"Meloni, victoire à l'UE : Fitto est un des nouveaux vice-présidents."
21/11/2024
Italie. Revue de presse.
Les Unes ce matin se concentrent sur la guerre en Ukraine « Russie-Etats-Unis : la tension monte » (Corriere della Sera), « Ukraine, l'horreur des mines anti personnelles » (Stampa) et à la nomination des commissaires européens « Naissance d'Ursula bis et Fitto (Frères d’Italie) gagne » (Il Messaggero), « Europe, la voie est libre pour Fitto » (Repubblica), « Meloni, victoire à l'UE : Fitto est un des nouveaux vice-présidents » (Il Giornale).
Raffaele Fitto et Giorgia Meloni
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la grève nationale des médecins et des infirmiers contre la loi de finances, la COP29 à Bakou et la victoire de l’équipe féminine italienne de tennis en BJK Cup.
Sur X le hashtag #CodicedellaStrada, au sujet des nouvelles mesures strictes pour la sécurité routière en Italie et le hashtag #Fitto au sujet de la nomination de Raffaele Fitto au poste de vice-président exécutif de la Commission européenne, font tendance.
L’ensemble des quotidiens consacre les unes et les premières pages à l’accord trouvé hier sur les nominations des commissaires européens. Corriere della Sera « Le PSE était divisé sur le candidat italien. C’est le PD qui a fait pression pour arriver à une entente. C’est une entente qui, de fait, ouvre la voie à la coopération avec le groupe des Conservateurs de Meloni. C’est la victoire de la ligne tenue par le PPE de M. Weber, en défense d’un rôle de premier plan pour l’Italie ». Stampa « l’entente a été trouvée hier à la dernière minute entre les populaires, les socialistes et les libéraux, malgré l’obstructionnisme des Espagnols lié au drame des inondations de Valence. Les socialistes ont dû avaler une pilule amère car ils ont dû accepter un accord où ils n’obtiennent rien en échange. Les plus déçus sont les Verts, qui ont contribué à l’élection de von der Leyen en juillet dernier, et qui se retrouvent exclus du pacte conclu hier ». Sole 24 Ore « l’entente était une voie forcée pour l’Europe. Toutefois, la commission Ursula 2 pourrait se révéler un calvaire, prisonnière d’une vérification quotidienne de sa solidité et des fils politiques qui la soutiennent. Ursula a des marges de manœuvre réduites dans un parlement fortement politisé. Pendant ce quinquennat décisif pour l’avenir de l’Europe, nous constatons une commission instable poussée à faire comme Pénélope : défaire pendant la nuit ce qu’elle a tissé le jour car, que l’on veuille ou non, la réalité économique et les Chinois poussent l’Europe à droite. ». Foglio, D. Carretta : « Si Fitto et Ribera seront confirmés, la majorité Ursula risque de devenir très différente : plus à droite et plus instable. Les Verts et une partie des socialistes sort, alors qu’une partie des Conservateurs entre dans la majorité. C’est la conséquence du pacte entre Weber du PPE, Garcia Perez pour les socialistes et Valérie Hayer pour les libéraux ». Messaggero « Après une négociation marquée par l'attente, par l’action de persuasion bipartisane de Sergio Mattarella, de Romano Prodi et de Mario Monti, la présidente du Conseil a reçu le feu vert de Raffaele Fitto à la vice-présidence de la Commission européenne. « Une victoire pour tous les Italiens », s'est réjouie Meloni dans un communiqué envoyé depuis Buenos Aires, “cette indication confirme la nouvelle centralité de l'Italie dans la sphère européenne”. Repubblica « Meloni peut remercier et savourer une victoire que la faida inutile entre les populaires et les socialistes lui ont offert sans qu’elle ait à faire quoi de ce soit. Nous avons assisté à une mini-crise explosée sans de véritables motivations alors qu’à l’Est il y a Poutine avec sa menace atomique et qu’à l’Ouest il y a Trump menaçant une guerre commerciale contre l’UE. »
