régionales en contraste avec celles du gouvernement national. En ce qui concerne les prisons, trois de nos quatre amendements ont été approuvés. Et demain (aujourd'hui, ndlr), nous lancerons avec le Parti radical une série d'initiatives et de mobilisations sur la situation carcérale qui concerne aussi bien les détenus que les agents de la police pénitentiaire". Pas d'impulsion de la part de la famille Berlusconi, donc, pour être également un parti "de lutte" à l'égard de Meloni ? "Mais jamais de la vie. Ça, c’est le souhait de la gauche. La ligne politique de Forza Italia n'a jamais changé. Ce qui signifie également que nous ne nous laissons pas faire, par qui que ce soit". Aucune distance, même avec la direction actuelle du parti fondé par son père ? "La famille Berlusconi a toujours été proche de Forza Italia. Il n'y a pas de tension, pas de friction, mais une relation d'amitié qui dure depuis des décennies". »
ARTICLE, La Stampa, F. Moscatelli « L’Italie est inquiète pour ses 1 300 militaires déployés dans le cadre de la Finul. Crosetto demande à l’ONU de modifier les règles d’engagement » : « L’Italie est en alerte pour la situation en cours dans la région. Un communiqué du ministère des affaires étrangères italien fait savoir que ‘’le ministre Tajani est en contact avec Israël et le Liban afin d’éviter une escalade qui pourrait échapper au contrôle ’’. Tout dépendra de la puissance qu’utilisera Tel Aviv dans sa riposte. Ce qui inquiète le ministre de la Défense Guido Crosetto est avant tout la sécurité des quelques 1 300 militaires italiens déployés dans le Liban du sud dans le cadre de la Finul. Le Chef d’Etat-Major de la Défense, l’amiral Giuseppe Cavo Dragone, a modifié la rapidité du dispositif d’évacuation de 5 jours à 48 heures. L’évacuation des militaires serait cependant la dernière des hypothèses. Le ministre Crosetto a échangé des informations avec plusieurs collègues, allant du ministre de la Défense français au ministre israélien, avec lesquels il a partagé la proposition d’un changement de stratégie concernant les règles d’engagement de la mission. Crosetto demande notamment l’application de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité prévoyant une bande de sécurité sans armes entre la Ligne Bleue et le fleuve Litani. Le but est d’empêcher au Hezbollah d’utiliser des immeubles privés comme dépôts d’armes. Il faut aussi renforcer l’armée libanaise, car le Hezbollah remplit un vide de pouvoir. La prise de position de Crosetto sert aussi à souligner le rôle de l’Italie, présente dans la région depuis 1982 et qui est prête à reprendre le commandement de la mission FINUL, actuellement assurée par l’Espagne. La perspective est aussi d’assumer des responsabilités à Gaza, le moment venu, en collaboration avec d’autres pays arabes modérés. Hier, la Farnesina a invité les civils italiens à quitter au plus vite la région. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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