"Bientôt des mécanismes plus stricts pour rapatrier les personnes qui n'ont pas le droit d'asile."
21/08/2023
Italie. Revue de presse.
Les perspectives du budget qui sera présenté à l’automne, et les fonds manquants pour la santé et la prolongation de la baisse des charges salariales, font la une de plusieurs journaux. Les propos divergents au sein de la majorité sur la destitution du général Roberto Vannacci font aussi les gros titres : « La droite isole le ministre de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie) » (Repubblica), « Le défi du général qui divise la droite » (Stampa). La rencontre entre Matteo Salvini et Giorgia Meloni dans les Pouilles est également citée en Une.
Les JT couvrent essentiellement les pics de chaleur prévus pour aujourd’hui et demain, notamment dans le centre et le nord de la péninsule.
PREMIER PLAN, Repubblica, A. Ziniti : « Vingt mille enfants débarqués seuls : '’Des victimes de la traite que l'Etat ignore’’ » : « Les jeunes garçons, pour la plupart égyptiens, se présentent directement aux commissariats de Lombardie (Crémone et Bergame en particulier) ou bien sont trouvés dans la rue. Ils ont déjà reçu cette indication avant de partir, ils savent qu'une fois arrivés en Italie, ils seront placés pendant un certain temps dans un centre d'accueil et qu’ensuite, ils seront récupérés par ceux qui vont les exploiter pour rembourser la somme due aux trafiquants pour le passage vers l'Europe. Les jeunes filles, dont la plupart, cette année, sont ivoiriennes, sont déjà destinées à la prostitution et pas seulement en Italie. Ce trafic concerne plus de 10.000 mineurs non accompagnés, dont la moyenne d’âge a chuté cette année entre 14 et 16 ans, que les communes italiennes ne savent plus où loger en raison de la saturation totale des structures qui leur sont dédiées. Car les 10.000 nouveaux arrivants s'ajoutent aux 10.000 autres déjà présents en Italie qui n'ont pas encore atteint l'âge de la majorité et il n'y a que 6.300 places dans le système d'accueil. Au début de l'année, l'Anci (Association nationale des Communes Italiennes) avait demandé au gouvernement de financer 4.000 places supplémentaires, mais sans succès. Et maintenant, les maires élèvent la voix contre ce qu’ils estiment être une « fuite des responsabilités » et rappellent au gouvernement que la responsabilité du premier et du deuxième accueil des mineurs migrants appartient à l'État et non aux Communes, et demandent une intervention urgente du Viminale. Entre 700 et 800 millions d'euros : c'est la somme qui, selon le responsable de l'immigration d'Anci, Matteo Biffoni, devrait être mise sur la table immédiatement, aussi pour atténuer les conséquences dévastatrices du décret Cutro qui réduit de 100 à 60 euros le montant journalier pour chaque migrant mineur accueilli et que les associations considèrent comme absolument insuffisant pour garantir les services requis par la loi. Ainsi, des centaines de mineurs qui ont affronté seuls la traversée de la Méditerranée sont ballottés d'une commune à l'autre, même loin des communes où ils sont accueillis, avec le risque de ne pas être protégés du système de la traite qui veut les transformer en esclaves en Europe. »
PREMIER PLAN, La Stampa, F. Amabile : « Migrants, la colère des Régions qui accusent le Viminal: ‘’ Une gestion impossible ‘’ » : « Les Régions se sont ajoutées aux maires qui protestent depuis des jours à cause d’un système d’accueil des migrants devenu impossible à gérer au niveau local. Le conflit est politique, mais il serait réducteur de le considérer comme un simple débat entre la majorité et l’opposition ; le président de droite de la Région Basilicate, Vito Bardi ainsi que les maires de la Ligue de la Vénétie s’opposent aussi au choix du gouvernement. Le ministère de l’Intérieur a essayé de désamorcer la polémique en définissant ‘surréelle’ la protestation des maires et en affirmant que le fait que ‘’ 4 régions de gauche n’ont pas voulu déclarer l’état d’urgence a retardé les interventions sur leur territoire ‘’. La secrétaire du PD, Elly Schlein, accuse le gouvernement d’être incapable de gérer tant les débarquements que l’accueil des migrants : ‘’ la vérité est que les Communes sont abandonnées à elles-mêmes dans la gestion de la crise, une gestion nationale sur le système d’accueil est nécessaire. ‘’ »
