UDC Suisse : morale à sens unique.
13/10/2009
Voici un communiqué de Martin Baltisser, Secrétaire général UDC Suisse :
On reproche aux partisans de l'initiative sur les minarets de généraliser, de diffamer et de manquer de discernement. En revanche, les adversaires de l'initiative et les médias, qui sont en majorité de leur côté, peuvent affirmer tout et n'importe quoi et même des contre-vérités. Le fait qu'ils estiment être les seuls à interpréter correctement l'affiche controversée et à juger les motivations, basses à leurs yeux, des partisans de l'initiative est une chose; leurs désinformations constantes et publiques de la réalité en sont une autre.
"Minarette: SVP wirft Bund Propaganda vor" (Minarets: l'UDC reproche à la Confédération de faire de la propagande), "SVP erzürnt: Der Bundesrat macht Propaganda" (L'UDC en colère: le Conseil fédéral fait de la propagande): voilà deux titres qui ont paru hier dans la publication dominicale "Sonntag", le second même avec des guillemets comme s'il s'agissait d'une citation. Le problème, c'est que l'UDC ne s'est même pas encore occupée de l'argumentation figurant dans les explications de vote du Conseil fédéral. Aucun organe et aucun représentant du parti ne s'est exprimé à ce sujet ces derniers jours. Il n'y a jamais eu de discussion interne. Mais cette désinformation repose sur un système: à chaque fois qu'un membre du comité d'initiative s'exprime, les adversaires de l'initiative clament haut et fort qu'il s'agit d'une déclaration de l'UDC. L'affiche est présentée comme une affiche de l'UDC alors que jamais un organe du parti n'a été invité à donner son avis avant sa diffusion. Ces manipulations font partie de la campagne "convenable" des adversaires de l'initiative. L'UDC ne s'en formalise pas, d'autant moins que la grande majorité de sa base soutient cette initiative. Mais ce qui inquiète, c'est que les médias font de cette désinformation la réalité, pire la renforcent. Fort de ce raisonnement, ces médias devraient aussi affirmer que le PS et les Verts sont pour les centrales nucléaires parce que le gouvernement rouge-vert du canton de Berne s'est engagé en faveur d'un site nucléaire à Mühleberg...
Le bienfondé des critiques, que le conseiller fédéral Ueli Maurer a adressées aux médias lors du congrès des éditeurs à Interlaken, se confirme une fois de plus. Les glapissements des rédacteurs en chef dans divers commentaires et éditoriaux après les déclarations du chef du DDPS ont révélé au grand jour la perte du sens des réalités de ce milieu et son incapacité de procéder à l'autocritique.
Les procès d'opinion des villes et des "experts"
Autre aspect inquiétant de cette affaire: des autorités publiques s'érigent en juges de ce qui est acceptable pour le processus de formation des opinions et de ce qui ne l'est pas; des prétendus experts, des professeurs et d'autres "spécialistes" mandatés par l'Etat sont chargés de distinguer entre, d'une part, les convictions acceptables du point de vue de la liberté d'opinion constitutionnellement garantie et, d'autre part, les opinions indignes ou intolérables pour les citoyennes et les citoyens. Déjà on entend le publicitaire de l'année appeler de ses vœux une commission chargée de juger l'honnêteté de la propagande politique. Il est évident qu'un tel organe chercherait avant tout à condamner les opinions politiques qui ne lui conviennent pas.
Lorsqu'on manque d'arguments objectifs, on accuse l'adversaire politique d'avoir des intentions malhonnêtes. Les convenables disqualifient les inconvenables. Voilà qui nous annonce de sombres lendemains pour la démocratie exemplaire qu'est encore la Suisse.
"Stop. Oui, à l'interdiction des minarets."
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