"Le décret sur les flux migratoires."
03/10/2024
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour : la situation au Moyen-Orient « Bataille mortelle au Liban » (Corriere della Sera), « Le pacte Biden-Netanyahu « arrêter l'axe du mal » » (Stampa), « Attaques sur les sites nucléaires, le non américain » (Messaggero) ; la panne sur le réseau ferroviaire italien du 2 octobre « Quai mort » (Repubblica) « L'Italie à l'arrêt à cause d'un clou » (il Giornale) ; Stellantis « L'autodestruction de Stellantis » (Libero)
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, les nouvelles règles pour les flux migratoires adoptées en conseil des ministres, les polémiques politiques sur la panne sur le réseau ferroviaire italien, hier, et le coup de filet contre la mafia napolitaine.
La visioconférence extraordinaire du G7 est aussi largement commentée : Corriere : "Meloni convoque un G7 qui exprime ses fortes inquiétudes. Rome demande de renforcer la mission Finul avec plus de pouvoir ; la stratégie italienne pour la désescalade prévoit, selon Tajani, la création de deux zones-tampon. Pour sécuriser la population civile au nord d'Israël, le Hezbollah devrait laisser toute la zone du fleuve au contingent de la Finul et la zone située derrière le fleuve devrait être occupée par l'armée régulière libanaise". Stampa : « Un sommet téléphonique (sans Macron) pour convenir d'une position sur le Proche-Orient. Le G7 est impuissant face à l'escalade. L'impuissance de l'Occident se lit dans la dernière partie de la note publiée par le Palais Chigi à l'issue de la brève conférence téléphonique du G7. Cette fois, il n'y a pas de déclaration commune, seulement un communiqué du gouvernement italien : après avoir "réitéré" la "ferme condamnation de l'attaque iranienne contre Israël", les dirigeants expriment leur "forte préoccupation" et réitèrent "qu'un conflit à grande échelle régionale n'est dans l'intérêt de personne et qu'une solution diplomatique est encore possible". Des mots qui certifient l'échec de toute médiation possible, comme l'a également montré la réunion de Quint, le sommet des cinq (Italie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne) auquel a participé le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. Ce dernier assure « il n’y a aucune intention de retirer le contingent italien du Liban ». Messaggero : « L'engagement de l'Italie, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Allemagne, de la France (en présence "seulement" du ministre des affaires étrangères, ce qui a suscité une certaine irritation chez Meloni), du Canada, du Japon et de l'Union européenne (Ursula von der Leyen et Charles Michel au téléphone) à "travailler ensemble" pour favoriser une "réduction des tensions régionales" était alors inévitable. » Repubblica : « La mission de l'ONU a également été évoquée lors de la vidéoconférence du G7 convoquée hier par la présidente de permanence Giorgia Meloni, réunion désertée par Emmanuel Macron, représenté par le ministre des Affaires étrangères pour des raisons d'agenda ».
Les inquiétudes pour les soldats italiens engagés dans la mission Finul : Repubblica : « le plus clair a été Guido Crosetto (Frères d’Italie) : devant les commissions parlementaires, il assure que l'Italie est capable de ramener à elle seule plus d'un millier de soldats de la Finul du théâtre du Proche-Orient. En réalité, Rome décidera de tout avec les Nations Unies, mais les propos du ministre laissent toutefois entendre qu'il y a des risques pour les soldats italiens dans cette phase de conflit. »
La presse italienne aborde aujourd’hui le sujet des prochaines manifestations propalestiniennes à Rome. Stampa : « Le Tribunal administratif de Rome a rendu publique hier l’interdiction de manifester à l’occasion du premier anniversaire du 7 octobre. Les organisations liées aux manifestations ont dénoncé « l’absence de courage » de la décision, invoquant le refus de la justice d’examiner le recours qu’elles avaient présenté deux jours auparavant, « faute de temps ». Repubblica « Parmi les 30 000 participants prévus » aux manifestations de samedi devraient se joindre des « anarchistes et des protestataires violents, en provenance surtout du Nord ». Une partie de la communauté palestinienne a « pris ses distances » par rapport au cortège organisé en l’occasion du premier anniversaire du 7 octobre, mais des organisations de jeunesse ont quant à elles soutenu l’évènement, en évoquant la célébration d’une « révolution ». Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant) a fustigé « l’exaltation d’un massacre ». Le préfet de police de Rome Roberto Massucci a annoncé la mise en place de contrôles dans le centre de Rome « au niveau des grandes artères et des péages », en « prenant au sérieux l’interdiction ».
