"Giorgia Meloni ne participera pas ce soir à la réception organisée par Joe Biden."
24/09/2024
Italie. Revue de presse.
En Unes ce matin : la situation au Liban « Liban, sous un déluge de bombes » (Corriere), « Liban, pluie de feu » (la Repubblica), « le Liban sous les bombes d'Israël », (la Stampa), la tentative de rachat de la Commerzbank par Unicredit « Unicredit, le gel entre Rome et Berlin » (il Messaggero), « Unicredit monte encore à la Commerzbank, le chancelier Scholz attaque : « c'est un acte hostile » » (Sole 24 ore).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, l’intervention de Giorgia Meloni à l’Assemblée Générale des Nations Unies, avec aussi la remise du prix du Globan Cityzen Award par E. Musk, les données de l’ISTAT sur l’économie.
L’Assemblée Générale des Nations Unies : l’intervention de Giorgia Meloni, la remise du prix du Globan Cityzen Award par E. Musk
Politique intérieure : les données Istat et le meeting annuel de la Ligue à Pontida
Le Messaggero commente l’intervention Giorgia Meloni lors du Sommet de l’avenir : ‘’elle a appelé à une réforme de la gouvernance des Nations unies qui ne peut pas se limiter à être un ‘’club des bonnes résolutions’’ ou des ‘’documents inutiles’’. Une réforme qui aura ‘’du sens si elle est menée pour tous et pas seulement pour certains", dans un souci ‘d'égalité, de démocratie et de représentativité’. Elle a également évoqué le Plan Mattei pour l’Afrique du gouvernement italien et les craintes en matière d’intelligence artificielle déplorant ne ‘’pas constater de prise de conscience des risques liés à l’IA’’. Un sujet déjà abordé la veille lors de ses entretiens avec les PDG de géants comme Google-Alphabet, Motorola et OpenAI, qui ont manifesté un certain intérêt pour investir en Italie. Un intérêt qui porte sur la construction et la gestion de datacenter en Italie, l’acquisition ou la participation au capital de certaines startup et la collaboration avec des universités italiennes’’. La Repubblica : ‘’Giorgia Meloni ne participera pas ce soir à la réception organisée par Joe Biden, avec Volodymyr Zelensky comme invité d'honneur. Et elle sera déjà rentrée à Rome lorsque, le 25 septembre, le président américain réunira à New York les principaux pays occidentaux pour renouveler le soutien militaire à l’Ukraine (G. Meloni participera, peut-être, en visioconférence)’’. ‘’Cette absence qui détone de la Présidente en exercice du G7 peut s’expliquer par le souci de rester consensuel, une préoccupation imposée par le positionnement pro-russe de Matteo Salvini, mais aussi par le dilemme posé sur le plan international par Donald Trump’’. ‘’Son discours à l’Assemblée générale de l’ONU, initialement prévu le 27 septembre, a d’abord été avancé au 25 puis, au 24 septembre, avec un retour en Italie prévu dans la foulée, et donc avant la réception donnée par le Président américain et la réunion sur l’Ukraine’’. ’’Personne au plus haut niveau de l'exécutif, ne parvient à expliquer pourquoi G. Meloni ratera le rendez-vous le plus important de cette semaine dédiée aux Nations unies’’. ’’Les Etats-Unis, pressés par les Britanniques, les Scandinaves et les Français, pourraient mettre fin aux restrictions d'utilisation des armes sur le territoire russe dans les prochains jours or Meloni est la seule des grands leaders occidentaux à avoir adopté une ligne drastiquement hostile à cette option. Le faire en personne, à New York, aurait généré de l'embarras’’. ‘’Un millimètre à la fois, elle s’éloigne petit à petit de Kiev, si on pense aussi à l'investissement politique de la Présidente du Conseil auprès d’Elon Musk, le meilleur allié de Donald Trump.’’
