"Giorgia Meloni et Donal Trump restent à table pour une rencontre bilatérale privée."
09/12/2024
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour sont consacrées à la Syrie : « La chute d'Assad » (Corriere della Sera), « La chute de Damas » (Repubblica), « Syrie à l'Islam » (Stampa), « La Syrie aux rebelles, Assad fuit à Moscou » (Messaggero), « Syrie: Assad déjà à Moscou, les États-Unis et la Turquie poussent le nouveau califat djihadiste » (Fatto Quotidiano).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, les nouveaux statuts du Mouvement 5 Etoiles, l’automobile et notamment la manifestation des syndicats devant l’usine de Stellantis à Melfi et l’hospitalisation d’un ressortissant italien rentré du Congo ayant les symptômes du virus mystérieux.
Sur X les hashtag #Siria et #Assad, au sujet de la chute du régime de Bachar al-Assad, font tendance.
L’ensemble des quotidiens consacre les unes et les premières pages à la Syrie. Corriere : « Ce n’est pas seulement le dictateur Assad qui a perdu, c’est un échec aussi pour ses trois protecteurs : la Russie, l’Iran et le Hezbollah ». Stampa : « Poutine risque de perdre ses bases le long de la côte syrienne chiite, à Tartous et Lattaquié, où les troupes soviétiques puis russes stationnent depuis plus d’un demi-siècle ». Corriere : « Pour la Russie, la Syrie ne représentait pas une priorité, ni du point de vue militaire, ni commerciale. La question existentielle demeure l’Ukraine ». « C’est en revanche un point marqué par la Turquie d’Erdogan ». Stampa : « Erdogan rêvait de prier à Damas. Maintenant, il l’a conquise. » « Erdogan et ses alliés sunnites, des jihadistes modérés pour les médias, dominent presque toute la Syrie ». « Les gouvernements de Jordanie et d’Égypte tremblent en voyant leurs ennemis jurés, les Frères musulmans, triompher dans ce qui fut le berceau du nationalisme arabe laïc ». Corriere : « Le mouvement Hayat Tahrir al-Sham est considéré par Washington comme une organisation terroriste et pourtant, selon des rumeurs, la CIA serait en train d’aider l’organisation ». Giornale : « On craint que les Chrétiens et les Kurdes ne finissent dans le collimateur des rebelles. A ce stade, ces derniers montrent un visage modéré mais ils rêvent d’un califat depuis toujours. » Stampa : « Évitez d’être optimistes. C’est le b.a-ba de tous les mouvements totalitaires lorsqu’ils prennent le pouvoir ». « Ils travaillent à séduire, à rassurer ». « Les islamistes ne sont pas les héritiers des révolutions laïques, mais les enfants parfaits de la dictature qu’ils ont renversée. Ils en ont absorbé la violence et l’intolérance comme doctrine unique. Leur force réside dans le fanatisme doctrinal ». « Israël, dans une démarche temporaire, a affirmé à l’administration Biden avoir pris le contrôle de certaines zones syriennes stratégiques près de la frontière. C’est la première fois depuis 1973. » Foglio : « La Syrie nous montre que le monde se déstabilise quand l’Occident fait des pas en arrière, quand il se désintéresse des zones de crises en créant un vide qui quelqu’un, tôt ou tard, sera comblé ». Corriere : « L’irruption dans la résidence de l’ambassadeur italien fait plutôt penser à l’initiative de simples voleurs mais la tension demeure élevée. La Farnesina suit de près le sort d’une vingtaine d’Italiens à Damas et des 120 présents à Alep ».
