Le "scandale du bonus Covid" qui concerne au moins 3 parlementaires et environ 2 mille représentants politiques locaux.
11/08/2020
Italie. Revue de presse.
Le "scandale du bonus Covid" qui concerne au moins 3 parlementaires et environ 2 mille représentants politiques locaux (maires, conseillers régionaux etc..) continue de faire la Une des quotidiens : " Le scandale des bonus : plus jamais aux parlementaires " (Repubblica), " Bonus, première admission. L’amertume du Quirinal " (Corriere), ‘Fico, président de la Chambre : qu’ils demandent pardon’ (Stampa). Il Fatto Quotidiano lance une pétition sur son site internet pour que les noms des politiques soient rendus publics. Tous les quotidiens reprennent aussi l’annonce de la nouvelle candidature de la maire de Rome, Virginia Raggi. La situation politique en Biélorussie suite à la réélection du président Lukashenko : ‘Trois mille arrestations, Biélorussie dans le chaos’ (Corriere), ‘La jeunesse trahie de Biélorussie, de la dissidence à la révolte’ (Stampa), ‘Affrontements et sangs dans les rues’ (Repubblica) ; la démission du gouvernement libanais suite aux explosions du 4 aout ‘Beyrouth, première victoire de la révolte) (Repubblica) , ‘Beyrouth, la corruption dévore l’Etat’ (Stampa). Les mesures pour contenir une recrudescence de Covid avec l'hypothèse de tests systématiques pour les vacanciers de retour de Grèce et d’Espagne : ‘Virus, test rapides à l’aéroport’ (Corriere) et l’organisation des classes en vue de la rentrée : ‘Des tentes dans les écoles, comme pour les tremblements de terre ’ (Repubblica).
ENTRETIEN, de Roberto Fico, président de la Chambre des Députes, La Stampa : « Les malins doivent s’excuser mais je dis non aux campagnes de haine » : « ‘’ Cette affaire fait du mal aux institutions mais il s’agit aussi d’un signal d’alarme : les élus ont une énorme responsabilité, agir de cette façon veut dire ne pas avoir compris l’ampleur de son propre rôle. C’est cela qui m’inquiète le plus. Il y a un problème éthique et de conscience. Personne ne m’a contacté. J’ai demandé à ces parlementaires de s’excuser. Il n’y a pas eu une violation de la loi mais il s’agit d’une question de dignité et d’opportunité politique. Il est inacceptable, d’un point de vue moral, qu’une mesure qui a été pensée pour aider ceux qui sont en difficulté a été utilisée de cette façon, en passant au-delà de tout esprit de communauté. Nous n’avons pas besoin de campagnes de haine, les institutions sont toujours au-dessus des personnes qui les représentent. Une erreur de quelques députés ne peut pas porter atteinte à la crédibilité de la Chambre, c’est pourquoi j’exige des excuses et la restitution du bonus. Ceux qui iront voter pour le référendum (pour la réduction des nombres de parlementaires) devront le faire indépendamment de ce qui s’est passé ces jours-ci. Cette affaire concerne 0.5% des députés, tandis que le référendum concerne l’architecture institutionnelle du pays. Pendant la crise du Covid, le gouvernement a utilisé des instruments pour l’urgence dans une situation d’urgence. J’estime que la grammaire institutionnelle a été respectée.’’ »
COMMENTAIRE, Il Sole 24 Ore, B. Fiammeri, « Règlement de comptes en septembre pour le président du Conseil » : « Le destin du deuxième gouvernement Conte semble devoir se décider entre septembre et octobre, en particulier à partir des élections régionales du 20 et 21 septembre, qui constitueront un véritable tournant pour l’équilibre de la majorité dans le cas d’un succès du centre droit. Le président du Conseil devra affronter un ‘’automne chaud’’, à cause du report de thématiques source de divisions au sein de la majorité, notamment la loi électorale, les décrets Sécurité, le MES, la loi contre l’homophobie, jusqu’à la séparation des carrières des magistrats. Chambre et Sénat devront également procéder à l’adoption du décret Simplifications et du décret Août, sur la table du gouvernement pour la présentation du Recovery Plan. Face à cette ‘’course d’obstacles’’, la seule solution possible pourrait être un remaniement du gouvernement, mais là aussi, les divisions internes à la majorité semblent trop importantes pour être recomposées à traver des nouvelles arrivées. »