Le Corriere della Sera revient sur la séquence avec Elon Musk : ‘’Si Giorgia Meloni a choisi de recevoir le Global Citizen Award des mains d’Elon Musk, au moment où il rend plus marqué et plus explicite son soutien à Donald Trump, c’est parce que la Présidente du Conseil italien entend maintenir d'excellentes relations avec les États-Unis, quel que soit le vainqueur de la course à la Maison Blanche’’. ‘’Sur le plan politique, elle ne cache pas sa plus grande proximité avec la sphère de Trump. Notamment dans le cadre de la concurrence avec son allié Matteo Salvini’’. ‘’La revue Politico rapporte que les équipes de l’Atlantic Council n’apprécient pas la froideur du patron du X à l'égard de l'Ukraine et la désinformation souverainiste qu'il tolère trop souvent voire pratique lui-même sur son réseau.’’ Le Foglio estime que ‘’la rencontre entre Giorgia Meloni et Elon Musk pourraient donner lieu à des perspectives prometteuses de collaboration entre le gouvernement italien et l’écosystème d’innovation diriger par le génial (et dérégulé) entrepreneur’’. ‘’D’un côté il y a le supporter de Trump et de l’autre le génie de la technologie ; on peut distinguer les deux’’. ‘’Il y a trois projets que Meloni pourrait proposer à Musk : la création d’une nouvelle business unit de Tesla en Italia ; la constitution d’un laboratoire en Italie dédié aux technologies spatiales et satellitaires ce qui permettrait à l’Italie de jouer un rôle clef dans ce domaine ; et enfin un projet ambitieux lié à l’intelligence artificielle et à la liberté d’expression mais conforme à la réglementation européenne’’.
Giorgia Meloni et Elon Musk, lors de la remise du prix
En politique intérieure, la presse italienne traite en priorité les données de croissance de l’Istat, sur lesquelles le gouvernement devra baser sa loi de finances. Les journaux italiens abordent les ajustements de calcul de la croissance italienne diffusés hier. Sole 24 ore : « Le taux de croissance a été réévalué à +8.9% au lieu de +8.3% pour 2021, +4.7% au lieu de +4% pour 2022, et de 0.7% au lieu de +0.9% pour l’année 2023 ». Corriere : « Le ministre italien de l’Economie Giancarlo Giorgetti a déclaré que ces nouveaux chiffres « ne changeraient pas les principes et le cadre du Plan structurel du budget déjà examiné en Conseil des ministres le 17 septembre dernier ». Le gouvernement continue de chercher les 15 milliards supplémentaires destinés à financer les réductions de cotisations sociales et d’imposition sur le revenu qu’il prévoit de mettre en œuvre. Il Giornale : « L’idée d’une contribution volontaire de solidarité des secteurs ayant profité de conditions commerciales exceptionnelles a été évoqué, mais une éventuelle taxe sur les superprofits a quant à elle été exclue ».
Le meeting annuel de la Ligue à Pontida est aussi cité : Repubblica « l’ultradroite à Pontida avec Orban et Wilders, et Salvini appelle Trump : le dirigeant de la Ligue souhaiterait pouvoir lire un message du candidat républicain à la Maison Blanche » ; Stampa « un meeting super-souverainiste à Pontida».
La remise en cause des délais sur l’abandon aux moteurs thermiques, soulevée par le ministre des entreprises Adolfo Urso (Frère d’Italie) est largement reprise : Corriere : « le défi lancé à l’Europe sur l’automobile », Repubblica « Urso défie l’Europe sur les engagements du Green Deal : il faut plus de temps », Stampa : « Urso freine sur le Green Deal », Messaggero « voitures, le plan du gouvernement. Stellantis pense à l’après-Tavares ». A citer enfin l’éditorial du Corriere « automobile, les choix reportés et les chiffres ignorés » : « nous sommes très attentifs aux coûts des transitions. En revanche, nous accordons très peu d'attention aux coûts des retards ».
Corriere della Sera, Manfred Weber (CSU), président du PPE « Immigration, il faut un pacte pour la Méditerranée » : « Les Allemands veulent une solution définitive à l'immigration et le PPE s'engage pleinement à résoudre le problème. Nous avons demandé 30 000 agents Frontex au niveau européen et nous exigeons un pacte pour la Méditerranée. La Méditerranée est une priorité d'un point de vue européen et c'est la zone clé de notre politique de voisinage pour les cinq prochaines années. Nous devons trouver une bonne entente avec nos voisins nord-africains sur les questions économiques, l'énergie et la gestion du défi de l'immigration. L'accord conclu avec la Tunisie est un modèle. Nous avons été très critiqués pour cet accord, mais au cours du premier semestre 2024, le nombre d'arrivées en Italie a été réduit de 64 %. Je m'attends à ce que le S&D et les Verts soient en faveur de ces accords". »
La Stampa, Carlo Cottarelli, économiste : « La croissance ne suffit pas, il faut une réduction des dépenses : nous risquons une attaque des marchés sur la dette. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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