Les menaces nucléaires de V. Poutine font encore l’objet de plusieurs articles. Sole 24 Ore : « le ministre A. Tajani (Forza Italia) justifie les décisions de Washington « face à la nouvelle agressivité russe », et annonce que l’Italie est favorable à une conférence pour la paix permettant aux parties de se réunir et incluant aussi la Chine, le Brésil et l’Inde : ces pays amis pourraient convaincre la Russie à changer d’attitude. L’Italie continue ainsi à soutenir Kiev et le forum économique Italie-Ukraine ‘’témoigne du fort intérêt des deux pays à collaborer’’ et anticipera la conférence pour la reconstruction de l’Ukraine qui se tiendra à Rome les 10 et 11 juillet 2025 ». Foglio « au-delà de la doctrine, les vraies menaces de Poutine concernent les Ukrainiens, qui s’attendent à de très fortes frappes. A en croire les quotidiens russes, les rétorsions pourraient se faire ailleurs, dans la Mer Rouge, par le biais des Houthis. Selon les Etats-Unis, les Houthis deviennent de plus en plus puissants et précis grâce aussi à l'aide de Moscou, dont les navires ne sont pas touchés, mais qui, en retour, selon les renseignements américains, fournit des données de suivi des navires d'autres pays et pourrait donner ses armes ». Stampa « le tsar se trouve devant une tempête parfaite : les armes américaines menacent ses usines, l’économie est en berne : s’il ne réagit pas, il se trouvera dans une position d’infériorité en vue du 20 janvier, s’il le fait, il risque de mettre en danger la possibilité d’un accord. La réponse de l’Occident à la nouvelle doctrine nucléaire de Poutine a fait comprendre qu’il ne s’agit que d’un bluff ». Stampa « La fourniture de mine anti-personnelles représente la dernière stratégie de l’administration Biden pour renforcer l’effort militaire de Kiev avant le retour de Trump. Cela malgré les efforts de la communauté internationale pour interdire ces armes ayant causé des milliers de victimes collatérales. Les Etats-Unis et la Russie n’ont jamais signé les conventions internationales. »
La rencontre entre Giorgia Meloni et Javier Milei est au centre de l’attention de la presse italienne. Il Messaggero décrit « une réunion bilatérale dense à la Casa Rosada au cours de laquelle s’est développé le « potentiel énorme » qui mènera à un plan d’action quinquennal entre les deux pays » avec « 3 lignes directrices : une liée à des choix politiques communs qui font de l’Argentine le « point de référence » italien en Amérique latine ; une seconde liée à la lutte contre le crime organisé ; la dernière à caractère économique et commercial ». « Une collaboration qui pourrait aller bien au-delà ». Messaggero : « À table, Milei a finalement parlé à Meloni de son projet plus ambitieux : une Ligue mondiale des Nations conservatrices ». « La victoire de Donald Trump lui a permis d’accélérer sur son projet d’un groupe de pays dont les Etats-Unis, l’Italie et l’Argentine représenteraient le noyau dur, unis dans la bataille culturelle pour l’identité nationale, la propriété privée et le libéralisme économique. L’intention est celle d’imiter la Société des Nations et de créer une organisation intergouvernementale avec l’intention de promouvoir la signature de traités de libre-échange et la coopération militaire ». Messaggero : « Pour l’instant, Meloni ne se positionne pas et elle le fait pour au moins deux raison. D’abord parce que selon Milei, la quatrième jambe de l’alliance serait Netanyahou. Ensuite, elle attend l’investiture à la Maison Blanche de Trump et surtout la définition de ses positions. Le projet peut fonctionner s’il est utile à protéger l’Italie et toute l’Europe ». « Meloni a l’intention de jouer un rôle modéré en servant de pont entre les continents, sans que cela ne lui retombe dessus dans d’autres instances internationales ». Repubblica : « Des sourires, des tapes sur l’épaule, des blagues au creux de l’oreille. Et promesses d’un futur radieux pour la droite mondiale ». Repubblica : « Milei : “L’Italie et l'Argentine sont unies dans la lutte contre le virus de l'idéologie woke. Une alliance de nations libres contre la tyrannie et la misère”. Et Meloni, tout en votant avec les populaires à Bruxelles : “Nous nous battons pour défendre l'identité de l'Occident, la liberté et la souveraineté” ». Il Giornale : « Une harmonie non seulement politique mais aussi humaine ».
