"Tensions au sein de la majorité sur la réforme électorale pour l’élection des présidents de région."
22/02/2024
Italie. Revue de presse.
Les reconstructions autour du décès de Navalny « Navalny tué par un coup de poing au cœur » (Stampa), « Nalvalny, nouvelle hypothèse : un coup de poing au cœur l’aurait tué. Tensions entre Moscou et la Farnesina » (Corriere), font la une mais plusieurs autres sujets se partagent les gros titres ce matin : la plainte déposée à Rome par les partis d’opposition contre la réalisation du Pont de Messine « Le duel sur le Pont » (Corriere della Sera), les tensions au sein de la majorité sur la réforme électorale pour l’élection des présidents de région « Réformes, la Ligue fait bloc » (Repubblica). Le durcissement des règles et des modalités de la sous-traitance dans les chantiers est aussi cité : « Le tour de vis sur la sécurité » (Messaggero), « Le ‘’Far West’’ des chantiers : 76% des sous-traitances sont hors la loi » (Stampa) et enfin la réforme de la fiscalité « Des sanctions désormais plus légères pour les retardataires » (Sole 24 Ore, Messaggero).
ARTICLE, Sole 24 Ore, « Pont sur le détroit de Messine, ouverture d’une enquête à Rome » : « Le parquet de Rome a ouvert une enquête, sans suspect ni infraction pénale pour le moment, suite à une plainte déposée par le député européen Angelo Bonelli (Verts et Alliance de Gauche), la secrétaire du PD Elly Schlein et le secrétaire du Parti de la Gauche Italienne Nicola Fratoianni sur le projet de construction du pont sur le détroit de Messine et d'éventuelles irrégularités dans la conception du pont sur le détroit. Son contenu est à l’étude. ‘’Monsieur le ministre Salvini", a déclaré M. Bonelli "le pont n'est pas un droit, c'est seulement votre exigence politique. Les Italiens demandent des chemins de fer qui fonctionnent, un système sanitaire qui fonctionne, des écoles qui ne tombent pas en ruine". Des proches de la Ligue ont répondu "Le PD et la gauche sont contre les grands travaux publics, le travail et le développement du pays. Ils se révèlent être des ennemis de l'Italie. Leurs menaces ne nous arrêteront pas. Nous continuons à travailler pour débloquer et achever tous les travaux qui ont été suspendus depuis trop longtemps". »
ARTICLE, Sole 24 Ore, G. Negri « Justice, le Conseil Supérieur de la Magistrature rejette le projet de loi Nordio » - Dans le collimateur, l'abrogation de l'abus de pouvoir et les nouveautés en matière de trafic d'influence : « L'avis du Conseil Supérieur de la Magistrature, approuvé hier soir par l'assemblée plénière avec six abstentions, rejette une grande partie du projet de loi Nordio, actuellement en discussion à la Chambre après avoir été adopté au Sénat. A commencer par la disposition emblématique, l'abrogation de l'abus de pouvoir. Certains des principaux arguments en faveur de l'annulation sont démontés : du pourcentage élevé de licenciements (l'avis rappelle que le chiffre national pour tous les délits est de 62% et que la grande capacité du pouvoir judiciaire à agir comme un filtre dès la phase d'enquête est déjà un signe important), à la désormais proverbiale "peur de signer", qui est loin d'être évitée étant donné que l'abus est souvent contesté en même temps que d'autres délits. En ce qui concerne les obligations internationales, le projet actuel de directive anti-corruption exigerait que chaque État membre prévoie des sanctions pénales pour les comportements abusifs "qui incluraient certainement celles visées à l'actuel article 323 du code pénal". Si la proposition de directive de la Commission européenne, actuellement soumise au Conseil de l'Union en première lecture, est approuvée dans le texte proposé, un problème de compatibilité entre la solution d'abrogation et le droit de l'Union européenne pourrait se poser". En ce qui concerne les amendements sur le trafic d'influence, la nature exclusivement économique du pot de vin versé ou promis au médiateur n'est pas convaincante, ce qui apparaît, entre autres, en décalage avec les dispositions des conventions et directives internationales qui ne font référence qu'à la