La presse revient sur les tensions entre le PD et le M5S après la décision de ce dernier de se désolidariser de la coalition d’opposition du « campo largo ». La Repubblica « La leader du PD Elly Schlein a déclaré aux élus de son parti qu’il fallait « laisser passer les élections régionales », et que chacun devait « éviter toute polémique ». Les listes électorales sont pratiquement fermées en Emilie-Romagne et en Ombrie, et qu’elles le sont totalement en Ligurie, laissant peu de temps à d’éventuelles modifications. Giuseppe Conte a réuni plusieurs cadres de son parti dans ses locaux de Rome pour revenir sur sa décision : « Nous sommes les premiers à vouloir créer une alternative au gouvernement Meloni, mais nous n’avons jamais accepté l’idée du « campo largo », puisque nous ne voulons pas nous allier avec n’importe qui ». Le leader du M5S reste convaincu que ses troupes peuvent vaincre seules en Emilie-Romagne, malgré ce qu’en disent les sondages, tandis qu’en Ombrie et en Ligurie la liste commune du centre-gauche ne comporte pas de membres d’Italia Viva ».
Le décret sur les flux migratoires Messaggero : « le décret sur les flux migratoires prévoit notamment un relevé des empreintes digitale et le contrôle des téléphones portables des travailleurs-migrants pour vérifier l’identité de ces derniers. Le décret porte aussi un coup aux ONG qui opèrent en Méditerranée et que le gouvernement supporte mal, et freine la magistrature qui démonte petit à petit les lois du gouvernement : les tribunaux n’auront plus le dernier mot sur la protection internationale des migrants. Le système controversé du ‘click day’ national - permettant aux entreprises de demander un certain nombre de travailleurs migrants et qui aurait fait l’objet de fraude - sera remplacé par plusieurs ‘click day’ par secteur. Un permis de séjour spécial est prévu pour les victimes d’exploitation au travail dénonçant leur employeur. Une fois le permis expiré, les migrants auront désormais 60 jours pour trouver un nouveau contrat de travail’’. Corriere della Sera : « c’est le fruit d’échanges entre le gouvernement italien, l’Autorité Nationale Anti-corruption et la direction Antimafia. La question de la perquisition du téléphone portable des migrants a été débattue entre les ministres et le ministre de la Justice C. Nordio avait émis des doutes ; elle sera bien possible ‘’uniquement pour vérifier l’identité ou la provenance géographique de la personne. Au total, 452 000 travailleurs-migrants pourront accéder légalement au territoire italien par ce biais sur la période 2023-2025, outre 10 000 permis de séjour pour des places d’aides à domicile. Des vérifications seront faites avant l’octroi effectif du permis’ ».
Intelligence artificielle Repubblica : ‘’L’Italie se lance dans la course aux datas center’’. ‘’Microsoft a annoncé un investissement de 4,3 milliards d’euros sur deux ans en Italie […] soit plus que les 3,2 milliards annoncés pour l’Allemagne et que les 4 milliards annoncés en France. Giorgia Meloni a rencontré le président de la société, Brad Smith, et s’est dite satisfaite, après avoir également discuté lundi avec Larry Fink, le président du colosse des investissements BlackRock’’. La puissance de stockage s’est accrue de 23% en 2023 et les investissements potentiels sur la période 2023-2025 sont estimés à 15 milliards, concentrés essentiellement à Milan, capitale italienne des data center et centre émergent au niveau européen’’. ‘’La position géographique de l’Italie la rend attractive car, avec les connexions sous-marines, elle est un carrefour vers la Méditerranée et l’Afrique du Nord ». Messaggero : ‘’Stabilité, réformes et moins de bureaucratie sont à la base de la stratégie italienne pour une Intelligence artificielle Made in Italy. Giorgia Meloni, s’est imposée une ligne claire : l’attractivité’’. ‘’Elle a conduit une série de rencontres avec les dirigeants de principaux géants des technologies mondiales aux Etats-Unis, en Chine, au Japon’’. Elle leur a vanté les mérites d’un pays à la stabilité politique ‘sans précédents’ ‘’. ‘’La tentative de la Présidente du Conseil de devenir leader en Europe en matière d’Intelligence artificielle a suscité un énorme intérêt auprès des investisseurs. ‘’Enel devrait jouer un rôle stratégique pour le développement d’un réseau énergétique autosuffisant pour alimenter les datas centers nécessaires à l’IA’’. ‘’Cela conférerait à l’Italie une importance géostratégique qu’elle n’a jamais eu. La possibilité d’un partenariat public-privé est étudiée mais il faut une accélération sur le nouveau code des marchés publics.’’
Corriere, Alessandra Locatelli (Ligue), ministre pour les handicaps « Les 14, 15 et 16 octobre nous ouvrirons à Assise – qui est pour tout le monde un lieu de référence et de promotion de l'accueil, de la paix, du partage et donc approprié pour lancer un message d'inclusion – un G7 dont le thème choisi explicite le "droit de tous à la pleine participation à la vie civile, sociale et politique" et, pour cela, nous nous référons à un G7 concret. L’objectif est de signer la Charte de Solfagnano, sur laquelle les experts et les bureaux des pays concernés travaillent depuis des mois, en s'engageant sur huit principes que nous avons identifiés : allant de l'insertion professionnelle à la vie autonome, des services et des sports à la question de l'intelligence artificielle, et s'engager à achever les études approfondies sur toutes les sphères de la vie quotidienne des personnes handicapées, également lors du prochain G7. »
Alessandra Locatelli
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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