"Les manœuvres de la Ligue et l’unité nationale."
13/10/2020
Italie. Revue de presse.
Les nouvelles mesures pour lutter contre la pandémie, adoptées lundi soir en Conseil des ministres, font les gros titres des médias italiens. Les quotidiens confirment les nouvelles mesures qui avaient déjà filtré hier dans la presse (réduction de la quarantaine à 10 jours, interdiction de pratiquer des sports de contact, fermeture des restaurants et des bars à 23h…) et relèvent la controverse entre la ministre de l’Education L. Azzolina et les présidents des régions, ces derniers ayant demandé l’instauration de cours à distance pour les classes du second cycle : « Dîners et voyages scolaires, voici les restrictions » - ‘’Une limite fixée à 6 invités à la maison. Les hospitalisations en hausse’’ (Corriere della Sera), « Virus, bras-de-fer sur l’école » - ‘’Les régions demandent la mise en place de l’enseignement à distance face au problème des bus bondés’’ (La Repubblica), « Voyages scolaires, dîners et fêtes : le tour de vis » (La Stampa), « Le gouvernement s’oppose au confinement qui « pourrait tuer l’économie’’ » (Il Messaggero), « Covid, l’étau se resserre sur les fêtes et le sport » - ‘ « Autorisation d’une quarantaine réduite à 10 jours’’ (Sole 24 Ore), « L’Europe se ferme, l’Italie se limite à des restrictions » (Fatto Quotidiano), « L’école à risque » - ‘’Les régions demandent la mise en place des cours en ligne’’ (Il Giornale).
ARTICLE Corriere della Sera, L. Salvia « Les régions font pression pour recourir au Mécanisme Européen de Stabilité (MES) » : « Aujourd’hui, le MES n’apparait plus si éloigné qu’avant. Avec l’argent du plan de relance qui demeure théorique et les chiffres inquiétants des contaminations, la pression vient justement des territoires. Les présidents des régions étant compétents dans le domaine de la dépense sanitaire, ils voient plus rapidement les risques qui se profilent à l’horizon. Que les présidents issus du centre-gauche invoquent l’activation du MES, cela est normal. Pourtant, même certains présidents de régions du centre-droit le demandent, comme Toti (Ligurie). Et si Salvini considère le MES comme une « arnaque », certains présidents de la Ligue, comme Zaia (Vénétie) et Fontana (Lombardie) montrent des signes d’ouverture à ce mécanisme ».
ARTICLE, Sole 24 Ore, de B. Fiammeri « Loi de finances, Forza Italia disposée au dialogue » : « Après le Conseil européen, vendredi soir le Conseil des ministres pourrait adopter le document de programmation économique (DBP). Quid des partis d’oppositions ? Un signal est arrivé hier en commission budget de la Chambre, où les partis de centre-droit se sont abstenus. De là à penser qu’elles pourraient voter le DBP, nous en sommes très loin. Toutefois, le débat est ouvert au sein de Forza Italia. Il y aurait eu des contacts directs entre les poids lourds de Forza Italia et le gouvernement. Silvio Berlusconi attend toutefois un signal clair et demande à ce qu’« ’il y ait une demande explicite et transparente de la part du gouvernement ou sinon à la rigueur, nous nous limiterons à l’abstention’’ »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Les manœuvres de la Ligue et l’unité nationale » : « Une importante part d’incertitude entoure le vote prévu demain au Sénat sur l’écart budgétaire, puisque 161 voix favorables seront nécessaires, soit la majorité absolue. Conte ne pourra évaluer quelles sont les « voix responsables » qui manquent pour l’heure à la majorité (…). Alors que Conte joue les équilibristes, le scénario lui-même évolue. C’est aussi ce qui explique l’agitation manifeste au sein de la Ligue. L’adhésion au Parti Populaire européen est encore loin d’être actée. Ce sera un chemin long et accidenté, dont le premier pas à franchir sera la prise de distance vis-à-vis des groupes d’extrême droite au Parlement européen. La difficulté vient ici du décalage entre la ligne promue par Giorgetti et celle, plus classique, de l’euroscepticisme. Reste que, pour Salvini, il sera de plus en plus difficile de soutenir ce « souverainisme » intransigeant face à une Union européen qui, durant toutes ces années, a su résister sans se désintégrer. Au fond, la véritable question est celle de la cohésion nationale en Italie, pour faire face à une crise reconnue même par le gouvernement en place. La Ligue devra choisir de quel côté se ranger. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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