Giorgia Meloni
La rencontre entre Giorgia Meloni, Donald Trump et Elon Musk à Paris est également commentée. Corriere della Sera : « A l’issue du dîner organisé à l’Elysée pour les 40 chefs d’Etat et de gouvernement, Giorgia Meloni et Donal Trump restent à table pour une rencontre bilatérale privée et évidemment informelle. Ils ont beaucoup de choses à se dire. Depuis l’élection américaine de novembre, les Européens voient Giorgia Meloni comme la leader qui pourrait servir d’intermédiaire avec Washington en faveur de l’UE. Les deux leaders ont parlé de la situation en Ukraine et de l’entretien de Trump avec le président Zelensky un peu plus tôt, la nécessité étant de mettre fin à la guerre le plus rapidement possible tout en préservant les droits de l’Ukraine et son rôle de victime de l’agression russe. Ils ont parlé du Moyen-Orient et de la Syrie, des relations avec la Chine dans la zone indopacifique et de la politique des droits de douane annoncée par D. Trump. Avant le dîner, Girogia Meloni s’était également longuement entretenue avec Elon Musk, un échange d’une grande cordialité comme le montrent les photos. Le porte-parole d’Elon Musk en Italie, Andrea Stroppa, a souligné le caractère quasi exclusif de cette rencontre et la ‘rare opportunité de l’Italie d’avoir une relation spéciale avec les Etats-Unis’ observant que ’la relation d’estime avec Musk, que beaucoup en Italie aimeraient boycotter, nous amène dans un scénario nouveau’. Giorgia Meloni est invitée à la cérémonie d’investiture de Donald Trump à la Maison blanche le 20 janvier. » Repubblica : « Les 15 minutes de Donald et Meloni et l’invitation en janvier à Washington’’. ‘’L’équipe d’Elon Musk bombarde les deux leaders de photos durant leur tête-à-tête dont il est l’organisateur, pour le compte de la Présidente du Conseil italien’’. ‘’Elle s’est rendue à Paris l’autre soir au dernier moment, juste pour cela : la photo avec le tycoon’’. ‘’La photo est là, mais cela n’a pas été une véritable réunion bilatérale, seulement trois rapides échanges mis bout à bout, l’un collectif, avec l’hôte du moment Emmanuel Macron et la présidente géorgienne, l’autre avec Trump et ‘l’ami Elon’ et la dernière finalement seule avec le président élu, à la fin du dîner à l’Elysée, entre les couverts sales et les serviettes froissées’’. ‘’Les sources proches de la Présidence du Conseil parlent quant à elles d’une ‘rencontre privée’ ‘’. ‘’En 15 minutes, l’Ukraine a rapidement été évoquée, ainsi que le Moyen-Orient et la situation en Syrie, quelques allusions à la Chine -sur laquelle il y a une vision commune entre Rome et Washington– et aux droits de douane’’. ‘’Toute la mission parisienne a été construite autour de cet objectif : s’accréditer politiquement et médiatiquement comme l’interlocutrice privilégiée du nouveau président américain’’. ‘’Et pour une médiation pour une rencontre entre D. Trump et U. von der Leyen, d’après des plusieurs dirigeants de Fratelli d’Italia’’. ‘’ ‘L’Allemagne aura des difficultés avec Trump, la France aussi traverse une crise politique’’ affirme Andrea Di Giuseppe, député Fratelli d’Italia proche de Trump qui attribue un rôle charnière à G. Meloni, évoquant même une visite de Trump en Italie l’année prochaine. »
Giorgia Meloni et Donald Trump
La Stampa, Guido Crosetto (Frères d’Italie), ministre de la Défense : « Erdoğan renforce son pouvoir d’ouvrir et de fermer les robinets [de l’immigration] vers l’Union européenne ». « Il pourrait ne plus se contenter d’aides économiques et […] viser l’adhésion à l’Europe ». « Une transition difficile et pleine d’incertitudes s’ouvre : d’un côté, des rebelles victorieux déjà divisés en factions, de l’autre, la volonté de restaurer un système démocratique. Mais aussi des divisions dans le monde arabe ». « L’UE […] n’a aucun rôle dans le monde ». « Trump, avec son approche de déréglementation, nous submergera comme un tsunami ». « Poutine pense au-delà de l’Ukraine ». « La Russie a décuplé la production d’armes et de missiles intercontinentaux dont elle n’a pas besoin en Ukraine ». « Les Allemands encouragent la construction de bunkers ». « Pour Trump, ceux qui ne contribuent pas doivent quitter [l’OTAN], ou c’est lui qui partira ». « L’Italie et l’Espagne sont les seuls pays en retard sur l’objectif de 2 % du PIB pour la défense ». « L’Europe doit exclure les dépenses de défense du Pacte de stabilité ». « Le front occidental est celui où Poutine remporte le plus de succès en matière de guerre hybride. Cela vaut aussi pour la Chine. Et cela, dans une totale incapacité occidentale à en prendre pleinement conscience ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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