Salvini : "Il faut prolonger le moratoire sur les licenciements. Je suis prêt à discuter avec Letta."
31/05/2021
Italie (et Portugal). Revue de presse.
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Salvini, « Il faut prolonger le moratoire sur les licenciements. Je suis prêt à discuter avec Letta" : « Je travaille sur une alliance entre l'Europe et l'Afrique, entre les pays qui bordent la Méditerranée. Je rencontre des ambassadeurs et je discute avec des premiers ministres, le but est d'éviter que dans les mois à venir les arrivées soient de l'ordre de centaines de milliers...". Matteo Salvini n'a pas encore quitté Coimbra, au Portugal, où il a participé au congrès du parti de droite Chega!. « Sur Letta [qui se dit prêt à discuter avec Salvini, ndlr], c'est l'esprit avec lequel je suis entré dans le gouvernement Draghi. Il a probablement compris que continuer à insulter la Ligue au quotidien n'est pas ce dont l'Italie a besoin. Si nous arrêtons avec le droit du sol, nous pourrons nous consacrer au grand problème du moment au lieu de nous disputer : le travail. Par exemple, sur la possibilité de prolonger le gel des licenciements. Nous sommes convaincus que cela peut être fait. Je rencontre demain le président de Confindustria et j'entends tous les jours des entrepreneurs. Ils demandent à pouvoir reprendre le travail sur un pied d'égalité avec des concurrents qui sont souvent étrangers. Si l'État aide les travailleurs en prolongeant les fonds de licenciement et met enfin des règles au commerce en ligne et fait payer des impôts à Amazon, Google et toutes les autres multinationales, je pense que la possibilité d'éviter les licenciements est là. Cela vous semble-t-il normal que, pendant le Covid, des millions aient été donnés à des géants comme Disney ou Warner ? Des millions. Aux sociétés qui valent des milliards de dollars. Je crois que Draghi pourrait prendre une mesure qui mettrait des règles plus claires sur la concurrence, il aurait la force de le faire avec l'Europe. Ce serait bien que l'Italie soit le pays qui corrige le cours d'une Europe qui, jusqu'à présent, a été forte avec les faibles et faible avec les forts. Sur la constitution d'un groupe unique de droite européenne, s'il y a une chose que Covid m'a apprise, c'est que la politique doit être différente. C'est le moment de l'union. Si jusqu'à hier il pouvait y avoir mille partis et mille divisions, aujourd’hui nous avons besoin d'unité. Dans l'UE, les groupes dits de centre-droit sont divisés en trois. En rassemblant les meilleures énergies, nous pouvons devenir beaucoup plus forts. Sinon, les socialistes continueront à décider. Et il en va de même en Italie. Je ne pense pas aux partis uniques ou au forcing. Cependant, au Parlement, un petit groupe naît chaque semaine. Ce n'est pas utile. Meloni n'est pas mon adversaire, mais si tout le centre-droit gagne en popularité, je suis heureux. »
ENTRETIEN, La Repubblica, Antonio Tajani : "Sans Berlusconi, Toti et Brugnaro finiront comme Alfano" : “Je suis désolé que certains députés [de Forza Italia] nous aient quittés. Et désolé pour ceux qui n'ont pas compris que le moment est venu de nous unir et non de nous diviser. Mais je ne suis pas particulièrement inquiet : ces divisions faites au Palais n'apportent historiquement pas de résultats. Il suffit de penser à Renzi, Alfano, Verdini. Nous ne nous sommes pas attaqués au principal problème du pays : la guerre contre le Covid n'est pas encore gagnée, il y a des Italiens qui meurent et des entreprises à un pas de la faillite. Et il y a un décret de simplification à améliorer : inclure parmi les bénéficiaires du superbonus de 110 % les propriétaires de piscines, de gymnases et d'hôtels. Ne perdons pas de vue l'objectif. Mardi, Forez Italia participera à la réunion du centredroit, nous parlerons avec Salvini et Meloni. Et il y aura aussi des représentants des petites forces, dont Toti qui, en tant que responsable de "Cambiamo!", était déjà là auparavant. Ce sont les électeurs qui jugeront. Mais sans Berlusconi, il n'y a pas d'aile modérée du centre-droit. Berlusconi a eu des problèmes de santé, résultant du Covid et du vaccin : maintenant il s'améliore lentement. Bientôt, aidé des médecins, il pourra recommencer à être un protagoniste de la vie politique. Il est le leader le plus crédible au niveau international. Et du 20 au 25 septembre, il doit participer à un grand événement du PPE à Rome. Je suis très attentif aux besoins de tous les parlementaires. Et j'ai réitéré le choix de tenir des congrès municipaux et provinciaux, signe d'ouverture du parti. Mais je regarde aussi les électeurs, je lis les sondages qui nous donnent plus de 9% et je dis que je ne vois pas ce glissement de terrain. Forza Italia s'identifie à Berlusconi. Je n'ai jamais vu un souverainiste dans Forza Italia. Je n'ai pas non plus entendu parler de quelqu'un qui veut rompre avec le centre-droit. Sur l’initiative européenne de Salvini, je dis oui à une force alternative à la gauche, composée de libéraux, de populaires et de conservateurs. Mais je ne ferai pas d'alliance avec l'Afd ou Marine Le Pen, aussi parce qu'ils ont eu des attitudes punitives envers l'Italie. Salvini, en rejoignant le gouvernement Draghi, a entamé un parcours pro-européen qui n'est pas celui des autres membres d'Id, le groupe auquel appartient la Ligue. Pour les municipales, nous souhaitons un candidat de la société civile, comme Maresca à Naples et Damilano à Turin, qui est bien connu dans la ville. Sinon, nous parions sur un homme politique : c'est Maurizio Gasparri".
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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