MCG : raz-de-marée à Genève.
13/10/2009
Il y a quatre ans, le MCG avait bâti son succès sur la dénonciation de l’establishment politique en place et un discours antifrontaliers musclé. Un thème qu’il a resservi pour cette élection, martelant qu’il y avait assez de travailleurs frontaliers et qu’il était temps de donner la priorité aux Genevois.
L’adversaire n’était pas brillant
A Genève, ce coup de tabac populiste laisse tout le monde pantois. Même le MCG! Comment l’expliquer? La formation estime avoir fait une bonne campagne. Mais aussi que l’adversaire n’était pas brillant. «Les partis «traditionnels» n’ont pas fait leur travail, relève le constituant du MCG Patrick Dimier. Les citoyens en ont assez que les élus refusent de comprendre le lien entre le chômage genevois et le nombre de frontaliers. Les gens ne sont pas bêtes!»
Wait and see
Les partis «traditionnels» assistent au triomphe du MCG avec inquiétude et résignation. «Si le MCG a un programme, et je n’en ai pas l’impression, il va maintenant devoir l’appliquer!» s’exclame le libéral Ivan Slatkine. Le socialiste René Longet condamne un parti «sans scrupule aux méthodes dignes de l’UDC et au programme caméléon».
Les Verts, les radicaux, le PDC et l’UDC soulignent eux aussi que le maçon est désormais au pied du mur. «Les promesses, il faudra commencer à les tenir. Accuser les autres partis d’être pourris quand on a soi-même 17 élus, c’est moins facile!» ironise l’écologiste Christian Bavarel. Pour la plupart, le souvenir de Vigilance est presque rassurant: «La baudruche MCG se dégonflera comme Vigilance, si nous montrons que le chômage n’est pas lié aux frontaliers», espère le libéral Pierre Weiss.
«Le flou profite aux populistes»
Difficile d’arracher un mot d’autocritique aux uns et aux autres. Pour expliquer la défaite, la plupart évoquent leurs «discours complexes»: «Tailler un slogan en huit secondes sur les frontaliers, c’est plus facile que de proposer des solutions», souligne le radical Frédéric Hohl. Seul le libéral Alain Meylan propose un autre discours: «Les gens sont inquiets et les partis n’osent pas toujours dire clairement ce qu’ils sont prêts à faire ou pas. Le flou sur l’immigration, sur le social ou sur le chômage profite aux populistes, qui osent parler mais n’ont pas de solution.»
Les vainqueurs d’hier, eux, veulent éviter le sort de Vigilance. «Nous devons miser sur la formation des nouveaux députés, souligne Georges Jost, lui-même ancien député de Vigilance. Nous avions 23 représentants mais un grand nombre est parti très vite: ils ne s’attendaient pas une seconde à être élus et ils n’ont pas supporté!»
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