"Les nouvelles en provenance de France font sensation."
01/07/2024
Italie. Revue de presse.
Les résultats du premier tour des élections législatives en France, et notamment la question des consignes de vote et des désistements en cas de triangulaire face au RN, font les gros titres de la presse : « France, la poussée de [l’extrême-]droite » (Corriere della Sera), « Marine le Pen l’emporte, la France est divisée » (Repubblica), « France, le premier round remporté par Marine Le Pen » (La Stampa), « La France vire à [l’extrême-]droite, l’appel de Macron » (Il Messaggero, Giornale), « Marine Le Pen gagne mais ne peut pas gouverner ; Macron appelle à l’unité contre le RN » (Domani). La réunion des démocrates à Camp David pour décider de l’avenir de la campagne présidentielle de J. Biden, après sa mauvaise prestation lors du débat télévisé face à D. Trump, est aussi citée : « Biden est assiégé mais ne cède pas » (Stampa), « Jill demande à son mari de continuer la course » (Repubblica). Enfin les intempéries dans le nord-ouest de l’Italie sont aussi citées avec couverture photographique en Une.
PREMIER PLAN, Repubblica, T. Ciriaco : « Meloni déçue par la demi-victoire ; elle craint désormais une offensive de Salvini en Europe » : « Giorgia Meloni rêvait d'une victoire pleine de Marine Le Pen. Elle s'attendait à ce que la mainmise de la fille de Jean-Marie sur le pouvoir soit claire dès le premier tour. Non pas qu'elle considère la leader française comme la meilleure alliée possible – elles se parlent juste quand cela est nécessaire et se tolèrent par intérêt - mais plutôt pour une raison tactique évidente : une affirmation totale du Rassemblement national aurait bouleversé les équilibres européens dès hier soir, affaiblissant encore Emmanuel Macron et ouvrant peut-être une brèche dans le front pro-européen qui a marginalisé Meloni lors de l'attribution des postes européens de premier plan. Sans victoire de Bardella et sans cohabitation, le pouvoir de négociation de la présidente du Conseil en Europe sera encore plus limité. Le dilemme de ces derniers jours devient ainsi encore plus pressant : céder ses voix à Ursula von der Leyen par esprit de responsabilité et sans contrepartie politique, ou se placer dans l’opposition pour guetter les choix des droites souverainistes qui s'organisent entre-temps ? Si elle choisissait la première voie, elle pourrait établir un dialogue avec la nouvelle Commission ; si elle se convainc plutôt de la voie de la radicalisation, elle se retrouvera sans une réelle influence à Bruxelles et risquerait de se transformer en une copie défraîchie des identitaires Le Pen, Viktor Orban et Matteo Salvini. À Bruxelles, le profil d'une formation souverainiste, eurosceptique, aux influences poutinienne marquées, commence à se dessiner. Un regroupement qui serait plus combatif que ECR, et peut-être aussi plus nombreux. C'est en tout cas le sentiment de Meloni, qui s’alarme par les manœuvres de Salvini et du Premier ministre hongrois. Orban a présenté un projet avec l'extrême droite autrichienne et a obtenu la bénédiction du secrétaire de la Ligue, qui souhaite une convergence entre les nationalistes de l'Europe de l’Est et Identité et Démocratie, en promettant que le mot "Patriotes" figurerait dans le logo. Une gifle pour Meloni. Potentiellement, il s'agit d'un groupe d'au moins 75 députés. Si le nouveau groupe était rejoint par le Pis polonais - qui a 20 députés au sein d’ECR et qui est en froid avec Fratelli d'Italia - alors aurait lieu un dépassement mortifiant : 95 à 63, les conservateurs perdant la troisième marche du podium à Bruxelles. Il n'est pas certain que Le Pen puisse en tirer un avantage et qu’elle donne son feu vert, mais Salvini fait des efforts. Et cette seule possibilité crée de l'agitation au Palais Chigi. En effet, si Meloni voulait se réconcilier avec von der Leyen, l'éventuelle union des droites extrémistes pourrait même jouer en sa faveur : elle se retrouverait à la tête de la seule droite prête à maintenir un dialogue avec la Commission. À une condition toutefois : accepter d'offrir ses voix à Ursula sans la reconnaissance politique espérée. Meloni garantirait les 25 voix de Frères d’Italie ainsi en tant que Présidente du Conseil italien et non en tant que leader d'ECR, afin d’obtenir, au maximum, un bon portefeuille pour le commissaire italien. »
