"Visite de la présidente Giorgia Meloni au Liban"
28/03/2024
Italie. Revue de presse.
La fin des crédits d’impôt sur le « superbonus », système permettant de financer à des coûts réduits les rénovations de bâtiment en Italie, et décidée en urgence après une alerte sur le déficit italien, fait la une de plusieurs quotidiens : « Superbonus : des règles et des tensions » (Corriere della Sera), « Superbonus : un gouffre de 200 milliards » (Stampa), « Effet Superbonus : les craintes de Meloni. Ses promesses de réduction des impôts sont en danger » (Domani). La réforme de la justice, qui prévoit en particulier des tests d’aptitude psychologique pour les magistrats et dont le débat a commencé au parlement est aussi en Une : « La droite s’en prend aux magistrats » (Repubblica). Enfin, la guerre en Ukraine et la position des alliés et de l’Italie en cas d’escalade est aussi en une de certains quotidiens : « Biden défendra l’Europe » (Stampa), « Meloni ne veut pas amener l’Italie à la guerre » (Giornale), « L’Italie vend des armes à Kiev mais les députés ne le savent pas ».
Les JT couvrent essentiellement la visite de la présidente Giorgia Meloni au Liban ; la situation au Proche Orient et à Gaza et l’attentat à Jéricho ; les déclarations de V. Poutine sur la présence d’avions F16 de l’Otan en Ukraine, l’affaire Ilaria Salis à Budapest ; le début des vacances de Pâques.
Giorgia Meloni et le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikat
Sur X, l’hashtag #IlariaSalis domine suite à la décision de la justice hongroise de ne pas assigner à résidence la citoyenne italienne détenue en Hongrie.
ARTICLE, La Stampa, L. Monticelli, "Trahis par le Superbonus" : « La décision du ministre de l’économie Giancarlo Giorgetti (Ligue), qui a présenté mardi soir au Conseil des ministres le décret visant à donner un tour de vis pour combler le « trou » dans les comptes publics creusé par cette mesure, divise la majorité. Forza Italia espère "améliorer la mesure au Parlement". La ligne directrice "est de sauvegarder le secteur de la construction tout en évitant de nuire à une économie déjà éprouvée par les taux d'intérêt et l'inflation". Cependant, le parti d'Antonio Tajani sait très bien que les marges sont très étroites. Un chiffre nous donne une idée claire du poids que pèse sur le budget de l’état ce Superbonus lancé par l'exécutif Conte II en 2020 : censé coûter moins de 40 milliards, il représente en réalité 114 milliards d’euros. Les finances publiques vacillent : le déficit s'est élevé à 7,2 % l'année dernière et le risque que le ratio dette/PIB augmente à nouveau est bien réel. Mario Draghi avait déjà tenté de réduire les aides à la rénovation, mais il a dû faire face à l’opposition de tous les partis. Fratelli d'Italia s'était rangé du côté de Forza Italia lors du budget en décembre. Mais le parti reste désormais silencieux : seul le chef de groupe Tommaso Foti applaudit publiquement la ligne du ministre des Comptes public. Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue et vice-premier ministre, ne prend pas de risque : "Je laisse aux ministres qui s'occupent de cette question le soin de la commenter", déclare-t-il. Dans le camp de l'opposition, Carlo Calenda reconnaît que l'intervention du gouvernement est "inévitable et juste", tandis que le Mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate passent à l'attaque. "Encore une gomme pour effacer les désastres de Giorgetti", déclare Mario Turco, vice-président du M5S. Le PD est préoccupé par les nouvelles constructions engagées dans les zones sismiques pour réparer les dommages causés déjà par les tremblements de terre. "Le premier ministre met la reconstruction des zones post-séisme dans une impace", déclare la démocrate Alessia Morani, qui ajoute : " les quatre présidents de région Ombrie, Abruzzes, Marche et Latium, tous de droite, doivent immédiatement protester contre le gouvernement“. “L'arrêt des remises sur facture et de la cession de crédit met fin à toutes les pratiques de reconstruction qui étaient prévues pour les particuliers". “Cette modification des règles entraînera l'arrêt des travaux et de nombreux dommages économiques dans les zones déjà dévastées par les tremblements de terre de 2016 et 2017". Lors de l’échange entre le maire de L'Aquila, Pierluigi Biondi (Frères d’Italie), et le nouveau gouverneur des Abruzzes, Marco Marsillio (Frères d’Italie), ce dernier a déclaré : "Nous devons maintenir les chantiers dans les zones touchées par le tremblement de terre." L'Association nationale des constructeurs (Ance) de L'Aquilla dénonce le timing du décret, dont le feu vert intervient quelques jours après les élections régionales. Les conseils nationaux des architectes et des ingénieurs, l'Ance et le Cna, réclament également une révision à Meloni et Giorgetti. »