notion d'avantage, sans être trop spécifique. Quant à l'exclusion des écoutes téléphoniques des personnes non directement impliquées, il faut considérer que l'évaluation de la pertinence pour l'enquête, condition qui permet d'inclure dans le procès-verbal également des personnes autres que les parties, "est une notion en soi élastique, destinée au stade de l'écoute à être encore plus nuancée, puisque le cadre de l'enquête est en cours de définition". »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « L’Europe lance un avertissement à Poutine » : « La présidence italienne du G7 débute non seulement sous le signe de l'atlantisme de Giorgia Meloni, mais aussi de l'euroscepticisme et de l'indulgence de son adjoint Matteo Salvini à l'égard de V.Poutine. On pourrait même penser que les propos déconcertants exprimés par le dirigeant de la Ligue après la mort du dissident Navalny sont aussi, mais pas seulement, le résultat d'une volonté de se démarquer de son alliée, la Présidente du Conseil, et d'une tentative de jeter une ombre sur la crédibilité de Meloni auprès de l'OTAN et sur ses ambitions européennes. Il s'agit d'une stratégie risquée, voire autodestructrice. Le sentiment d'isolement de la Ligue ne fait qu’augmenter et cela finit par faire retomber les accusations de proximité avec Poutine sur Salvini, alors qu’une petite partie du grand groupe d'"amis" que Poutine ne cesse de revendiquer en Europe occidentale. Le fait que U. von der Leyen ait souligné la nécessité de donner plus de poids à "l'Europe de la défense" sonne comme un avertissement à ceux qui, dans la nébuleuse populiste, martèlent depuis longtemps le "non" à l'aide militaire au gouvernement de Kiev. C’est une position sur laquelle la Ligue et les Cinq Étoiles de Giuseppe Conte se sont souvent retrouvés. Il est vrai que les jugements les plus déconcertants suite à la mort de Navalny sont venus principalement de la Ligue et de l'AfD allemande. Le défi, cependant, concerne un spectre plus large de partis. Il n'y a pas de place pour les prises de distances et les écarts, a prévenu Mme von der Leyen, et "la défense sera l'un des piliers de l'action européenne. Les gens veulent que notre défense reste transatlantique, mais qu'elle devienne plus européenne". Cette approche correspond à celle de la Présidence italienne du Conseil. Mais elle pose la question de la relation entre les Populaires et les Conservateurs, le groupe présidé par Meloni. Von der Leyen le dit clairement et Manfred Weber, président du PPE, surenchérit : ‘’Orbán est le problème ! Il est la voix de Poutine dans l'UE. Un seul veto ne peut pas bloquer les sanctions, l'élargissement et les réformes. Nous devons dépasser le système de vote à l'unanimité pour qu'il ne puisse plus faire de chantage". Un message qui s'adresse à tous, y compris à la Présidente du Conseil italien qui tente de jouer les médiateurs entre le Hongrois Orbán et l'Europe. »
SONDAGE, La Stampa, de M. Bresolin, « L’Europe ne croit pas à une victoire de Kiev, l’accord de l’UE sur le fonds pour les armes à l’Ukraine est reporté » : « […] L'accord a été à nouveau reporté et le mécanisme est bloqué pour le moment. Ursula von der Leyen, interrogée sur la possibilité d'étendre la coalition au groupe des conservateurs (Ecr) auquel appartient Fratelli d'Italia a affirmé ‘’travailler avec les partis pro-européens, pro-OTAN et pro-Ukraine, et avec ceux qui soutiennent clairement nos valeurs contre les amis de Poutine". ‘’Le problème c’est Orban’’ n’a pas hésité à ajouter Manfred Weber, touchant une corde sensible pour les Conservateurs, le dirigeant hongrois étant à l’origine d’"une lutte interne au sein du groupe ECR, de même que le soutien à Poutine’’. U. von der Leyen a également évoqué l'hypothèse qu’ ‘’après les élections, certains partis quittent l'Ecr pour rejoindre le PPE". Le soutien à l’Ukraine est donc une condition nécessaire pour la prochaine présidence de la Commission, même si les signes de scepticisme des électeurs sont évidents. […] »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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