EDITORIAL, Repubblica, S. Folli « Mais Rome et Paris sont différentes » : « Les nouvelles en provenance de France font sensation, même si elles ne sont pas inattendues. Cependant, les élections au-delà des Alpes se gagnent au second tour. Et elles ne concernent évidemment pas le président de la République, qui restera en place jusqu'en 2027. Matteo Salvini, qui se voit comme la branche italienne du Rassemblement de l'extrême droite française, devra s’en faire une raison. Il regarde aussi avec sympathie le nouveau groupe de "patriotes pour l'Europe" né au Parlement de Strasbourg. Et bien sûr, il se voit comme l'interlocuteur numéro un de Trump au lendemain du vote de novembre aux Etats-Unis. Bien sûr, le leader de la Ligue a tort car le parti, sous sa direction, s'est étiolé en cinq ans et joue sa survie. Cependant, il ne fait aucun doute que l'agitation française apporte un nouveau souffle à l'ancien front eurosceptique. Reste à savoir quel est l'avantage pour le gouvernement italien dans son ensemble et pour Giorgia Meloni en particulier. Le simple fait que ce soit Salvini qui s’enthousiasme montre que ce qui se passe en France sera compliqué à gérer pour FDI. Jusqu'à hier, Meloni était la protagoniste incontestée de la droite européenne, ce qui lui a conféré une certaine popularité mais l'a poussé à s'opposer au duo Macron-Scholz. Aujourd'hui, la victoire des lepénistes change la donne, c'est évident. Mais la patience est encore de mise pour une semaine. Quoi qu'il en soit, au vu du scrutin, la reine de la droite européenne est désormais Marine Le Pen. C'est elle qui décidera du rôle de la France par rapport à l'Union, ce qui implique d'abord de définir les limites entre le pouvoir constitutionnel du président Macron et celui de la droite, en cas de victoire le 7 juillet. Sur le papier, l'Italie gagne de l'espace en Europe grâce à son allié français. En pratique, tout reste à voir et l'Italie risque d'être réduite à un rôle subalterne dans l’hypothèse d’une bataille à la tête de la France, entre le président E. Macron et un Bardella premier ministre. Ou si elle se verra contrainte à accepter une radicalisation croissante de l'affrontement, en se rangeant du côté lepéniste. Dans les deux cas, la politique de Meloni serait dépassée par les faits. Tout aussi dépassée, sauf coup de théâtre, semble être la reconduction d'Ursula von der Leyen à la Commission. Le Pen a réussi à effacer les traces d'antisémitisme qui étaient autrefois évidentes dans la droite française, en déchargeant le fardeau sur l'électorat de Mélenchon. En Italie, les efforts de Meloni viennent d'être contrecarrés par l'enquête de Fanpage. Macron a lancé un appel au "bloc démocratique" contre les partisans de la droite. Mélenchon a immédiatement applaudi et on le comprend. L'extrême gauche se prépare à être le "second vainqueur" de l'affrontement électoral. Même si elle accepte la logique du retrait et fait voter pour le candidat centriste, au cas par cas. Ce sera toujours lui, le leader teinté d'antisémitisme, qui distribuera les cartes. »
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi : « La ligne prudente de la présidence du conseil. La réaction réjouie de Salvini irrite Frères d’Italie » : « Bien avant la fermeture des bureaux de vote français, Matteo Salvini ne manque pas d’encourager ‘l’amie’ Marine Le Pen : ‘Bon vote à tous mes amis français ! Pour changer cette Europe, pour licencier Macron’. Mais il n’est pas le seul à attendre les résultats, car ceux-ci sont cruciaux pour toute l’Europe. Lorsqu’ils tombent à 20h, Matteo Salvini est le premier à se féliciter du ‘score exceptionnel obtenu au premier tour’ par le RN. Mais la fin de son message est peu appréciée par FdI : ‘Quelle honte Macron qui, en appelant à faire bloc contre le RN, se comporte comme une von der Leyen quelconque et cherche à s’opposer, par tous les moyens, à un changement exprimé par des millions de Français’. Au sein du parti de Giorgia Meloni, on lit les références à von der Leyen comme autant de piques envoyées à Giorgia Meloni, en plein milieu de négociations difficiles. Depuis le palais Chigi, siège de la présidence du conseil, aucune félicitation n’est exprimée pour Marine Le Pen, car