Antonio Tajani
SONDAGES, Corriere della Sera, N. Pagnoncelli : « FdI à 27,5 %, Pd à 20,5, Forza Italia dépasse la Ligue ; les Cinq étoiles chutent à 16,1 % » : « Le mois de mars a été tout d'abord marqué par deux élections régionales, en Sardaigne avec la victoire de la candidate du M5S, également soutenue par le PD, et les Abruzzes, qui ont vu la défaite du candidat de la coalition de gauche élargie, avec le soutien de Azione et Italia viva. Plusieurs autres éléments ont caractérisé les trente derniers jours : des coups de matraque de la police aux étudiants de Pise aux soupçons de corruption dans le monde politique, en passant par les infiltrations mafieuses à Bari et les différences de vision au sein de la droite, notamment lors de l'événement souverainiste organisé par Salvini samedi dernier. Sur le plan international, au-delà des deux guerres en cours, on relève la participation de notre pays à la mission Aspides en mer Rouge, dont l'Italie a le commandement opérationnel, ainsi que le récent Conseil européen qui s’est concentré sur la défense. De tous ces événements, l'exécutif et la présidente Meloni sortent en partie renforcés. Le taux d’approbation de l’action du gouvernement est de 47 % (un point de plus que le mois dernier, trois points de plus que le taux le plus bas de ces derniers mois). 43 % des Italiens évaluent positivement l'action de la présidente ; 48 % négativement. En ce qui concerne les sondages en vue des prochaines élections européennes, le taux de participation est préoccupant avec 52,5 % d'Italiens déclarant ne pas vouloir se rendre aux urnes ou ne sachant pas encore. En chiffres réels, cela représenterait 4 points d’abstention en plus par rapport aux élections de 2019. Les intentions de vote exprimées signalent un changement appréciable dans l'équilibre des forces, tant au sein du gouvernement qu’à l'opposition. Au sein de la coalition gouvernementale, FdI est estimée en hausse à 27,5 % tandis que Forza Italia, avec 8.7 %, dépasse la Ligue (qui est à 8 %). Si un tel scénario se confirmait, cela indiquerait l'échec du positionnement de Salvini en Europe, avec probablement une remise en discussion du leader au sein de l'équipe gouvernementale et de la Ligue elle-même. Au sein de l'opposition, on assiste à un réajustement des rapports de force entre le Pd et le M5S. Le Pd progresse de plus d'un point et est estimé à 20,5 %, tandis que le M5S perd plus d'un point et s'établit à 16,1 %. Cela s'explique par les différents niveaux d'implication et de participation, les électeurs démocrates étant plus mobilisés et motivés, les électeurs du M5S nettement moins. Enfin, les difficultés continuent de se confirmer pour de nombreuses formations (Avs ; +Europa, Azione, Iv) qui auront du mal à dépasser le seuil de 4 %, indispensable pour être représentés au Parlement européen. Elles devront donc décider si elles courent le risque de rester exclues ou si elles tentent de se présenter. En ce qui concerne la popularité des leaders politiques, Tajani consolide sa position de leader fiable du camp modéré tandis que Schlein progresse de trois points et se rapproche de Conte. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, M. T. Meli « PD : bras de fer entre Schlein et Bonaccini sur les candidats de la société civile et les têtes de liste aux Européennes » : « Elly Schlein et Stefano Bonaccini devraient se rencontrer aujourd'hui. En effet, la nouvelle selon laquelle le président de la région Émilie-Romagne ne sera pas le candidat tête-de-liste a provoqué une grande nervosité au sein du Pd. Si c'était vraiment le cas, Bonaccini renoncerait à se présenter aux élections. L’aile réformiste des démocrates soupçonne Schlein d'avoir évoqué la possibilité que Bonaccini ne soit pas chef de file pour obtenir de nouvelles concessions sur les listes. Elle pourrait