ENTRETIEN, A. Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires étrangères, Corriere della Sera, P. di Caro : « Bientôt des mécanismes plus stricts pour rapatrier les personnes qui n'ont pas le droit d'asile » - « Le mémorandum européen avec des fonds doit être appliqué pour renforcer la Tunisie » - De nouvelles règles sur l'immigration, qui iront vers un nouveau durcissement, aux batailles libérales sur lesquelles Forza Italia veut se démarquer "sans que cela ne remette en cause le gouvernement ", jusqu'à la revendication du nom et du symbole dans la course aux élections européennes, sans accords ni nouveaux rassemblements. Antonio Tajani parle de tout, en vue de la reprise de l'activité politique que "nous savons difficile, mais pour laquelle nous travaillons, en partant d'un point fixe : la productivité et les salaires doivent augmenter dans ce pays". Q. Lors de la campagne électorale, vous avez déploré une situation d'urgence en matière d'immigration, mais depuis lors, le nombre de débarquements a augmenté. Ne craignez-vous pas de décevoir les Italiens ? R. « Le problème de l'immigration clandestine n'est pas seulement italien. Il a trait à des crises qui préexistaient à notre gouvernement, mais aussi à des crises nouvelles : la route des Balkans continue d’être utilisée ; la poussée du continent africain est énorme, notamment à cause de la crise alimentaire ; il y a des crises en Afghanistan, au Pakistan, au Soudan, en Côte d'Ivoire, en Guinée, au Burkina Faso et, aujourd'hui, même au Niger, qui était un pays engagé pour contenir l'exode. Q. En fait, vous vous êtes engagés à conclure des accords en Tunisie, mais ils ne semblent pas avoir abouti jusqu'à présent. R. En Tunisie, ils font tout ce qu'ils peuvent. Ces dernières heures, ils nous ont informés qu'ils avaient saisi à Sfax quatre bateaux prêts à partir, des armes, de l'argent... Mais ils ont deux énormes problèmes. Le premier est celui des faux bateaux de pêche qui quittent la Libye et, conduits par des trafiquants d'êtres humains, arrivent à Sfax et chargent des migrants. L'autre, connexe, est qu'il leur est difficile d'intervenir en raison du peu de moyens et d'hommes dont ils disposent : les forces armées font des tours de gardes épuisants, mais elles ne parviennent pas à endiguer le flux. Q. Et alors ? R. Le mémorandum européen qui alloue 100 millions à la Tunisie pour faire face à cette crise migratoire doit donc être appliqué - et si possible mis en œuvre, au plus vite. Grâce à ces fonds, nous pouvons leur fournir des patrouilleurs qui sont en train d'être réaménagés, tout comme nous pouvons mettre à disposition la Guardia di Finanza (ndr : police douanière et financière) et la Police pour former leurs militaires et leurs forces de l'ordre aux opérations de contrôle et d'endiguement". Q. Mais en attendant? Les maires protestent, la Sicile porte un lourd fardeau. R. C'est vrai, toute l'Italie porte un fardeau qui devrait être celui de toute l'Europe, et nous travaillons au sein de l'UE pour cela. Le ministère de l'Intérieur prévoit une redistribution plus équitable des migrants, mais nous avons également l'intention d'inclure des mécanismes plus stricts et plus efficaces pour le rapatriement de ceux qui n'ont pas le droit d'être accueillis. Nous le ferons très prochainement. Q. A la rentrée, il faudra aussi s'attaquer aux nombreux sujets économiques : verrez-vous G. Meloni après votre affrontement sur les surprofits ? R. Il n'y a pas de réunions secrètes ou autres, nous nous verrons à la rentrée gouvernementale et je ne parlerais pas d'affrontement mais de positions différentes. Je parle presque tous les jours avec la présidente du Conseil, il n'y a pas de problème de stabilité gouvernementale, mais des idées qui ne coïncident pas toujours. Pour nous, il est nécessaire de modifier le décret, sur les trois points fondamentaux : protéger les banques locales, prévoir un prélèvement unique et la déductibilité de la contribution. Nous ne changeons pas d'avis et nous allons réfléchir à la manière de le faire. Q. La BCE ne vous impose-t-elle pas cela ? R. La BCE a donné des lignes directrices comme elle l'a fait avec l'Espagne, nous avions prévenu sur certains points qu'il y aurait des problèmes. Mais elle devrait aussi faire un examen de conscience sur sa politique de hausse des taux, qui a eu des conséquences très visibles sur l'économie. Q. Avec lesquelles il faudra compter dans la loi de finances... R. La crise est là, mais nous travaillons pour y faire face au mieux, en commençant par une spending review qui ne sera pas sur le modèle Cottarelli mais pragmatique. Il y a des services offerts aujourd'hui par le public qui, avec moins de dépenses, peuvent être gérés par le secteur privé. Et puis justement, le mot d'ordre doit être la croissance, de