on préfère attendre l’issue définitive du scrutin. Une différence d’attitude qui illustre les divergences au sein du gouvernement sur la marche à suivre en Europe, ce qui pose un problème de ‘crédibilité’ selon le chef du groupe Azione au parlement, Metteo Richetti. Pour ne rien arranger, un nouveau groupe européen a été créé hier par les souverainistes hongrois, autrichiens et tchèques, le groupe des ‘patriotes’. La Ligue a laissé entendre qu’elle y adhérerait et Marine Le Pen, en pleine campagne, ne s’est pas encore prononcée. Une grande inconnue pour Giorgia Meloni réside dans l’attitude du PiS polonais qui pourrait vouloir quitter le groupe des conservateurs pour celui-ci, ce qui serait une défaite pour FdI. Du côté des oppositions, Enrico Letta souligne sur la7 que le second tour sera majeur pour l’UE : ‘L’attitude du gouvernement italien dépendra de ce vote. C’est déjà sûrement la perspective d’une victoire de Le Pen qui a poussé le gouvernement à adopter une position intransigeante dans les négociations européennes’. Pour Angelo Bonelli d’AVS, ce qui apparaît surtout c’est que ‘l’Italie n’a jamais été aussi isolée et peu influente’. »
COMMENTAIRE, La Stampa, A. De Angelis « La nouvelle dirigeante « défavorisée » qui inquiète Meloni » : « Meloni peut en partie se réjouir du résultat du premier tour des législatives en France car son antagoniste choisi pour son récit de « l’Europe des élites », Emmanuel Macron, en sort battu. Elle avait misé sur cela dans la perspective des négociations en Europe sur les nominations. Toutefois, Meloni devrait contenir sa joie. Tout d’abord parce que Marine Le Pen représente une autre « outsider » pouvant arriver au pouvoir, et rivaliser ainsi sur le même terrain que notre présidente du Conseil. Jusque-là, Meloni a joué son match en Europe en tant que cheffe d’un groupe politique, les Conservateurs, au lieu de le faire en tant que cheffe de gouvernement défendant les intérêts de son pays. La possible victoire de Marine Le Pen fait davantage pression sur Meloni face à son dilemme : défendre les intérêts de l’Italie ou ceux de l’internationale souverainiste-populiste ? Quant à Mme Le Pen, elle pensera avant tout à la France. En l’absence d’une Europe fédérale, la confrontation se fera surtout plus sur les drapeaux des intérêts nationaux brandis avec détermination que sur les alignements politiques. »
ARTICLE, Il Messaggero, F. Malfetano « Meloni cherche une confirmation de son récit en Europe dans les résultats du RN » : « Si les données réelles devaient confirmer la tendance constatée hier soir malgré la forte participation, l'affirmation du Rassemblement National serait substantielle et représenterait pour Meloni une confirmation de ce qu'elle dit depuis des semaines, alors même qu'une grande partie des Vingt-Sept l'a exclue des négociations avec Ursula von der Leyen : "le vent a tourné en Europe". Il reste des inconnues sur le type de relations qu'une majorité lepéniste (qui se refléterait dans la composition de l'exécutif français) entretiendrait avec l'UE et l'Italie. S'il est vrai qu'elle modifierait les relations avec le moteur central de l'Union que représente l'axe Paris-Berlin au nom d'une "souveraineté" que Le Pen a toujours revendiquée, il est également vrai qu'elle ne serait en aucun cas positive pour Rome. Surtout si l'on considère les déclarations programmatiques de l'enfant prodige de Le Pen, Jordan Bardella. Un exemple ? Il promet une réduction de 2 à 3 milliards d'euros de la contribution française au budget européen (ce qui, sur le papier, est désormais irréalisable). Un autre exemple ? Il prévoit d'abolir le droit du sol français et de limiter l'espace Schengen aux citoyens de l'UE après les élections anticipées. Ce n'est peut-être pas l'apocalypse, mais les effets que cela pourrait avoir sur le Vieux Continent seraient très conséquents. »
