"La politique s’invite sur le ring."
02/08/2024
Italie. Revue de presse.
L’échange de prisonniers entre les Etats-Unis et la Russie fait les unes de l’ensemble des médias. Les quotidiens titrent : « Prisonniers, un échange entre la Russie et les Etats-Unis » (Corriere della Sera), « Un échange de prisonniers important » (Messaggero, Sole 24 Ore). La polémique autour de la boxeuse algérienne I. Khelif aux JO Paris 2024, qui a remporté le combat par abandon de l’athlète italienne A. Carini est aussi largement citée : « JO, le KO des droits » (Repubblica), « La politique s’invite sur le ring » (Stampa), « Carini abandonne en larmes, Meloni critique « un combat qui n’était pas sur un pied d’égalité » » (Messaggero), « Un coup porté contre les femmes » (Giornale), « Une polémique olympique sur le corps d’une femme » (Domani). Enfin, les médailles d’or reportées par l’Italie en judo et en kayak slalom sont également en une avec large couverture photographique.
ARTICLE, Il Messaggero, G. Alberti, « Crosetto (Frères d’Italie) se dit inquiet pour les militaires italiens et demande à la FINUL de renforcer la sécurité au Liban. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Piantedosi (Indépendant), ministre de l’Intérieur, « " L'antifascisme ? Pour le gouvernement, c’est une valeur partagée. Nous protégerons les Juifs des extrémistes"" » par F. Sarzanini: « " La matrice de l’attentat à la gare de Bologne du 2 août 1980 est néofasciste : cela est établi par des décisions de justice définitives et personne ne peut le remettre en cause. La condamnation en justice de personnes qui se sont fièrement qualifiées de néofascistes ne laisse aucune place à l'équivoque. Les dernières condamnations le démontrent également. Le risque d'un retour à un régime fasciste en Italie n’existe pas. Aucun parti politique qui siège au Parlement n'est comparable, même de loin, au fascisme. L'antifascisme est et doit rester une valeur partagée. Et il ne peut pas se transformer en un outil idéologique pour attaquer politiquement et délégitimer l'adversaire. S'il existe des groupes qui glorifient le fascisme, ils doivent être condamnés fermement par tous. Mais nous devons être conscients qu'ils ne peuvent en aucun cas affecter la vie démocratique de notre pays. L’agression dont a été victime le journaliste Andrea Joly [par des représentants du mouvement fasciste Casapound, ndt.] est un acte très grave. Notre position est celle d'une intransigeance totale à l'égard de ceux qui recourent à la violence politique. Ces actes ont fait et feront toujours l'objet d'une attention prioritaire de la part des enquêteurs. Nous avons été obligés de renforcer notre vigilance sur des centaines d’objectifs sensibles liés à Israël ou aux communautés juives. Nous sommes dans une situation d'alerte permanente, sans qu'il y ait d'alarmisme. Depuis quelque temps, nous assistons à une augmentation des manifestations liées au conflit israélo-palestinien et à une radicalisation des positions. J'ai dit plusieurs fois qu'il y a certainement une résurgence de l'antisémitisme, souvent masquée par des positions critiques à l'égard d'Israël".»
ARTICLE, Repubblica, A. Ginori et G. Foschini, « Des Russes à Elon Musk, la campagne organisée par l’internationale de droite pour discréditer les Jeux » : « Matteo Salvini a lancé le débat sur X « Un boxeur trans d’Algérie, interdit aux mondiaux de boxe, peut participer aux Jeux olympiques et affrontera notre Angela Carini. Une claque pour l’éthique du sport. Les folies de l’idéologie « woke », ça suffit ! ». Salvini dit un mensonge : il n’y a aucun boxeur trans. Imane Khelif est une femme et a toujours été une femme. Mais des représentants de la Ligue reprennent et même le ministre du Sport, Andrea Abodi a dit : « Elle met en danger la santé de notre athlète ». Il s’agit d’un règlement de comptes au sein du monde de la boxe entre l’Iba, la fédération de la boxe à direction russe qui avait disqualifié Khelif, et le CIO lui-même, qui ne reconnait pas l’Iba. La désinformation sur l’« athlète trans » a circulé dans une bulle mondiale, que les experts français appellent la « fachosphère », qui a dans le viseur les Jeux de Paris 2024. L’hashtag #IStandWithAngelaCarini a été repris dans 32 millions de tweets. La campagne de haine contre Khelif provient des mêmes profils X qui avaient lancé la polémique sur le banquet queer de la cérémonie d’ouverture. L’organisme français responsable de la lutte contre les ingérences digitales étrangères, Viginum, a révélé une campagne de manipulation, nom de code « Matrioska ». Selon le rapport, il s’agit de « manœuvres d’information qui impliquent des acteurs étrangers pour diffuser du contenu hostile à l’organisation de Paris 2024 » avec l’objectif d’en « nuire à la réputation » ».
ARTICLE, Stampa, A. « La droite s’invite au ring » : « La révolte contre la présence de la boxeuse algérienne est arrivée surtout de droite, qui, déjà avant le match, avait mis l'identité sexuelle de l'Algérienne au centre de la question. "Bientôt un match entre genres. Je soutiens l'Italienne. Je me demande qui des deux soutiendra Cirinnà ", avait écrit sur les réseaux sociaux le président du Sénat Ignazio La Russa (Frères d’Italie) avant le match, visant la responsable de la loi sur les unions civiles. Pour sa part, Meloni a préféré adopter un autre ton, rappelant son opposition aux règles du CIO, évoquant ‘’certaines thèses poussées à l'extrême". Matteo Salvini s'en est également pris aux commentateurs de la RAI, « coupables » d'avoir qualifié le retrait d'"inexplicable". Dans les rangs de la Ligue, le général Vannacci s'est exprimé sur Radio CRC. ‘’Pour moi, c'est une honte et c’est la continuation d'une édition des JO qui est née et a été présentée sous le signe du blasphème, de l'offense au christianisme et du culte de l'homosexualité". Fratelli d'Italia a décidé de porter l'affaire à Bruxelles, où l'eurodéputée Elena Donazzan a posé la question face à la Commission, avant de la qualifier d'acte de "pure violence à l'encontre des femmes dans le sport".
ARTICLE, Repubblica, A. Ginori « Meloni se rend à Paris pour rencontrer les athlètes italiens » : « Arrivée mercredi soir de Chine avec sa fille, Giorgia Meloni a passé une journée à Paris pour encourager l'équipe d'Italie. La rencontre avec la boxeuse Carini en est la pièce maîtresse, en termes de communication de la journée de la Présidente à Paris 2024. Meloni déjeune à la Casa Italia avec quelques athlètes, visite le village olympique et assiste au match de volley-ball féminin Italie-Hollande et à la finale de judo qui marque le triomphe d'Alice Bellandi, ainsi qu’à celle de l’équipe italienne de fleuret féminin. Aujourd'hui, Meloni aura un moment "privé" avec sa fille pour une visite à Eurodisney. Pas de rencontre bilatérale en revanche avec Emmanuel Macron. Le chef de l'État est déjà parti il y a quelques jours pour le fort de Brégançon, dans le sud de la France. Un "problème d'agenda " donc pour le Palais Chigi et l'Élysée. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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