"Conte licencie Grillo."
25/10/2024
Italie. Revue de presse.
En Unes ce matin: la loi de finances « Front de protestations » (Corriere della Sera), le Mouvement 5 Etoiles « Conte licencie Grillo » (La Repubblica), « Le jour de la victoire (V-Day) de Conte » (La Stampa), « Grillo liquidé » (Il Giornale), la démission du Directeur de cabinet du Ministre de la culture « Spano: attaques brutales contre moi » (Stampa), « Rumeurs, menaces, coups bas, c'est Giuli (Indépendant) qui est attaqué » (Libero) et l’indice PMI Flash « France, l’économie va de plus en plus mal » (Sole 24 Ore).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, le conflit au Proche-Orient, avec les nouvelles frappes israéliennes au Liban, la rencontre au Palais Chigi entre G. Meloni et la présidente du Parlement européen R. Metsola au sujet de la crise internationale et de la gestion des politiques migratoires, les deux féminicides en province de Parme et Pisano, la grève à la suite d’une explosion dans une usine en Emilie-Romagne, et les intempéries.
Sur X le hashtag #Grillo, au sujet du licenciement du fondateur du Mouvement 5 Etoiles, Beppe Grillo, par Giuseppe Conte, fait tendance.
(https://chretiens.com/quoi-de-neuf/italie-le-fondateur-du...)
Les discussions et les réactions autour de la loi de Finances sont largement rapportées : Corriere : (M. Franco) : « C’est un budget qui est en ligne avec les engagements européens mais qui divise car le couperet a concerné des secteurs étant déjà en difficulté. Il s’agit tout d’abord de la Santé. Enfin, l’examen au Parlement demeure une inconnue. La Ligue a déjà fait savoir qu’elle veut « améliorer » certaines décisions lors des travaux parlementaires. La sensation est que c’est surtout la classe moyenne qui est touchée, elle qui déjà paie les impôts alors que l’évasion fiscale est un phénomène encore important (seul 3% des contribuables déclarent des revenus supérieurs à 75 000€). L’instantanée faite par le gouvernement sur la société italienne et sa richesse apparait floue et déformée ». Sole 24 Ore : « ‘’Les ministères de l’Economie et des Entreprises seront les plus touchés par les coupes : à eux deux ils représentent environ 43% des économies à faire, qui s’élèvent à hauteur de 7,7 milliards’’. ‘’La fédération des éditeurs, la FIEG, affiche dans un communiqué sa « stupeur » et son « amertume ». Avec la loi de finances, le feu vert est donc donné à l'application de la taxe de 3 % sans limite de revenus, donc à toutes les entreprises qui utilisent le web pour la publicité numérique sur les sites et les réseaux sociaux et l'accès aux plateformes numériques. « La taxe sur le web a été conçue pour les grands opérateurs du web, également pour éliminer l'inégalité de traitement et le désavantage concurrentiel des entreprises nationales par rapport aux acteurs mondiaux opérant sur le web. Or, l'élimination même des seuils finit par produire un « effet paradoxal : toutes les entreprises numériques italiennes sont touchées, ce qui les soumet à une double imposition et accentue l'inégalité de traitement et le désavantage concurrentiel par rapport aux géants mondiaux du web ». Giornale : « Ignorance, superficialité ou surtout mauvaise foi : les critiques sur les fonds destinés à la Santé sont fortement marquées par ces péchés originels. Schlein parle de « coup de grâce » alors que c’est à cause du bonus pour la rénovation énergétique des habitations si on se retrouve « en héritage » 175 milliards. Par ailleurs, aux 2,3 milliards destinés au système sanitaire national, il faut ajouter les 1,2 milliards destinés aux infirmiers ».