ARTICLE, Corriere della Sera, F. Fubini : « Utiliser le « bouclier » français ou corriger complètement les finances : l’hésitation de Giorgetti (Ligue) sur les comptes publics » : « À Rome, et plus précisément au ministère de l’économie, deux possibilités sont discutées en coulisses alors que l’Italie et la France sont visées par des procédures européennes pour déficit excessif et subissent les fluctuations des marchés à cause de l’incertitude politique à Paris. Bien sûr ce matin, les marchés ont été rassurés que le scénario d’une arrivée au pouvoir de la gauche s’éloigne. De son côté, l’Italie pourrait poursuivre la stratégie qui consiste à se cacher derrière la France en matière budgétaire. Ainsi, si Paris obtient des concessions auprès de Bruxelles, l’Italie pourra demander les mêmes. C’est en tout cas la ligne qu’a toujours suivi le gouvernement : laisser les Français être les plus mauvais élèves pour rassurer les marchés sur la situation italienne. Si l’Italie pouvait obtenir des concessions de la part de Bruxelles, cela permettrait au gouvernement de proposer une loi de finances qui, pour l’instant, doit permettre de réaliser 20 milliards d’économies. Mais une deuxième option existe, celle qui prévoit un assainissement complet des finances, ce qui revient à appliquer le nouveau Pacte de stabilité, sans se soucier de Paris. La stratégie consisterait à faire le bon élève plutôt que le moins pire, une stratégie qui s’était avérée payante pour l’Espagne et le Portugal. Reste à savoir si Giorgetti en a parlé avec Giorgia Meloni, et s’il prévoit de s’aligner sur Paris. Cette dernière option paraît la plus périlleuse, puisque la BCE réfléchit justement aux outils qu’elle pourrait mobiliser pour absorber le choc d’une crise provoquée par la France. Ses règles prévoient la possibilité d’acheter des titres financiers menacés, mais si et seulement si le pays concerné se plie aux règles du Pacte de stabilité. Un élément qui doit encourager Meloni à rester constructive avec la Commission européenne, même s’il n’est pas certain que tout le gouvernement en soit très conscient. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Antonio Tajani (Forza Italia), vice-président du Conseil et ministre des affaires étrangères, « "Nous travaillerons avec Paris. L'Europe a besoin de stabilité. Ursula [von der Leyen] doit s’ouvrir aux conservateurs" par Paola di Caro : « Le vote en France comptera parce que "nous avons besoin de stabilité en Europe. Tout ce qui la mettrait en danger serait mauvais pour tout le monde. Nous coopérerons donc avec le gouvernement français, quel que soit le vainqueur. Si mon homologue appartient au parti de Le Pen, je discuterai avec lui. Mais attendons le second tour. Notre principal interlocuteur, les Républicains, sera décisif. Je le répète : nous avons besoin d'une Europe stable. Et nous en avons tous besoin". Antonio Tajani, ministre des affaires étrangères et leader de FI, se trouve dans la position la plus confortable et en même temps la plus délicate qui soit. FI est résolument ancré au Parti populaire européen, parti décisif pour toute alliance européenne, mais il est aussi le centre de gravité modéré de la majorité italienne, dont les deux partis alliés – Frères d’Italie et la Ligue - se sont opposés aux nominations en Europe, l'un regrettant d’avoir été exclu des négociations, l'autre invoquant « un coup d'État ». [Sur les nominations] : « Ill faut connaître la politique européenne pour juger, ne pas pécher par superficialité. Au sein de l'UE, il existe différentes majorités. L'une au sein du Conseil, créée par l'accord entre les chefs d'État et de gouvernement en exercice : c'est celle exprimée par Mme von der Leyen. Puis il y en a une autre au Parlement, qui doit élire von der Leyen, qui donne son accord sur les commissaires, qui peuvent changer d'un dossier à l'autre ». « J'ai moi-même protesté lors de la réunion du PPE en disant que nos demandes auraient dû être davantage écoutées, et j'ai précisé que nous n'aurions pas accepté une ouverture aux Verts, parce que nous sommes pour une troisième voie entre le fondamentalisme et le négationnisme climatique, la voie de la sauvegarde sociale et économique de l'emploi. Et j'ai dit, et je m'y emploierai jusqu'au 18, que nous devons nous ouvrir aux conservateurs dont Meloni est le leader si nous voulons être certains que von der Leyen sot élue. Pour la stabilité, il faut que la majorité qui la soutiendra soit large et certaine. » (..) J’explique pour ma part que le gouvernement italien n'est pas seulement composé de représentants des conservateurs ou d'Id comme la Ligue : il y a nous de FI, moi qui ai été 22 ans vice-président du Ppe, nous sommes la