COULISSE, La Stampa, F. Capurso : « Candidature Raggi, le PD entre gêne et colère. Orlando : rien de personnel mais Rome mérite plus » : « Dans le PD la nouvelle de la candidature di Virginia Raggi est accueillie avec un peu d’agacement mais sans surprise. L’hypothèse de sa deuxième course pour le Capitole était connue et l’envie de Raggi avait déjà miné les bases d’une candidature commune. Raggi a choisi en autonomie, sans attendre une décision du parti. ‘’ Le Pd travaille pour construire un projet alternatif ‘’ affirme le vice-secrétaire Andrea Orlando. Giuseppe Conte doit métaboliser la nouvelle. Son projet politique, de guider le M5S et le pousser dans le camp progressiste pour construire une alliance structurelle avec le Pd, subit un autre coup, après la défaite des accords manqués aux élections Régionales. »
ENTRETIEN de Giorgia Meloni, présidente du parti Fratelli d’Italia, Messaggero, « Oui à la fiscalité préférentielle mais elle doit être permanente » : « ‘’Les 80 milliards prévus par les décrets ‘’Cura Italia’’ et ‘’Rilancio’’ ont été dilapidés en mille ruisselets avec une logique d’assistanat et en bonne partie ils ne sont pas arrivés aux entreprises, ni à celles du Nord ni à celles du Sud. La réduction de la taxation devrait être ouverte à tout le monde. Par ailleurs, une fiscalité préférentielle pour le Sud serait sans doute nécessaire mais elle devrait être permanente et ne pas durer seulement quelques mois. Et surtout elle doit s’accompagner d’importants investissements pour les infrastructures matérielles et numériques : trains grande vitesse, autoroutes, ports et bassins de carénage, et haut débit jusqu’aux zones les plus internes. Permettre la reprise des régions du Sud constituerait aussi un levier important pour les activités productives du Nord de l’Italie. Dès le début de la pandémie, nous avons dénoncé l’attitude du gouvernement, qui semblait voir dans le Coronavirus pas seulement un ennemi à éliminer mais aussi une opportunité pour se renforcer. La prolongation de l’état d’urgence, votée il y a deux semaines sur la base d’aucune preuve scientifique, démontre encore une fois cette évidence. Pour cette raison nous continuerons de nous battre pour obtenir la vérité et pour clouer le gouvernement à ses responsabilités’’. »
ENTRETIEN de Matteo Renzi (Italia Viva), ancien président du Conseil, Corriere della Sera, « Stop aux reports, il n’est pas possible de gouverner en recherchant seulement le consensus. Et le vaccin doit être obligatoire » : « ‘’En Europe Conte a bien agi : avec les populistes au pouvoir, nous étions considérés les gilets jaunes d’Europe, maintenant nous avons fait retour du côté de l’axe franco-allemand. Il faudra voir comment le président du Conseil travaillera en Italie : beaucoup de mesures prises sont fonctionnelles au consensus, comme il est possible de voir dans le récit des sondages et les consensus sur les réseaux sociaux. Mais si on veut sauver un pays, on ne peut pas se faire guider par l’anxiété du consensus. Il faut des réformes courageuses, même en allant à contre-courant. Pour nous, l’importance réside dans le choix du gouvernement sur les modalités pour utiliser le fonds de relance : il faudra favoriser les investissements et la croissance et arrêter l’assistanat et les aides. A propos des grands défis internationaux, l’Italie doit être plus présente : par exemple nous avons perdu la Libye dans le silence des commentateurs. Au Liban, j’ai apprécié que Macron se soit rendu à Beyrouth pour réaffirmer la présence européenne dans la région : l’Italie doit se bouger’’. »
COMMENTAIRE, La Stampa, K. Moual : « Arrêtons la vague noire qui monte » : « ‘’Dehors les nègres’’. C’est seulement la dernière dédicace, depuis l’insoupçonnable Ivrea, ville modèle de l’intégration dans le Piémont, qui s’ajoute à la longue liste d’actes de racisme et d’intolérance vers le différent. En Italie une vague noire est en train de monter, et essaye d’effacer les visages, les histoires et les parcours d’intégration. Une vague beaucoup trop sous-estimée mais qui mise dangereusement à toucher la partie la plus intégrée et stable de l’immigration, celle que nous devrions défendre et dont nous devrions être orgueilleux. La saison estivale, qui conduira en voyage dans la péninsule bonne partie des 5 millions d’étrangers qui vivent en Italie et qui ne peuvent pas cette année faire retour dans leur pays d’origine, mettra à rude épreuve beaucoup de citoyens, de part et d’autre. Pour les immigrés ce sera l’occasion pour se sentir comme faisant partie de ce pays, ou ce sera le réveil du préjugé, de la peur, de l’intolérance. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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