"La Une de Libero est consacrée à "L’homme de l’année", Giorgia Meloni."
29/12/2023
Italie. Revue de presse.
Les journaux titrent pour la plupart sur la limitation du fonds pour la rénovation des bâtiments à partir du 1er janvier, dit « superbonus », et sur la finalisation de la Loi de Finances devant être définitivement approuvée aujourd’hui : « Impôts et superbonus : quelles seront les nouveautés» (Corriere della Sera), «Superbonus, la ligne de Giorgetti l’emporte» (La Stampa), « Des mesures pour réduire les retards de la justice, le superbonus maintenu pour les revenus les plus bas » (Messaggero) « Superbonus, le décret pour protéger les dépenses déjà engagées passe ; une mini aide pour les revenus les plus bas est attendue » (Sole 24 Ore). La Repubblica titre sur une enquête relative à une affaire de corruption (« Le système Verdini») alors que la Une de Libero est consacrée à « L’homme de l’année » (sic), Giorgia Meloni.
Les JT couvrent essentiellement l’examen final de la Loi des Finances ce soir à la Chambre, les tensions avec le Hezbollah dans le nord d’Israël, les propos du numéro deux du Hezbollah citant l’Italie dans la “coalition du mal”, l’accord sur le ‘’Superbonus’’ et l’approbation du nouvel impôt sur le revenu, et l’exclusion de Trump des primaires par l’Etat du Maine.
Sur X, le hashtag #Mennuni est en tendance, en référence aux déclarations de la sénatrice Fratelli d’Italia Lavinia Mennuni jugeant que la maternité doit être la ‘’première aspiration pour nos filles’’.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’E. Marro, « Fiscalité : trois tranches d’imposition pour l’impôt sur le revenu. Un accord a été trouvé sur le superbonus » : « Le Conseil des ministres a approuvé hier soir une série de mesures pour la mise en œuvre de la réforme fiscale, ainsi que l'habituel décret-loi « Milleproroghe » reportant une série d'échéances. La réunion a démarré en retard car il fallait résoudre le problème du superbonus à 110%. Et puis la question de l’abattement fiscal sur les transferts de joueurs étrangers. Le débat au Conseil a été houleux (le ministre de l'économie Giancarlo Giorgetti s'y est toujours opposé) et la règle n'a pas été adoptée. La Lega Serie A proteste : les équipes seront moins compétitives et les autorités fiscales percevront moins d'argent. Les quatre décrets législatifs approuvés hier sont "très importants", selon le vice-ministre de l'économie, Maurizio Leo (FdI), car ils "contribueront à simplifier le système fiscal, à le rendre plus juste et plus dynamique : une réforme que l'Italie attend depuis plus d'un demi-siècle". L'économie moyenne pour les contribuables résultant de la réduction à trois tranches sera de 160 euros par an. Elle atteindra un maximum de 260 euros pour les contribuables dont le revenu imposable est supérieur à 28 000 euros mais inférieur à 50 000 euros. Le décret prévoit également qu'à partir de 2024, les dons aux partis ne seront plus déductibles. Leo met également l'accent sur la simplification du contentieux et l'extension de la Collaborative Compliance qui, à partir de 2028, concernera également les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 100 millions d'euros. Toutefois, la baisse des charges salariales, confirmée par la loi de finances, tout comme la réduction des tranches d’imposition de l’impôt sur le revenu sont financées pour la seule année 2024, à hauteur de près de 15 milliards. Et puis l'examen du projet de loi de finances est entré dans sa phase finale. Le budget de 28 milliards pour 2024, dont 15,7 milliards sont financés par le déficit, sera finalement approuvée ce soir au Sénat. Hier à la Chambre, la secrétaire générale du PD Elly Schlein s'est exprimée en faveur de l'amendement de son parti proposant un congé égal de cinq mois pour les deux parents : "Dans une société patriarcale comme la nôtre, le fardeau des soins familiaux pèse de manière disproportionnée sur les femmes. Un congé égal pourrait redistribuer cette charge". Mais la proposition a été rejetée. Le gouvernement et la majorité visent à approuver le texte, inchangé par rapport à celui de la Chambre, évitant ainsi l'exercice provisoire. Cette bonne nouvelle s’ajoute à celle qui est arrivée hier de Bruxelles : le versement à l'Italie de la quatrième tranche du PNRR, d'un montant de 16,5 milliards. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de C. Voltattorni, « Un accord de "dernière minute » sur le superbonus. L’aide sera réservée aux revenus les plus faibles » : « 'Ce fut une sacrée bagarre avec le Bureau de la comptabilité de l'État', dit-on du côté de Forza Italia. Mais finalement, l'accord sur le Superbonus a été trouvé. Le règlement sur la déduction maximale de 110% pour les rénovations de bâtiments et l'efficacité énergétique a été approuvé hier par le Conseil des ministres après qu'un accord ait été trouvé lors d'une réunion pré-Conseil avec les vice-premiers ministres Antonio Tajani et Matteo Salvini, le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti, et le sous-secrétaire à la Présidence du Conseil, Alfredo Mantovano. Il n'y aura pas de prolongation, précisent le palais Chigi et le MEF, alors que Forza Italia l'avait expressément demandé depuis des jours. Mais il y a un décret ad hoc pour aider en particulier les citoyens à bas revenus qui se retrouvent avec des chantiers qu’ils ont lancés, mais n’auront plus la déduction de 110%, qui, précise-t-on, "se termine le 31 décembre", et pour répondre aux besoins des familles et des entreprises qui, à partir du 1er janvier, risquent de devoir rembourser les crédits d'impôt accumulés pour des travaux qui n'ont pas encore été achevés. Voici donc une mesure "à coût zéro" qui sauve tous les travaux certifiés d'ici fin 2023 même s'ils ne sont pas achevés, mais qui met fin au Superbonus tel qu'il existe à ce jour et qui a coûté 100 milliards aux caisses de l'Etat. Pour les bas revenus inférieurs à 15.000 euros, le décret prévoit une sorte d'extension de la subvention de 110% : il s'agit de la création d'un Fonds de pauvreté qui couvrira les dépenses effectuées du 1er janvier au 31 octobre 2024 et qui ne seront plus couvertes par la subvention de 110% mais seulement par celle de 70%. "Les moins aisés n'auront pas à supporter la différence » précise-t-on à Chigi. Mais l'état d'avancement des travaux ne doit pas être inférieur à 60 %. Il appartiendra au Mef de définir l'ampleur du Fonds, qui sera financé en récupérant des ressources d'autres fonds existants : pour l'instant, il peut compter sur un peu plus de 16 millions d'euros. Pour tous les autres, la facilité passe à 70 %, comme prévu, à partir du 1er janvier et devient un crédit d'impôt. Mais pour les familles et les entreprises, il y aura une "amnistie" : ceux qui n'ont pas terminé les travaux au 31 décembre et qui bénéficient d'un crédit d'impôt auprès de l'État n'auront pas à le rembourser. Mais les travaux devront alors être achevés et certaines conditions devront être remplies, comme l'amélioration de deux classes énergétiques. En l'absence de cette dernière condition, le crédit d'impôt tombe à 50 %. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni , « Tensions et disputes entre alliés, avant un compromis entre Tajani et Giorgetti »: « Antonio Tajani a eu du mal à tenir la barre à la place de la Première ministre (indisposée par une otite) sur des sujets aussi conflictuels que l'arrêt du Superbonus, la fiscalité, le financement des partis, les concessions balnéaires, les remises (soufflées) aux footballeurs arrivant de l'étranger et le "milleproroghe", ce train réglementaire qui conduit les partis se battre à la fin de l'année pour des pourboires et des gratifications électorales. "C'est un véritable souk", reconnaît un ministre, qui conclut par le vieil adage "quand le chat n'est pas là, les souris dansent". Salvini n'obtient pas la prolongation des concessions balnéaires existantes au-delà du 31 janvier 2024. Car Tajani, le vice-premier ministre qui préside le conseil, sait très bien que l'Europe ne permet pas de nouvelles prolongations, le ministre Fitto s'y oppose, et ce bout de papier est utilisé par Salvini pour jouer le rôle du nationaliste pur et dur et se protéger auprès des propriétaires de concessions. Pour les parlementaires du FdI Caramanna, Zucconi et Fidanza, en attendant "la législation finale pour mettre fin à la procédure d'infraction", les municipalités peuvent reconnaître que les concessions sont valables jusqu'au 31 janvier 2024. Salvini n’obtient pas non plus la déduction fiscale pour les dons aux partis, mais il obtient gains de cause sur les transferts de joueurs. « Accorder des concessions aux footballeurs serait immoral", tonne le secrétaire de la Ligue et Daniela Santanchè abonde dans le même sens. Les Meloniens qui ont rappelé que la première ministre était opposée à l'enrichissement des riches comme les stars du football, et finalement la règle a été abandonnée. La réunion se termine par un accord, dans lequel les deux ministres s'engagent à trouver une solution finale d'ici janvier. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani (Forza Italia), vice-Président du Conseil, ministre des Affaires étrangères et coordinateur de Forza Italia, « Nous ne sommes pas divisés, nous discutons ; les négociations ont été rudes mais le bon sens l’a emporté » : « Concernant le bonus pour la rénovation énergétique des bâtiments (‘’superbonus’’), ce sont le bon sens et la raison qui l’emportent, et nous sommes très satisfaits chez Forza Italia. Nous avons obtenu le soutien que nous demandions pour que les entreprises et les citoyens n’aient pas à rembourser l’argent avancé, mais personne n’en sort perdant. Les négociations ont été rudes mais il y a une bonne compréhension avec le ministre Giorgetti et le secrétaire d’Etat Mantovano avec qui nous nous sommes vus en amont du Conseil des ministres. La majorité reste unie mais nous discutons. La mesure actuelle aidera les gens honnêtes qui n’ont pas réussi à finir les travaux entrepris, pas les fraudeurs qui ont profité du bonus très mal géré par le gouvernement Conte. Nous, nous effectuerons des contrôles. Une prise en charge de 70% du coût des travaux par l’Etat sera maintenue, et l’Etat payera la différence entre les 70% et les 110% pour les familles les plus fragiles. Nous aiderons les entreprises pour leur éviter le risque de faillite. Au sein de cette majorité, chacun a sa propre identité, mais nous avons un programme commun. Pour les européennes, nous appartenons à des familles différentes, mais nous ne nous ferons pas la guerre, nous irons chercher les abstentionnistes. Au niveau de la région du Latium, une fédération entre nos groupes est née avec Noi Moderati, c’est un premier pas et nous sommes prêts à passer des accords électoraux. Nous partageons les mêmes valeurs : nous sommes catholiques, libéraux et défenseurs des droits individuels et de la Constitution. Si mon parti me le demande, je suis prêt à me présenter aux élections. Concernant les propos du Hezbollah, nous sommes dans la « coalition du bien » et nous défendons la paix et la liberté. Nous défendons le droit d’exister d’Israël et de la Palestine, et nous défendons le droit de l’Ukraine à se défendre. Nous continuerons toujours à soutenir l’Ukraine, même si nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Nous défendons les droits d’un peuple qui a été envahi ».
PREMIER PLAN, La Stampa, de F. Capurso « ‘’La Ligue ne doit pas s’isoler en Europe’’, ‘’le général Vannacci ne me plait pas’’ [dit le président de la Chambre] Lorenzo Fontana (Ligue) » : « Les élections européennes approchent et la Ligue ne peut pas se permettre de passer à nouveau cinq années dans un groupe en marge à Bruxelles : tel est le message lancé aux dirigeants de son parti par Lorenzo Fontana, le président de la Chambre. La Ligue doit ‘’prendre part au processus de changement à Bruxelles’’ et ‘’participer pleinement aux décisions concernant la prochaine présidence de la Commission et le futur président du Parlement européen’’ dit Fontana en conférence de presse. Il y a pour cela un obstacle à surmonter : le véto qu’oppose le PPE aux alliés de Matteo Salvini, notamment français (le RN) et allemand (l’AfD). Le PPE ne veut pas d’une alliance avec le groupe ‘’Identité et démocratie’’ mais laisse sa porte ouverte à la Ligue si elle souhaitait se défaire de ses alliés encombrants. Le Président italien du Parlement semble également pousser son parti dans cette direction. ‘’A l’issue des élections, nous verrons quels partis nationaux adhéreront à quels groupes européens’’ précise-t-il. Les équilibres construits ces dernières années pourraient donc bien tomber en miettes à peine les élections passées. Mais Salvini est contraint de s’en tenir à une ligne différente et d’insister sur la possibilité d’accéder aux ‘’commandes bruxelloises’’ avec ses alliés actuels, à la même table que les Populaires, les Conservateurs et les Libéraux européens. Lorenzo Fontana prend également ses distances vis-à-vis du reste de la Ligue concernant le général Vannacci, alors même que le secrétaire-adjoint