lui laisser prendre la tête dans le Nord-est, tout en voulant avoir le dernier mot sur les candidats dans le reste du pays. Mais il s’agit d’un compromis que Bonaccini, par ailleurs président du parti, ne peut pas accepter. Il ne peut pas permettre, par exemple, que Pina Picierno, indiquée comme sa suppléante dans les primaires de 2023 et vice-présidente du Parlement européen, n’ait pas de siège garanti ; car la nommer à la quatrième place dans le Sud, après Sandro Ruotolo, équivaudrait à ne pas la faire revenir au Parlement européen. La candidature de Marco Tarquinio, ancien directeur d'Avvenire [journal de la conférence des évêques, ndlr], qui a toujours été opposé au soutien à Zelensky, divise aussi les dirigeants du Pd. Bref, les motifs de discussion restent encore nombreux. Pour commencer à les aborder, aujourd’hui, Schlein devrait également rencontrer les secrétaires régionaux, car, et en fin de compte, ce sont les dirigeants locaux qui doivent garantir les votes. La réunion de direction qui devra donner le dernier mot sur la question des candidatures se tiendra entre le 15 et le 19 avril. En attendant, les membres du parti se révoltent à l’idée que tous les chefs de liste soient des personnalités venant de la société civile. "Cela revient à dire que l'on n'a pas de classe dirigeante à la hauteur", prévient la sénatrice Simona Malpezzi." »
Elly Schlein et Stefano Bonaccini
ARTICLE, Corriere del Mezzogiorno, « Réforme de la magistrature : Tajani (Forza Italia) se dit prêt à passer des tests d’aptitude. Présentation de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à Capri » : « "Je ne comprends pas cette agitation sur les tests pour les magistrats, de nombreux militaires le font sans problème". Le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani arrive à Naples pour présenter le G7 qui se tiendra à Capri du 17 au 19 avril. Il est tout de suite interpellé par la presse sur la réforme de la magistrature voulant introduire des tests de personnalité et répond : « J'ai moi-même passé les tests lorsque je suis entré dans l'armée de l'air en tant qu'officier et je ne me suis pas senti rabaissé. Le ministre a ensuite présenté la réunion ministérielle du G7 de Capri, intitulé "La paix en Méditerranée", le premier des deux "G7 des ministres des Affaires étrangères" qui seront accueillis au cours de l'année de la Présidence italienne. "Nous avons choisi Capri parce que c'est un endroit fantastique et parce que nous parlerons de la situation en Méditerranée, qui devrait être pacifique mais qui connaît au contraire une période de grande tension. Nous parlerons des grandes questions internationales : de ce qui se passe en Afrique, où nous sommes fortement engagés, de la Méditerranée jusqu'aux côtes du Proche-Orient et nous aborderons en effet la situation à Gaza, à Suez et en mer Rouge, dont la sécurité du transport maritime avec l'opération Aspides". Pour la première fois, une réunion du G7 se tiendra à Capri et le Golfe sera très sécurisé. Avant la présentation du sommet, M. Tajani a rencontré les forces de police qui participeront aux contrôles : " L'île garantit une plus grande sécurité et toutes les forces de police seront impliquées dans les contrôles sur terre et en mer. Des contrôles qui concerneront également Naples dans les lieux où se déplaceront les délégués. Le nombre de forces sur le terrain sera proportionnel au nombre de délégués présents, soit environ 300, auxquels s'ajouteront environ 200 à 300 représentatns des médias. Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, seront présents, ainsi que les représentants des pays émergents du G20, car nous devons leur parler. Nous aurons trois jours de grands débats politiques avec les ministres des affaires étrangères des principales démocraties libérales et des économies avancées, ainsi qu'avec d'importants invités internationaux. Nous avons invité le Brésil, l'Inde, la Mauritanie et d'autres pays qui participeront à une "réunion organisée ad hoc". Le sujet du moment est aussi le terrorisme. “Après l'attentat de Moscou", déclare le vice-premier ministre, "nous sommes tous inquiets d'une évolution de la situation, je ne veux pas parler d'économie de guerre, je veux être optimiste, mais nous devons toujours rester vigilants sur toutes les cibles potentiellement à risque".