la productivité et des salaires. Il y a un risque de ralentissement économique, la crise en Chine, où je me rendrai en septembre, est une variable sérieuse, le ralentissement en Allemagne… Mais nous poursuivrons les réformes. Pensez qu’uniquement en accélérant la justice civile, nous gagnerons à nous seuls 3 % du PIB. Nous connaissons les difficultés, mais elles ne nous font pas peur. Q. Un autre thème est le mouvement des partis qui se réfèrent au Centre : Renzi se lance et, de Toti à Lupi, ils appellent à un renforcement du centre du centre-droit, ce qui semble être un appel mais aussi un encerclement de FI. R. Et je tiens à le dire très clairement : nous sommes le centre. Nous n'avons pas besoin d'autres généraux, FI représente le parti populaire en Italie et en Europe avec le PPE, dont je suis vice-président. Q. Cela signifie-t-il qu'il n'y aura pas d’accords aux élections européennes, que vous ferez cavalier seul ? R. Nous pouvons envisager des accords et des alliances au niveau administratif, avec des listes civiques et d'autres formations, comme nous l'avons toujours fait, mais il ne fait aucun doute que FI se présentera avec son propre symbole, avec le nom de Berlusconi et la référence au PPE. Nous ne demanderons pas d'abaisser le seuil en dessous de 4 %. Si des personnalités veulent également adhérer en tant qu'indépendants, nous pouvons en discuter, il est bon de s'élargir, nous sommes ouverts. Mais FI reste et restera, elle ne deviendra un ‘’taxi’’ pour personne, nous ne renoncerons pas à notre indépendance, à notre nom, à notre symbole et à notre identité ».
ARTICLE, La Stampa, A. Barbera, « Le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti (Ligue) propose Daniele Franco à la Bce, une nomination qui divise le ministère de l’Économie et la Banque d’Italie. » : « Qui choisir entre l’ancien ministre de l’Économie Daniele Franco (Indépendant) et Piero Cipollone comme successeur de Fabio Panetta au Conseil exécutif de la BCE ? Il y a deux jours, nous avions raconté dans ce journal que le match diplomatique de l’Italie pour le siège de président de la Banque européenne d’investissement (BEI) était perdu d’avance. Les candidats forts étaient la ministre socialiste espagnole Nadia Calvino, qui partait favorite, et l’ancien responsable du Trésor de Mario Draghi, c’est-à-dire Daniele Franco. L’Italie a donc décidé de concentrer ses efforts pour conserver le siège que quittera Panetta au Conseil exécutif de la BCE en septembre. Le poste de Fabio Panetta à Francfort, qui à partir du 1er novembre deviendra gouverneur de la Banque d’Italie, reste stratégique. Cet organe (composé de cinq économistes et de Christine Lagarde, la présidente de la BCE) est la chambre de compensation des 20 gouverneurs de la zone euro, d’où il est possible d’influer sur la politique monétaire et la régulation des taux directeurs. Cipollone est estimé tant par le gouverneur sortant (Ignazio Visco) que par Fabio Panetta. Puisque les membres du Conseil exécutif de la BCE sont nommés par le Conseil européen, il est d’usage que le choix du candidat soit fait d’un commun accord entre le gouvernement et la Banque d’Italie. L’unanimité sur le nom de Cipollone était aussi due à son curriculum : longtemps directeur exécutif de la Banque mondiale, il a acquis une expérience dans les systèmes de paiement, compétence de Panetta à Francfort. Et pourtant jusqu’ici la décision officieusement prise entre le gouvernement et la Banque d’Italie n’avait pas tenu compte de l’avis du ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti, qui a avancé le nom de Daniele Franco. La nouvelle a provoqué l’embarras à la Banque d’Italie, qui tenait pour acquis le choix de Cipollone. Sur le papier, Franco a un curriculum plus fourni que celui de Cipollone : Trésorier de l’État, directeur général de la Banque d’Italie, ministre de l’Économie. Reste à savoir si l’opinion de Giorgetti est partagée par Meloni. Panetta, qui a un excellent rapport avec Meloni, pourrait intervenir pour faire pencher la balance du Palais Chigi sur Cipollone. L’issue sera un signal des rapports entre Meloni et Giorgetti, alternant entre synergie et froideur. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, F. Fubini, M. Sensini : « Crédit d'impôt pour les banques : médiation sur les surprofits » : « Garantir le maximum de recettes en 2024, car des ressources sont absolument nécessaires pour une manœuvre budgétaire qui s’avère difficile, et en même temps alléger le fardeau pour les banques. Les techniciens du gouvernement et des partis politiques, qui travaillent depuis plusieurs jours sur les éventuelles modifications de la nouvelle taxe sur les surprofits des banques, ont apparemment trouvé une solution pour atteindre ces deux objectifs. Et ainsi apaiser le mécontentement de la majorité, l'irritation des banques, et peut-être aussi, dans une certaine mesure, les inquiétudes de Bankitalia et de la BCE. Mais surtout confirmer la ligne de la Présidente du Conseil, qui s'est attribué la maternité de la mesure et l'a fortement revendiquée. Elle pourrait être suivie d'autres interventions "ciblées" sur les secteurs économiques qui font des gros bénéfices en des circonstances particulières. La solution pour les banques serait un crédit d'impôt. Au moment du paiement de la nouvelle taxe, dans le courant de l'année prochaine, les banques se verraient accorder un crédit d'impôt d'une valeur égale ou légèrement inférieure, qu'elles pourraient utiliser les années suivantes pour payer les leurs impôts. Le crédit pourrait avoir une durée de cinq ou dix ans, il pourrait être égal à 100 % du prélèvement sur les bénéfices ou un peu inférieur au montant des surprofits des banques. La recherche de ressources pour financer les nombreux engagements de 2024, de la confirmation de la réduction de la charge fiscale à la réforme de l'impôt sur les revenus, les retraites, les contrats de travail et les grandes œuvres, est une priorité pour le gouvernement, mais il faut encore trouver au moins 20 à 25 milliards d'euros supplémentaires. Une partie des fonds pourrait provenir de la réforme fiscale. Parmi les hypothèses, il y a aussi la possibilité d’avoir recours à d'autres prélèvements extraordinaires, dans des secteurs économiques qui, selon le gouvernement, tirent profit de situations que le gouvernement ne considère pas normales. »
ARTICLE, Repubblica, V. Conte, « La baisse des impôts face au mur de la loi de finances, et en janvier moins d'argent sur la fiche de paie » - « Le gouvernement à la recherche de ressources pour sauver la loi de finances et la mesure symbolique des "100 euros" : 12 milliards sont nécessaires pour intervenir sur la charge fiscale. Début 2024, un tiers de l'allégement sera perdu. L'objectif est de récupérer des fonds par le biais de la délégation fiscale » : « Les comptes ne sont pas bons pour le budget. Et surtout sur sa mesure-phare : la réduction de la charge fiscale au profit des salariés jusqu'à 35.000 euros de revenu brut. La mesure expire à la fin de l'année. Ne pas la confirmer reviendrait à supprimer dès janvier les fameux "100 euros" brandis par le gouvernement à 13,8 millions de salariés. Mais la prolonger, ou mieux encore la rendre structurelle, comme le promet sans cesse G. Meloni, comporte un péril qui, en ces jours d'août, fait son apparition parmi les tableaux des techniciens. En janvier, autre étape : ceux qui bénéficient aujourd'hui de 92 euros nets tomberont à 66 euros, perdant ainsi près d'un tiers de l'allègement. Un problème pour une année électorale cruciale pour l'exécutif de droite, entre les élections européennes, régionales et municipales. Car lorsque le gouvernement dit vouloir confirmer la baisse de la charge fiscale - qui est en fait une réduction de la contribution puisque ce sont les cotisations sociales qui sont réduites - il n'explique pas complètement ce qu'il veut refinancer. C'est là que le nouveau cadre de la réforme fiscale qui vient d'être approuvée par le Parlement, vient à la rescousse. Son auteur, le vice-ministre de l'économie Maurizio Leo, tentera de combler cette lacune par la magie des tranches d'imposition de l'Impôt sur le revenu (Irpef). Au cours de la seconde moitié de l'année, de juillet à décembre, la réduction a augmenté de 4 % pour atteindre respectivement 7 et 6 points. Si le gouvernement Meloni voulait rendre structurels ces 6-7 points (produisant les "100 euros"), la dépense serait insoutenable : 15 milliards bruts (11 nets). L’impôt sur le revenu est payé sur les salaires, nets des cotisations sociales. Si le gouvernement réduit les cotisations, il augmente le revenu imposable sur lequel le travailleur paie des impôts. Ce ne sont pas les seuls problèmes. La surinflation guette et, par le biais de la ponction fiscale, ampute davantage de pouvoir d'achat. Ce n'est pas un hasard si les syndicats demandent que les déductions soient réévaluées en fonction de l'inflation. Ils demandent également d'éviter que les heures supplémentaires ou une promotion n'annulent l'avantage, en portant le revenu juste au-dessus de 25 ou 35 000 euros. Le gouvernement a beaucoup de travail ».