du parti, Andrea Crippa, se dit prêt à soutenir une éventuelle candidature européenne de celui-ci malgré les propos racistes et homophobes du général qui parlerait ‘’comme un léghiste’’. Fontana se dissocie de tels propos. Des divergences émergent donc dernièrement au sein du parti : Fontana sur la stratégie en vue des européennes, alors que Giorgetti s’est dit favorable au MES. Il n’y a pour autant pas de signe de rupture. Une attention particulière est également accordée aux décrets-lois du gouvernement, qui étouffe le travail parlementaire. Un sujet sur lequel est même revenue la Présidence de la République et que Fontana dit suivre. Le règlement de la Chambre va donc être modifié afin de simplifier la procédure et favoriser les projets de loi face aux décrets. »
ARTICLE, Messaggero, V.Errante “L’affaire Anas : Verdini fait l’objet d’une enquête et son fils est assigné à résidence” : “Les clients d’Inver Srl, une société appartenant à Denis et Tommaso Verdini, fils de l’ancien sénateur de Forza Italia Denis Verdini, auraient obtenu des contrats garantis, totalisant des centaines de millions d’euros. Les techniciens de l’Anas, chargés de la gestion des appels d’offres, auraient remis à ces clients “spéciaux” en amont les détails et les informations confidentielles contenus dans ces appels. En échange, ils auraient obtenu des postes et des promotions, grâce à des « recommandations » et à l’intervention auprès des institutions et des instances politiques. Selon les enquêtes de la Guardia di Finanza, cela aurait eu lieu dans le cadre de travaux de rénovation structurelle de tunnels, pour un montant total de 180 millions d'euros. Les rencontres se faisaient dans des bars, des restaurants, à l’hôtel « Una » proche de la gare Termini mais aussi à son domicile. Le 14 septembre 2022, un entretien est intercepté dans lequel Pileri rapporte avoir débloqué un accord-cadre d’une valeur de 10 millions d’euros pour Ciccotto. À la demande du parquet de Rome, Denis Verdini, son associé Pileri et les entrepreneurs Antonio Veneziano, Stefano Chicchiani et Angelo Ciccotto se retrouvent en résidence surveillée. Quant à Paolo Veneri, il a reçu une interdiction préventive de 12 mois d'accès à la fonction publique.” Pileri, l’associé de l’ancien sénateur Denis Verdini, se serait vanté d’avoir transmis une liste de noms d’employés de l’Anas qu’il aurait « recommandés » pour leur collaboration, dont Veneri, qu’il aurait proposé de « promouvoir » : « Hier j’ai diné avec Tomaso, il y avait aussi Federico Freni, qui est secrétaire d’Etat au MEF (de la Ligue, en 2022, ndlr) et un napolitain de l’Anas, qui nous a donné beaucoup d’informations » aurait il déclaré [lors d’une conversation écoutée]. »
ARTICLE, Corriere della Sera, F. Battistini “ Le Hezbollah menace l’Italie” “La mission Prosperity Guardian est une coalition du mal” : “ L’assassinat de Moussavi a secoué Téhéran. Le général iranien Hossein Salami menace d’une “vengeance sévère, comme toujours”, et suggère de “rayer Israël de la carte”. Naim Qassem [numéro deux du Hezbollahg, ndlr] quant à lui, déclare qu’une “coalition du bien composée du Liban, de l’Iran, du Yémen, de l’Irak et des Palestiniens est nécessaire pour faire face à la coalition du mal formée par les Etats-Unis, Israël, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie”. Rome, attention. Ce n'est pas la première fois que le Hezbollah fait savoir que les Italiens ne seront pas écartés [des menaces]. Mais depuis le 7 octobre, notre pays n'avait pas encore été directement menacé. Au 83ème jour de la guerre à Gaza, c'est le parti libanais de Dieu qui nous interpelle : ces dernières heures, un casque bleu de la FINUL le contingent de la paix que l'Italie a toujours soutenu avec beaucoup d'engagement, a été blessé. Une pluie de missiles s’est abattue depuis le Liban sur Israël. Nasrallah, ces trois derniers mois, a eu du mal à masquer son irritation de voir le Hamas lui passer devant : il n’aurait été averti de l’attaque du 7 octobre qu’une demi-heure avant par les chefs de la bande de Gaza. C’est pourquoi il ne se serait pas engagé complètement dans la guerre avec tous les moyens disponibles jusqu’à présent. Mais l’assassinat de Moussavi a poussé également les « frères » chiites libanais à s’impliquer davantage. Israël intensifie les attaques et a frappé d’autres cibles militaires