Matteo Renzi : "L’actuelle majorité au gouvernement résistera jusqu’en 2023."
19/04/2022
Italie. Revue de presse.
La nouvelle phase de l’offensive russe dans le Donbass fait les gros titres des médias italiens. Les commentateurs relèvent notamment « l’escalade » de l’offensive russe dans l’Est de l’Ukraine et la résistance de la ville de Marioupol. La prise de distance de la présidente de la Banque russe sur les retombées économiques des sanctions, minimisées hier par V. Poutine, est aussi mise en exergue dans les pages intérieures. « Le massacre à Lviv et l’attaque dans l’Est » - Le président Zelensky annonce que l’assaut russe dans le Donbass a commencé. Poutine récompense les auteurs du massacre de Boutcha. Polémiques au Kremlin sur les sanctions (Corriere della Sera), « La double bataille » - Marioupol résiste et garde le second front contre les Russes ouvert alors que l’offensive dans le Donbass a commencé (La Repubblica), « Donbass, c’est le dernier acte » - Un massacre de civils à Lviv et à Kreminna (La Stampa), « Boutcha, les auteurs du massacre ont été primés » - Des aides aux entreprises italiennes en Russie ont été allouées. Draghi, testé positif, doit renoncer à ses voyages au Congo et en Angola (Il Messaggero), « Les négociations désormais sorties des radars, Poutine entame l’ultime attaque» (Fatto Quotidiano), « Les mensonges de Poutine sont dévoilés » - Le navire russe a bien coulé et les sanctions ont de lourdes retombées sur l’économie russe (Il Giornale).
SONDAGE, La Repubblica, « Un Italien sur quatre se méfie des informations des médias sur les horreurs commises par les Russes : "C’est la propagande de Kiev" : « Le sondage récemment réalisé par Demos pour Repubblica souligne l'ampleur de l'attention portée par les Italiens à la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Près de sept personnes sur dix se disent (très ou assez) informées. Dans la majorité des cas, on juge que les JT couvrent bien le conflit. Les Italiens, en revanche, se disent beaucoup moins satisfaits du rôle joué par les talk-shows. Ils mettent l'accent sur le conflit en Ukraine au point de le transformer en un "spectacle permanent", dans lequel des "acteurs" de différentes professions et origines jouent devant les images de la tragédie. Dans l'ensemble, cependant, la "communication" autour de la guerre suscite le scepticisme des citoyens. Plus de la moitié des Italiens (interrogés par Demos) considèrent en effet que les informations sur le conflit sont "déformées et pilotées". Près d'une personne sur quatre, en particulier, la considère comme biaisée. Et exprime une approche "négationniste", presque complotiste. En d'autres termes, ils pensent que les nouvelles et les images des massacres perpétrés sont en grande partie fausses ou falsifiées par le gouvernement ukrainien. Et, donc, "inspirées" par Volodomyr Zelensky pour délégitimer la figure de Vladimir Poutine et "criminaliser" les actions de l'armée russe. La méfiance à l'égard des informations sur la guerre est particulièrement répandue chez les électeurs de Fratelli d'Italia : 60%. Mais elle est également majoritaire au sein de la base de la Ligue et du M5S ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Renzi, chef de file du parti Italia Viva et ancien Président du Conseil, « L’actuelle majorité au gouvernement résistera jusqu’en 2023 ; [quand ce sera le moment des élections], l’actuel chef du gouvernement pourra faire ce qu’il veut » : « La crédibilité dont bénéficie Mario Draghi est la valeur ajoutée de l’Italie en ce moment. Le gouvernement actuel tiendra jusqu’en 2023 [jusqu’à la fin de la législature], malgré les doutes de la droite sur la réforme du cadastre ou Italia Viva qui juge inutile la réforme concernant la justice : une entente sera trouvée. Sur les élections en général, je souhaiterais que les citoyens qui décident directement, de la même façon qu’ils choisissent et élisent les maires, qui administrent ensuite pendant 5 ans. Je suis défavorable aux systèmes de type proportionnel. Mais les regroupements et alliances de forces politiques sont encore fluides, nous verrons ce que nous ferons le moment venu. Italia Viva bénéficie d’une crédibilité élevée. Silvio Berlusconi a juré fidélité à Matteo Salvini, mais avec lui tout peut changer jusqu’au dernier moment ; nous verrons bien. Nous comptons avoir un poids décisif pour le prochain gouvernement. Concernant la guerre en Ukraine, Poutine est l’agresseur et le responsable de tout ce qu’il se passe mais c’est un abus de langage que de le comparer à Hitler. Je suis un atlantiste convaincu et je suis toujours du côté des Etats-Unis et de l’OTAN. Toutefois dans cette affaire je me sens plus proche de Macron que de Biden. L’Europe ne peut pas être spectatrice du bras de fer entre les Etats-Unis et la Chine. J’aimerais que l’Europe ait un rôle de protagoniste, pas seulement en se coordonnant sur l’envoi d’armes et les sanctions mais en ayant également une initiative diplomatique coordonnée. Afin de gérer la vague de réfugiés ukrainiens nous aurions besoin d’un commissaire spécial, comme le général Figliuolo durant la crise sanitaire. Il faudrait une structure travaillant en accord avec le ministère de l’Intérieur, les maires et les associations pour aider ces personnes à vivre et à s’intégrer." »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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