"Flop du référendum, pas de quorum."
10/06/2025
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur les référendums qui se sont tenus dimanche et lundi « Référendum : seulement 30% sont allés voter » (Corriere della Sera), « Echec du référendum « mais le défi continue » » (Repubblica), « Loin du quorum, dispute sur les 14 millions de votes » (Stampa), « Flop du référendum, pas de quorum » (Messaggero), le déploiement par D. Trump de la garde nationale en Californie (Repubblica, Stampa) et les faits divers.
Les référendums. Repubblica : « Echec du referendum, c’est l’abstention qui l’emporte, seulement 30% des Italiens se sont rendus aux urnes » : « Cela représente 14 millions d’électeurs. Le syndicat CGIL soutenu par le PD, AVS et le M5S ne met pas en difficulté le gouvernement qui avait appelé à l’abstention. Sur les cinq questions posées, quatre portaient sur la protection des travailleurs et une sur l’obtention de la nationalité italienne. Cette dernière a obtenu le plus faible consensus, 65% ont voté pour. Les Italiens ont davantage voté au Nord qu’au Sud, avec des pics atteints à Florence et Bologne. La mobilisation n’a pas eu lieu. Le virus de la désaffection [pour la politique] a corrodé les fondements de la participation citoyenne. La droite a fait campagne pour que les gens partent en week-end et envisage maintenant de réformer le système référendaire en relevant de 500 000 à 1 million le seuil de voix à obtenir pour changer la règlementation, notamment sur proposition d’Antonio Tajani. ». Repubblica : « Un double-échec sur l’obtention de la nationalité, le Mouvement 5 Etoiles s’en prend aux promoteurs ». « Plus d’un votant sur trois s’est prononcé contre la proposition d’abaisser de 10 à 5 ans la durée de la résidence en Italie pour les ressortissants étrangers souhaitant obtenir la nationalité italienne, laissant entendre que, même à gauche, l’électorat est divisé sur ce point. Entre les leaders politiques qui ont promus le referendum, les critiques fusent. +Europa regrette que le soutien du Mouvement 5 Etoiles ait fait défaut mais se félicite que la question ait été remise au centre du débat et mobilisé les associations et citoyens. Pour le M5S, il faut travailler sur l’intégration sociale à travers le ius scholae, c’est-à-dire l’éligibilité à la nationalité pour les enfants ayant suivi leur scolarité en Italie même sans y être nés. Nombre de leaders de gauche ont exprimé leur déception face à ce résultat sur l’immigration. » Repubblica : « ‘C’est un cadeau fait à la Présidente du Conseil’, les réformistes lancent le débat au sein du Parti démocrate ». « Les résultats du référendum mettent à mal l’unité au sein du PD, une partie des réformistes formulant des critiques contre la tête du parti. Ce serait une des plus grosses défaites de la gauche et un cadeau fait à Giorgia Meloni qui a joué au mieux ses cartes. L’idée d’une nouvelle direction donnée au secrétariat du parti plane pour corriger la trajectoire. Pina Picierno se pose en cheffe de file du mécontentement, contre un soutien au syndicat CGIL qui n’aurait pas dû prendre cette forme. Certains tentent de relativiser soulignant que 14 millions d’Italiens se sont mobilisés, ce qui est supérieur aux 12,3 millions de voix obtenues par le centre-droit lors des élections de 2022. » Repubblica : « Pour le centre-gauche, ces résultats devraient inciter à une réflexion approfondie et autocritique. L'idée que les référendums aient été utilisés principalement pour faire trébucher Giorgia Meloni et démontrer un mécontentement général envers le gouvernement actuel n'est pas soutenue par les résultats. Les votes en faveur du "oui" ne se traduisent pas automatiquement en une victoire électorale future. Elly Schlein et les initiatives du mouvement pourraient potentiellement raviver les espoirs électoraux du centre-gauche, mais la route reste longue. Le Parti Démocrate (PD) pourrait être contraint de rouvrir le dialogue avec les "réformistes" qui ne soutiennent pas une alliance étroite avec Maurizio Landini, le leader de la CGIL. Une réflexion sérieuse et prolongée de la part des partis d’opposition s’impose, en évitant de voir dans les manifestations et les référendums un substitut à un débat interne approfondi et nécessaire ». Corriere della Sera : « La politique migratoire demeure le talon d’Achille du centre-gauche, mais la droite ne peut certainement pas exulter ni discréditer ces 14 millions d’électeurs qui sont aller voter, dont sans doute aussi ceux de son propre électorat ». Libero « C’est un flop voulu à tout prix par les partis d’opposition et la CGIL qui a coûté 350 millions d’euros aux contribuables italiens ».
Le meeting des « Patriotes » à Paris. Sole 24 Ore : « Depuis la tribune de la Fête de la Victoire des Patriotes de l'UE, animée par Orban et Marine Le Pen, Salvini est revenu à la charge contre d'éventuelles nouvelles sanctions contre Moscou (« elles éloignent la paix »). Salvini a ensuite affirmé que pour l'Europe, « le danger vient des immigrés clandestins, pour la plupart musulmans, et non pas d'éventuels chars russes », avant de conclure par un « Non à une dette européenne pour acheter des armes, comme le dit Macron ». Trois prises de position qui contrastent avec la ligne de Giorgia Meloni et du ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. La présidente du Conseil, qui s'apprête à partir pour le G7, rencontrera jeudi le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, en vue du sommet du 24 juin à La Haye. A cette occasion, il faudra établir l’objectif de la dépense sur la défense qui doit commencer au moins d’un 3.5% du PIB. Cet objectif du gouvernement Meloni (et pas uniquement de Macron) a comme but de mutualiser la dépense pour les armements afin qu’il ne retombe pas sur les budgets nationaux ». Il Foglio : « Les Patriotes influencent de plus en plus l’agenda d’Ursula. »
Il Foglio, Paolo Stroppa, représentant de SpaceX Italie : « Ce n’est pas vrai que le ministère de la Défense ne prend pas en considération, de manière sérieuse, l’offre de StarLink. A ce que j’en sais, je ne crois pas que Crosetto (Frères d’Italie) s’oppose à StarLink. Plusieurs représentants des forces armées ont, de manière plus ou moins explicite, affirmé qu’ils étaient favorables à StarLink. L’Italie risque de perdre une technologie qui lui sert. Voilà pourquoi cela est demandé directement par les forces armées, il y a des exigences opérationnelles qui ne peuvent plus être reportées. L'Italie ne possède aucune entreprise fabriquant des drones, et il n'existe aucun plan d'investissement dans ce domaine. Quant à Eutelsat, c’est une réalité qui n’existe pratiquement pas : il utilise des lanceurs russes et des hardwares produits en Asie, cela pose des problèmes de sécurité évidents... »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Les commentaires sont fermés.