Gianfranco Fini veut éviter d’apparaître comme l’allié de Bersani.
29/10/2010
« Berlusconi : ‘Le coup de fil ? Je suis un homme de cœur’ » (Barbara Fiammeri, Il Sole 24 Ore) : « ‘De l’ordure médiatique’ : ainsi Berlusconi a-t-il qualifié, depuis Acerra – où il s’occupait des ‘vraies ordures’ – les informations des journaux sur le Ruby-gate, l’affaire de la mineure qui aurait participé à des fêtes du Cavaliere à Arcore et qui se trouve au centre d’une enquête à propos de prostitution. Mais il a aussi dit : ‘Je suis un homme de cœur et je fais toujours ce qu’il faut pour aider ceux qui en ont besoin’, phrase qui revient à avouer que l’appel téléphonique passé depuis le Palais Chigi au commissariat de Milan pour que la jeune fille accusée de vol soit remise en liberté a bien eu lieu. Cette allusion aux raisons du ‘cœur’ est une vraie bombe, bien que la police de Milan ait démenti en soirée la libération de la jeune fille sur pression du Palais Chigi. Pour l’opposition, si l’appel a bel et bien eu lieu, Berlusconi doit quitter ses fonctions. Parti pour le Conseil européen de Bruxelles, il continue de se montrer souriant et sûr de lui. Convaincu qu’il existe une offensive médiatico-judiciaire faite pour le couler, il tente de redonner l’image d’un gouvernement en action, en allant à Acerra puis à Bruxelles. Mais son demi-aveu risque de se transformer en un dangereux boomerang. »
(Bersani est le dirigeant du Parti démocrate situé au centre-gauche.)
« Fini veut éviter d’apparaître comme l’allié de Bersani » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « Le dernier scandale sexuel impliquant Berlusconi n’aide assurément pas les pourparlers au Sénat pour un laissez-passer judiciaire. Il suffit de voir le contenu des amendements présentés par Mme Bongiorno, présidente de la commission Justice à la Chambre et conseiller juridique de FLI. On s’attendait à une simple reprise du texte censuré par la Cour constitutionnelle comme loi simple mais voté par les ex-AN avant la rupture d’avec le PdL. Or il en sort un nouveau texte faisant de la non-reconductibilité du bouclier judiciaire du président du Conseil un point central, ce qui ne facilitera pas l’accord au centre droit. Chiffres en main, PdL et Ligue sont en minorité sur le texte, y compris au Sénat. Mais se fait jour l’impression que Fini a voulu un texte à part pour les amendements, au-delà de celui de la loi initiale, pour mieux délimiter ses alliances (MpA, UdC, point final) alors même que le PD se proposait de voter avec FLI pour mettre en évidence la position minoritaire du gouvernement sur la loi Alfano, Sénat compris. D’où l’idée que Fini et Bersani ont deux stratégies différentes. Le Président de la Chambre veut que le parcours parlementaire de la loi Alfano et les éventuels effets d’une rupture avancent séparément d’éventuels pourparlers sur l’‘après’, d’où pourrait sortir, option alternative à des élections, un gouvernement d’urgence soutenu par la droite, le centre et la gauche. Fini, au fond, n’a aucun intérêt, à ce stade, à apparaître comme un allié potentiel de Bersani. Ce dernier, au contraire, tend à combiner les différents aspects, peut-être parce qu’au fond il considère la dissolution comme l’issue la plus probable, vu la difficulté qu’il y a à préserver l’unité du PD dans un débat aussi difficile que celui sur le mode de scrutin, et qu’en conséquence il travaille déjà au positionnement de son parti pour la prochaine campagne. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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