La démission du Directeur de cabinet du Ministre de la culture, est aussi largement commentée : Corriere « la ligne de la trêve a été imposée par G. Meloni aux représentants de Fratelli d’Italia face au ministre qui se trouve sur la sellette. Après sa confrontation avec Meloni, le Ministre Giuli, en difficulté, ne semble pas près de lâcher prise. Meloni est furieuse de cette nouvelle tempête qui fait planer d’autres ombres sur la classe dirigeante de FdI. Si les premiers pas de Giuli l'ont mise sur les nerfs, la présidente du Conseil n’a pas pour autant intention de le limoger. La démission d’un deuxième ministre déclencherait automatiquement une crise gouvernementale. Or, le budget est en pleine en discussion au Parlement. Le spectre de l'exercice provisoire commence à planer ». Stampa : « Le ministère de la Culture est un observatoire idéal pour constater ce mélange entre la gestion familiale du pouvoir de la droite et la sphère publique. Giuli a eu à peine le temps d’entrer dans son ministère pour comprendre qu’il aurait été placé sous tutelle. Au Palais Chigi, il ne parlera pas avec le secrétaire d’Etat Fazzolari, mais avec le référent de l’association ultra-catholique « Pro-Vita » : les croisés anti-homosexuels qui ont poussé le parti Fratelli d’Italia contre Giuli, coupable selon eux d’avoir nommé Francesco Spano (homosexuel) comme chef de cabinet. »
La conférence pour le Liban a fait l’objet de plusieurs articles dans la presse écrite. Certains très factuels ne mentionnent que l’annonce de la levée de 800 millions d’euros d’aide pour le Liban (Repubblica). D’autres relaient les propos du Ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot en conférence de presse ainsi que les propos du Président de la République en ouverture de la conférence (Sole 24 ore, Corriere della Sera). Les propos du Premier Ministre libanais sont également rapportés. Enfin, le Corriere della Sera et Il Foglio reviennent sur les tensions entre Paris et Tel Aviv. « Les vifs échanges qui opposent le président français au premier ministre israélien depuis quelques jours ont connu un nouvel épisode. A Netanyahu qui soutient ‘défendre la civilisation judéo-chrétienne’, en combattant à Gaza et au Liban, le Président français a répondu hier ‘je ne suis pas sûr qu’on défende la civilisation en semant la barbarie nous-mêmes’. » (Corriere della Sera). Le Foglio, de son côté, rapporte les propos du premier ministre israélien sur CNews, « qui a manifesté une nouvelle fois sa déception quant aux positions diplomatiques exprimées par le chef de l’Etat français Emmanuel Macron, vis-à-vis d’Israël » et conclut « la crise diplomatique entre Paris et Jérusalem est loin d’être résolue ».
L’indice FMI Flash est rapporté par le quotidien, Sole 24 Ore : « L'industrie française s'essouffle. Après l'alarme du président du Medef, Patrick Martin, selon lequel l'économie serait déjà en récession, une série de données économiques semble indiquer que l'activité économique se contracte actuellement dans le secteur manufacturier. S’il est trop tôt pour parler de récession, les derniers chiffres montrent toutefois que l'économie française est faible. Mais le Medef se préoccupe aussi du long terme. Hier est né le « Front économique », un forum d'entrepreneurs, d'économistes et de représentants des « laboratoires d'idées », tous participants à titre personnel. L'objectif est de « ramener de la rationalité », c'est-à-dire de rejeter les idéologies, dans le débat économique, notamment en vue des élections présidentielles de 2027. ». Le Sole propose également une analyse au niveau européen : « Il ne peut y avoir de vision de l’Europe sans l’industrie. Or, le cadre relatif à la révision du Green Deal apparait encore trop flou, sans messages clairs sur les temps, les méthodes et les ressources de la transition énergétique. L'Italie, l'Allemagne et la France sont toujours les premiers exportateurs mondiaux, en termes bruts de commerce intra-européen. Mais ils investissent trop peu dans l'intelligence artificielle, alors que le « capital-risque » dans l'UE représente un dixième de celui des États-Unis et que le marché des capitaux est encore trop fragmenté. Inévitablement, l'industrie européenne en souffre ».
Il Messaggero, Paolo Zangrillo (Forza Italia), ministre de la Fonction publique : « ‘’Il s'agit d’un budget qui réaffirme la priorité et l'engagement en faveur du secteur public. La loi de finances de l'année dernière avait consacré un tiers des ressources, soit huit milliards, au secteur public. Dans le texte envoyé au Parlement, il y a un engagement équivalent, environ dix milliards, pour les contrats pour la période triennale 2025-2027, en tenant compte également des soins de santé et des autorités locales. Et une allocation supplémentaire pour les renouvellements également pour la période triennale suivante, celle qui va jusqu'à 2030. Quant aux coupes pour remplacer les personnes parties à la retraite, il s’agit d’un sacrifice nécessaire que nous avons accepté par sens de responsabilité en un moment compliqué pour les finances publiques.’’ »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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