"Salvini et Di Maio retournent se voir. Le signal à Conte sur qui sont les "chefs"."
26/07/2019
Italie. Revue de presse.
Les Unes de la presse italienne portent sur les tensions au sein du gouvernement : « Gouvernement, avertissement du Quirinal » (Corriere della Sera), « Gouvernement au-dessous de zéro » (La Repubblica), « Salvini snobe Conte. Mattarella au gouvernement : ‘’ Ça suffit avec les conflits ‘’ » (La Stampa), « Salvini-Di Maio, la trêve d’été » (Il Messaggero), « Le répit Salvini-Di Maio, mais tension avec Conte » (Il Mattino).
Journaux télévisés : Les déclarations du Président Mattarella au gouvernement, les tensions au sein de la majorité et le naufrage devant les côtes d la Libye font l’ouverture des JT.
ARTICLE Corriere della Sera, A. Tirocino « Salvini et Di Maio retournent se voir. Le signal à Conte sur qui sont les « chefs » : « Suite au sommet entre Salvini et Di Maio, les distances restent, la possibilité d’une crise n’est pas évitée. ‘’Berlusconi ? Je n’ai pas nostalgie du passé, je pense au futur. Mais on verra‘’ affirme le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini. Sur la ligne Lyon-Turin : malgré le refus de la part de Toninelli de signer la lettre, on a trouvé un escamotage. Ainsi, la lettre partira d’une direction du MIT, sous l’impulsion du président du Conseil, sans la signature du Ministre ».
EDITORIAL, La Repubblica, C. Verdelli : « L’inconscience au pouvoir » : « Pauvre Mattarella et pauvre Italie. Pendant qu’il lançait un avertissement du Quirinal (éviter les conflits, collaboration au sein des institutions), Matteo Salvini refilait une gifle à son (et le nôtre aussi) Président du Conseil, en déclarant : ‘’ Le discours de Conte m’intéresse moins que zéro ‘’. Dans toutes les autres démocraties, au point où nous sommes, le président du Conseil aurait déjà dignement démissionné. Au-delà de toute sympathie politique, la situation a dépassé, depuis des semaines, le point d’un éventuel retour à un minimum de dignité, où, en guise de dignité, on considère que les forces de gouvernement, qui ne sont plus d’accord sur rien, doivent en prendre note et rompre un contrat qui les a artificiellement liées pour un an de cohabitation compliquée ».
ARTICLE/SONDAGE, La Repubblica, E. Lauria : « Le scandale n’a pas porté atteinte aux consensus de la Ligue » : « La réduction de la pression fiscale pèse plus que le scandale russe. Roberto Weber, président de Ixe (société de sondages), a affirmé que, dans un pays où le ciment civique est devenu rare, les analystes ne sont pas surpris par les pourcentages de consensus de Salvini : plus les scandales augmentent, plus Salvini est apprécié. L’affaire russe préoccupe davantage les électeurs des autres partis (PD, M5S), parce que ceux qui ont voté pour la Ligue sont plutôt intéressés par d’autres priorités : immigration, sécurité, impôts. Salvini est imperméable. Alessandra Ghisleri, directrice d’Euromedia, a souligné que l’opinion publique est plus scandalisée par les gaspillages et que seulement si Salvini était impliqué en première ligne, elle pourrait changer d’avis. Fabrizio Masia (Emg Acqua), de son côté, a affirmé que les passages décisifs pour Salvini sont la flat tax et la non-augmentation de la TVA et qu’une fois qu’il les aura surmonté, il pourra aller aux élections avec la perspective d’un résultat très important ».
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Le M5S et l’option américaine » : « Comme cela s’est déjà passé auparavant, lorsque la longue crise italienne dépassait un certain niveau, l’ambassadeur américain Lewis Eisemberg a appelé Luigi Di Maio, pour lui faire prendre conscience de sa crainte justifiée. L’ambassadeur américain a eu besoin d’éclaircir cette situation surtout après le résultat décevant de la visite de Salvini aux Etats-Unis et après le scandale des financements russes à la Ligue. Au sein du mouvement, certains disent qu’Eisemberg aurait peut-être fait comprendre à Di Maio que le moment d’arrêter la coalition gouvernementale avec la Ligue était arrivé. On ne connaît pas le contenu de l’appel téléphonique, mais le leader du M5S a dû faire comprendre à l’ambassadeur que la chute du gouvernement en ce moment pourrait avoir des résultats opposés : élections anticipées et victoire absolue de Salvini. Maintenant, c’est Di Maio, donc, qui doit se montrer crédible et fiable par rapport aux préoccupations américaines ».
ANALYSE Il Mattino, P. Balduzzi « La ligne Lyon-Turin au Sud : unique solution pour dépasser les « non » excessifs » : « Le Mouvement 5 Etoiles risque le coup mortel par rapport aux déclarations avant et après les élections. Après des années de lutte, le « oui » du premier Ministre Conte signerait la fin de la bataille du parti des « non ». Au lieu de réaliser la ligne Lyon-Turin, ‘’ pourquoi ne pas mettre l’accent sur la nécessité d’infrastructures dans le Sud du Pays ? ‘’. On peut commencer d’où l’on veut : nécessaires modernisations, développement et mise en sécurité des lignes régionales en vue de rapprocher le Mezzogiorno avec l’Europe. C’est le seul moyen de renverser la question de l’autonomie qui est en train de briser l’Italie ».
ARTICLE Il Mattino, F. Pacifico « Le plan de Conte pour le Mezzogiorno. Investissements, règle fixe du 34% » : « L’objectif est double : rééquilibrer une politique qu’à ce stade est trop déséquilibrée sur les intérêts de la Ligue, ainsi qu’offrir aux gouverneurs du Mezzogiorno un point d’appui quand il faudra discuter d’autonomie différenciée aussi avec eux. Lundi prochain, le premier Ministre Conte présentera aux syndicats un plan pour le Sud. Le point central du plan consiste dans l’application de la règle du 34% afin de garantir un tiers des investissements publics dans la zone où un tiers de la population réside, c’est-à-dire le Sud ».
ARTICLE, La Stampa, F. Albanese : « Massacre des migrants devant les côtes libyennes : 150 personnes noyées » : « Un nouveau naufrage en Méditerranée. Au large de la Libye, deux navires ont coulé et 150 personnes ont disparu. Selon l’ONU, il s’agit de la pire des tragédies depuis le début de l’année ».
ARTICLE Il Messaggero, C. Mangani « Alerte des 007 : nous risquons une ondée de réfugiés Libyens» : «Fayez al-Serraj laisse comprendre qu’il pourrait ouvrir les centres de rétention gérés par Tripoli en vue de libérer les migrants et confier leurs vies aux passeurs. Selon les derniers chiffres diffusés par l’Organisation internationale pour les migrations, 641.398 migrants sont présents actuellement dans le territoire. Parmi eux, seulement 5.000 sont dans les centres de rétention gérés par le gouvernement de Serraj. Ainsi, s’il décidait de les libérer tous, la situation ne changerait pas beaucoup. La gestion des centres de rétention est financée par l’UE et notamment par l’Allemagne et l’Italie. Cela dit, c’est de l’argent que, dans le chaos du conflit, on ne sait pas qui va en bénéficier ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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