Le conflit entre la tradition et l'ouverture a pris plus d'importance dans le débat politique que la controverse sur la redistribution et la justice sociale.
29/10/2010
Voici un communiqué d’ATS (Suisse) :
Le conflit entre la tradition et l'ouverture a pris plus d'importance dans le débat politique que la controverse sur la redistribution et la justice sociale. Cette tendance a surtout profité à l'UDC et aux Verts, selon une analyse des élections fédérales de 2007.
Pour Georg Lutz, de l'Université de Lausanne, cette évolution témoigne d'un nouveau "Kulturkampf". Il s'est exprimé lors de la présentation de cette étude ce vendredi à Berne.
Celle-ci a été réalisée au Centre de compétences suisse en sciences sociales de l'Université de Lausanne, dans le cadre des enquêtes "Selects" menées depuis 1995 par diverses hautes écoles suisses. Elles visent notamment à analyser la structure des votants ou la façon dont ceux-ci migrent d'un parti à l'autre.
Le comportement des électeurs et le choix d'un parti sont de plus en plus marqués par un conflit. Celui-ci oppose les partisans des traditions et du repli isolationniste aux défenseurs d'une ouverture sociale et politique.
En arrière-plan se retrouve le clivage socio-économique classique avec la querelle portant sur l'influence de l'Etat et de l'économie. Les milieux politiques traditionnels ont de fait perdu en importance, ainsi le PS pour la classe ouvrière, le PLR pour la bourgeoisie et le PDC pour les catholiques.
Ce nouveau "Kulturkampf" réunit chez les Verts et au PS des spécialistes de la question socio-culturelle, tels les enseignants ou les travailleurs sociaux. Ceux-ci s'engagent pour une meilleure intégration des étrangers ou pour une ouverture politique et sociale.
Valorisant les traditions et se méfiant d'une politique d'ouverture, l'électorat des ouvriers, des employés des services ou de l'industrie se retrouvent au sein de l'UDC. Même si ce parti se bat contre un renforcement de l'Etat social qui pourtant profite le plus aux "petites gens".
Les libéraux-radicaux et les démocrates-chrétiens peinent à se mettre en évidence dans ce conflit culturel, ont expliqué Daniel Oesch et Line Rennwald de l'Université de Lausanne, respectivement de Genève.
Les commentaires sont fermés.