près de Damas. C’est pour cela que les échanges de tirs à la frontière libanaise sont désormais quotidiens. Dans le sud, les nouvelles ne sont que d’autres morts. À Tel Aviv, on reconnait que la centaine de Palestiniens tués dans le camp d'al-Maghazi, la veille de Noël, était "une erreur". Des excuses ont été présentées pour les dommages collatéraux, tandis que les bombardements continuent à Beit Lahia, à Khan Younis et sur les mêmes maisons d'Al-Maghazi, contraignant l'ONU à suspendre à nouveau les livraisons d’aides dans la bande de Gaza. Les morts de cette guerre inégale seraient désormais de 21 320 Palestiniens, presque tous civils (selon le Hamas), contre 167 soldats israéliens. Aujourd'hui, une délégation du Hamas sera au Caire. La sécurité est le thème sur lequel le Premier ministre israélien pense pouvoir encore miser, et c'est sur cela qu'il lance une nouvelle proposition : “un mur souterrain de plus de 13 km de long et de 100 mètres de profondeur à construire à la frontière de Rafah avec l'Égypte”. Bien sûr, les Égyptiens ont souri, un beau plan. Ils l'ont renvoyé à l'expéditeur : "Faites ce mur chez vous". “
COMMENTAIRES, La Repubblica, de P. Benassi, « L’Italie et l’agenda du G7 » : « Alors qu’elle doit prendre la présidence du G7, de nombreux défis attendent l’Italie, qui devra aussi faire face à de nombreuses et inévitables incertitudes. Les sept leaders se rencontreront mi-juin à Borgo Egnazia, outre le nombre record - environ une vingtaine - de réunions prévues avant et après entre les différents ministres, dans différentes villes italiennes. Le tout juste avant les élections européennes et avant les élections à aux Etats-Unis, et, on l’espère, dans une phase post-conflictuelle en Ukraine comme à Gaza. Pour le gouvernement italien il s’agira aussi de porter convenablement la ‘’voix de l’Europe’’ en corrigeant au plus vite le tir du doublon ‘’pacte de stabilité-MES’’. Hors de nos frontières, l’attitude de l’Italie apparait en effet incompréhensible. Les pulsions identitaires devront donc céder le pas à des priorités concrètes plutôt que rhétoriques, qui sont si nombreuses qu’on ne peut savoir lesquelles seront choisies. Mais en vue des élections européennes, dont la nature proportionnelle ne favorise pas la clarté des messages adressés à l’opinion publique, il faudrait accorder la juste importance à un message de dialogue avec le ‘’sud global’’. La perte d’attractivité de l’Occident ces dernières années est évidente. Le message politique de repli de Washington sur différents fronts a favorisé la désinvolture croissante de certains acteurs régionaux. Il devient urgent d’établir un ‘’pont’’ pour un dialogue constructif avec le reste du monde : avec l’Inde en priorité mais aussi avec le Brésil et l’Afrique du Sud, renvoyant ainsi le signal d’un Occident conscient de la nécessité de collaborer pour une mise à jour des règles de la Communauté internationale. Soit l’on choisira de collaborer face au changement, soit nous serons contraints de le subir, et ce dans un contexte de croissance démographique négative et de faible compétitivité qui est le nôtre. Pour les grandes institutions monétaires mondiales (FMI, Banque mondiale, OMC), le moment est venu de s’ouvrir, non de se fermer. L’Italie quant à elle – et elle n’est pas la seule – a tout intérêt à accorder une juste importance aux relations avec l’Afrique, pour des raisons évidentes inhérentes à la stabilité, la sécurité, le développement et l’immigration. Il serait utile dans ce but d’avoir lancé d’ici là le Plan Mattei entendu comme un partenariat effectif et paritaire avec les 7/8 de la population mondiale. Cela vaut également à l’échelle des Nations Unies où la division Nord/Sud s’exacerbe. Enfin, concernant la transition numérique, le G7 devra mettre un accent particulier sur l’Intelligence artificielle. L’Italie et l’Europe ont bien réagi concernant la protection des personnes, mais sur les plans technologique et industriel un retard critique demeure. Face à ce défi crucial, il est nécessaire de mener une réflexion qui nous permette de ne pas seulement choisir parmi des fournisseurs extra-européens, en espérant que la dépendance en matière d’énergie voire de semi-conducteurs et de batteries nous ait servie de leçon. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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