ARTICLE, La Repubblica, G. Casadio, « La droite désavoue le ministre de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie) sur l’affaire Vannacci qui divise le gouvernement » : « La droite se divise à propos du général Roberto Vannacci. Nombreux sont ceux qui, au sein de la majorité, ne considèrent pas comme graves les propos du général dans son livre homophobe et sexiste. Ils prennent plutôt leurs distances avec le ministre de la Défense Guido Crosetto, coupable d'avoir "humilié" Vannacci et de s'être conformé au "politiquement correct". Après la phrase de Giovanni Donzelli ("Il ne revient pas au politique, ni au gouvernement, ni au parti minoritaire" d'évaluer la justesse de ce qui est écrit), la brèche au sein de la droite s'est ouverte. C'est le secrétaire d’Etat à la Culture, Vittorio Sgarbi, qui a commenté hier sur les réseaux sociaux : "Après le traitement subi par le général Vannacci, pourra-t-il encore écrire et parler ou devra-t-il être humilié par la dictature de la minorité à travers l'autorité de l'État ? Il s'agit d'un "régime". Les attaques contre Guido Crosetto sont en fait indirectes. Elles visent d'abord le Parti démocrate et l'opposition, révélant la division de la majorité. Guido Crosetto avait réagi samedi par un communiqué dans lequel il revendiquait sa fidélité à la Constitution et aux lois et dénonçait cette droite avec laquelle il n'est pas à l'aise. Il est revenu hier dans un tweet pour souligner sa différence : "Je suis différent de ceux qui m'attaquent d'un côté et de l'autre". Le général Roberto Vannacci intervient également pour décliner l'offre de Forza Nuova, le parti d'extrême droite, qui lui a proposé une candidature à Monza lors des élections partielles, dans le siège qui était celui de Silvio Berlusconi.»
ARTICLE, Il Messaggero, « Donzelli, Sgarbi and co : le front pro-Vannacci » - « Le ministre de la Défense Crosetto : ‘’ Je suis différent de ceux qui m’attaquent’’ » : « Giovanni Donzelli, Vittorio Sgarbi, Augusta Montaruli et autres (principaux) représentants de Fratelli d’Italia ont pris la défense de Vanacci : à droite, le front s'élargit en faveur de l'ancien commandant de la Brigade parachutiste Folgore, qui a fait la une des journaux pour son livre contenant une série de déclarations sur les homosexuels, sur la volleyeuse Paola Egonu [ndr : dont il a écrit que ‘’ses traits somatiques ne correspondent pas à l’italianité’’] et sur les migrants. La droite le défend bec et ongles et le hashtag _#IostoconVannacci _(ndr : JesuisavecVanacci) prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Le premier à intervenir a été Giovanni Donzelli [ndr : député FdI et responsable organisation] du parti, l'un des fidèles de Meloni. : ‘ ’Il n'appartient pas à la politique d'examiner la rectitude morale du contenu des écrits. Ni au gouvernement, ni au parti minoritaire". " Si nous établissons qu'il appartient à la politique de décider si des idées sont bonnes ou mauvaises, ce sera la fin de la démocratie ". Le secrétaire d’Etat à la culture, Vittorio Sgarbi, s'en est également pris quant à lui au ministre de la défense, Crosetto, qui avait annoncé des mesures disciplinaires à l'encontre de son subordonné. "Dans la garantie des droits, il n'y a pas de hiérarchie. Nous avons vu que le mariage de deux personnes du même sexe est reconnu comme légitime par le commandement de l'armée. Il s'agit d'une affaire privée, mais l'union peut avoir lieu en uniforme. Nous ne le contestons pas mais, de même, il doit être permis, non pas en uniforme, mais dans un livre, d'écrire ses idées, entre autres liées à des principes chrétiens profonds, sans subir de sanctions". Et encore : ‘’Le général Vannacci pourra-t-il encore écrire et parler ou devra-t-il être humilié par la dictature de la minorité à travers l'autorité de l'État ? C'est cela le "régime". Le ministre Crosetto, hier, est intervenu en disant "être différent, et très différent, de ceux qui m'attaquent d'un côté