ARTICLE, Repubblica, de C. Zunino, « Affaire de l'école de Pioltello, Salvini contre Mattarella : '' La fermeture pour le Ramadan est une reddition ''» : « Matteo Salvini plonge, comme on pouvait le prévoir en période électorale, dans l'affaire de l'école de Pioltello, [école de confession musulmane qui a décidé de fermer une journée pour le Ramadan]. Dans l’émission Porta a porta diffusée sur RaiUno, le vice-premier ministre parle d'une « régression » à propos de la fermeture de l'école pour la fin du Ramadan et évoque un quota maximum « de 20 % » d’enfants étrangers par classe. Les déclarations de Salvini interviennent après que Sergio Mattarella a exprimé son appréciation pour le travail « précieux et particulièrement exigeant que le personnel scolaire accomplit dans cette école ». Le secrétaire de la Ligue a ajouté : « Je ne crois pas que dans un pays islamique, ils fermeraient les écoles à Pâques ou à Noël. Il faut expliquer aux enfants de toutes ethnies et religions l’importance de nous connaître. Ce sont des échanges nécessaires. Tant que l'islam ne se sera pas structuré et n'aura pas reconnu l'égalité entre les hommes et les femmes, la fermeture d’une école [pour une fête religieuse] semble être un très mauvais signal, un signal de soumission et de régression ». Matteo Salvini avait déjà proposé de limiter le nombre d'élèves étrangers par classe il y a plusieurs années, alors que dans une école romaine des classes étaient entièrement composées d'élèves principalement immigrés ou d'enfants d'immigrés. Il explique : « Si vous avez beaucoup d'enfants qui parlent différentes langues et pas l'italien, c'est le chaos. Quand il y a 20% d'étrangers dans une classe, c’est encourageant, mais quand il y a un cinquième d'Italiens, comment l'enseignant peut-il faire cours ? ». « Salvini est obsédé par lui-même », a répondu la chef du groupe du PD à la Commission Culture de la Chambre, Irene Manzi. Elle poursuit : « Régresser sur quoi ? L’école de Pioltello a expliqué très clairement les raisons qui l’ont conduit à programmer sa fermeture pour la fin du Ramadan. Nous ne voudrions pas que les déclarations du vice-premier ministre soient une attaque contre le gouvernement auquel le ministre Salvini a lui-même prêté serment. » Manzi ajoute : « Il est nécessaire de mettre en place des stratégies et des actions spécifiques d'accompagnement et de médiation pour les étudiants étrangers. Laissons le soin à la communauté scolaire, et non au ministre des Transports, de faire les meilleurs choix pour favoriser l'intégration scolaire ». Le sénateur du PD Filippo Sensi écrit sur X : « Il ne manque que l'apartheid et la peine de mort et ils ont tout dit. Ils ne connaissent pas la honte ». Entre temps à Pioltello, les parents d'élèves de l'école Iqbal Masih sont divisés entre ceux qui considèrent la décision de fermer l'établissement pour fêter la fin du ramadan comme un signe d'intégration et ceux qui ne sont pas d'accord avec ce choix. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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