deuxième force de la coalition, nous donnons un équilibre au gouvernement et nous sommes fiables. C'est une grave erreur de ne pas en avoir tenu compte. Cela arrive parce que, contrairement au passé, nous manquons malheureusement de grands leaders qui savent prendre ces négociations en main". "L'Italie est en droit de jouer un rôle important : c'est un pays fondateur, le deuxième pour l'industrie manufacturière, le troisième pour la puissance économique. Elle ne peut pas ne pas avoir un commissaire de poids et un vice-président". "Le commissaire doit avoir certaines caractéristiques : connaître la machine bruxelloise, être connu et pouvoir passer les auditions. Fitto remplit toutes ces conditions. Maintenant, les négociations vont se poursuivre entre G. Meloni et von der Leyen, qui a besoin des voix de FdI pour être sûre d'être élue. Elle a une majorité, celle du Conseil, mais elle a besoin de celle du Parlement et elle a besoin de Meloni, qui pourra apporter ses voix pour obtenir le meilleur au niveau des commissaires. » (..) « Je suis vice-président du PPE, j'ai voté pour mon candidat, cela a toujours été ma position et Meloni le sait bien. Il n'y a pas de problème entre nous. Nous appartenons à des familles différentes, je ne suis pas conservateur, tout comme elle n'appartient pas aux "populaires". "Elle est le leader des conservateurs et je ne lui dis pas ce qu'elle doit faire. On n'entre pas dans un parti comme ça, comme dans un jeu. Il y a des histoires, des valeurs, des affiliations, des origines. Chacun a son propre ADN. Tout ce qui compte aujourd'hui, c'est que l'Europe soit forte et stable". Concernant la Ligue, « elle a toujours fait comme ça. Les majorités en Europe sont différentes des majorités dans les différents pays. Ce n'est pas la position de la Ligue qui détermine la force que l'Italie aura aussi parce que, je le répète, nous sommes profondément et loyalement ancrés au Ppe. Nous sommes une garantie pour tous, personne ne peut se permettre de nous faire du tort. Cela n'aurait pas de sens pour le PPE et cela n'aurait pas de sens pour l'Italie, qui est un pays fondamental pour l'équilibre européen".
ENTRETIEN, La Stampa, d’Adolfo Urso (Frères d’Italie) ministre des entreprises et du Made in Italy, « Dix milliards d’investissement sur les semi-conducteurs. Oui au nucléaire de nouvelle génération » par Luca Monticelli : « Avec StMicroelectronis nous réalisons la première usine au monde totalement intégrée pour des dispositifs de puissance en carbure de silicium. Ce sont des éléments fondamentaux pour la transition verte et pour l’électrification automobile. Avec Silicon Box, c’est la première usine en Europe pour la production de semi-conducteurs qui va naître, ce qui représente la dernière étape de fabrication avancée, jusqu'à présent uniquement présente en Asie. Nous sommes en dialogue avec la Commission Européenne pour l’autorisation. Pour l'Italie, le principal désavantage concurrentiel est le coût de l'énergie. La seule solution est l'énergie nucléaire de nouvelle génération, à combiner avec les sources renouvelables. C'est pourquoi nous nous préparons à produire de petits réacteurs avec notre technologie, de petits réacteurs modulaires construits sur une base industrielle, qui pourraient être installés dès le début de la prochaine décennie. L'Italie dépassera les 10 milliards d'euros d'investissement dans la micro-électronique en un an. Pour les investisseurs étrangers, il y aura des projets sur mesure : des incitations sont prévues sur 200 sites et les procédures sont simplifiées. Concernant l’aciérie de l’ex-Ilva, Tarente peut devenir un pôle sidérurgique européen le plus avancé sur le plan environnemental et le plus sûr du point de vue de la santé. Les trois groupes internationaux intéressés qui ont visité le site le savent très bien. Concernant ma mission en Chine, j’espère qu'elle permettra de jeter les bases d'un partenariat industriel solide dans le domaine des technologies vertes et de la mobilité électrique, et de développer de nouveaux débouchés pour les produits pharmaceutiques italiens et les produits de haut de gamme. Nous sommes des partenaires fiables. Et ils le savent". »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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