Immigration Repubblica : ‘’Premier feu vert à l’amendement ‘Musk’ sur le transfert des migrants, les tribunaux se voient retirer leurs compétences en la matière’’. ‘’Pas même les protestations des 26 présidents des Cours d’appel qui croulent déjà sous le travail n’ont fait changer le gouvernement d’avis’’. ‘’Tard dans la soirée d’hier, la commission Affaires institutionnelles de la Chambre a approuvé la modification du décret flux-pays sûrs, retirant leurs compétences aux sections immigration des tribunaux’’. ‘’ ‘L’amendement Musk est une page sombre pour le Parlement’ dénonce le Parti démocrate dans un climat de tension qui persistent depuis plusieurs semaines, notamment avec les juges attaqués par le gouvernement et la majorité’’. ‘’Riccardo Magi de +Europa parle d’une ‘intervention punitive inédite’ du gouvernement contre les juges’’. ‘’Tous les amendements de l’opposition ont été rejetés, en revanche la proposition de la Ligue pour durcir les conditions du regroupement familial a été approuvée’’. ‘’La livraison de matériel et de moyens à des pays tiers pour le renforcement du contrôle des frontières et des flux migratoires sera bien couverte par le secret d’Etat, ce qui vaudra également pour le secours en mer’’. ‘’La croisade du gouvernement contre l’immigration ne s’arrête pas là : la liste des pays jugés sûrs par l’Italie a été élargie à l’Egypte en dépit de l’affaire Giulio Regeni.’’ Sole 24 Ore : ‘’Sur la question des transferts de migrants, le Conseil supérieur de la magistrature soutient d’un bloc et de façon inédite les collègues du tribunal de Bologne attaqués pour le renvoi devant la Cour européenne de Justice du décret sur les pays sûrs et le droit d’asile’’. ‘’Le gouvernement est toutefois lui aussi prêt à intervenir, avec un décret-loi durcissant le devoir de réserve des juges et dans lequel il est difficile de ne pas voir un écho aux polémiques récurrentes’’. ‘’La magistrature dénonce une volonté de faire taire les opinions légitimes qui dérangent la majorité.’’
Réforme sur l’autonomie des régions / élections régionales Corriere della Sera : ‘’La tension monte entre le leader de la Ligue et le président de région Luca Zaia (Ligue), qui se voit reprocher les faibles suffrages remportés lors des élections européennes en juin’’. ’’La colère monte au sein de la Ligue et n’est plus tellement silencieuse’’. ‘’Lors du conseil fédéral du parti, Matteo Salvini a attribué aux candidats et aux parlementaires de la circonscription la responsabilité de la défaite lors des élections régionales en Emilie-Romagne et en Ombrie ce week-end’’. ’’Pour le président de la région Vénétie, les faibles résultats sont plutôt dus à la réforme sur l’autonomie des régions dont les électeurs ne veulent pas’’. ‘’Le débat sur le troisième mandat pour les présidents de région refait surface et Salvini a pour priorité l’élection d’un membre de la Ligue à la tête de la Vénétie mais au sein du parti le moral est bas’’. ‘’L’alliance avec Forza Italia est également critiquée et Antonio Tajani continue à exprimer ses réticences quant à la réforme sur l’autonomie régionale’’. ‘’Le congrès de la Lombardie convoqué le 15 décembre est particulièrement attendu, en théorie les deux candidats en lice sont proches de Salvini mais certains tenteraient de gâcher la fête.’’
Matteo Salvini et Luca Zaia
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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