et de l'autre". Pour défendre Vannacci, la vice-présidente FdI de la Chambre, Augusta Montaruli a dit que : " La gauche qui fait une polémique sur les paroles de Donzelli admet vouloir jouer son propre rôle de censure non seulement sur nous mais sur les Italiens. Cela confirme qu'elle est plus soviétique que démocratique’’ . Sur la même longueur d'onde, on retrouve le chef de groupe Tommaso Foti : " Il a suffi que Donzelli touche une corde sensible du PD, à savoir la tentative de vouloir remplacer l'autorité hiérarchiquement compétente pour juger le comportement du général Vannacci, et c'est contre lui que s'est concentrée l'attaque des fidèles et des divers acolytes de Schlein". Vannacci, quant à lui, rejette la ‘’cour’’ de Forza Nuova qui aurait voulu qu'il se présente aux élections partielles de Monza, dans la circonscription laissée vacante par la mort de Berlusconi : "Je suis un militaire, c'est ce que j'ai toujours voulu faire. Je le fais depuis l'âge de 17 ans. Pour l'instant, je n'ai pas encore pensé à d'autres alternatives, mais je remercie tous ceux qui ont pensé à quelque chose comme cela, parce que cela signifie que, d'une certaine manière, ils m’accordent leur confiance. ". Du côté de l'opposition, la controverse continue. Pour la secrétaire démocrate Schlein, "La Constitution est antifasciste, nous ne pouvons tolérer les tentatives de révision de l'histoire qui nient le droit à l'existence à certains groupes de personnes"._Et Nicola Fratoianni (Si) : "Au sein du gouvernement, ils ressemblent malheureusement et dangereusement au Docteur Follamour qui n'a pas pu empêcher son propre bras de se tendre de temps en temps". »
ARTICLE, Il Messaggero, G. Rosana, « Négociation sur le déficit, à la recherche d’une ouverture de la part d’Ursula von der Leyen » : « L'accord sur la réforme du Pacte de stabilité et de croissance est le match le plus attendu de la "rentrée" de l'UE après la pause estivale. La discipline budgétaire avait été suspendue au début de la pandémie de Covid-19 et l’était restée avec le début de l'invasion russe de l'Ukraine et la crise énergétique qui s'en est suivie. A partir du 1er janvier prochain, la clause de sauvegarde générale du pacte sera désactivée et les règles de l'UE destinées à protéger des finances publiques saines s'appliqueront à nouveau. Le calendrier serré proposé par l'Espagne, qui assure la présidence tournante du Conseil de l'UE jusqu'en décembre, prévoit une confrontation sur la réforme de la gouvernance économique lors de l'Ecofin informel de Saint-Jacques-de-Compostelle à la mi-septembre, dans le but de tirer des conclusions lors de la prochaine réunion formelle à Luxembourg en octobre. Et ces mêmes jours, comme chaque année, le dialogue entre Bruxelles et les capitales de l'UE va encore se resserrer puisque d'ici le 15 octobre, tous les gouvernements devront transmettre à la Commission européenne leur document de planification budgétaire pour 2024. Bref, tout est mis en œuvre pour trouver un équilibre et aplanir les résistances, notamment celles de l'Allemagne et d'un certain nombre de frugaux qui s'étaient opposés à un document commun diffusé fin juin. Certes, une zone euro en faible croissance (+ 0,3 % au deuxième trimestre de l'année, selon Eurostat) et proche du gouffre de la récession (à commencer par l'Allemagne et les Pays-Bas, selon les prévisions du Fonds monétaire international) ne peut qu'influencer le débat et bouleverser les alliances traditionnelles. Les Néerlandais, par exemple, autrefois partisans de l'austérité, se montrent depuis des mois plus enclins au dialogue que par le passé. La proposition mise sur la table par l'exécutif européen définit les contours d'un pacte plus flexible, avec des plans de remboursement de la dette nationale basés sur le modèle du Pnrr et un horizon temporel plus large (entre quatre et sept ans) jusqu'à des sanctions certaines mais plus contenues pour ceux qui ne respectent pas les engagements pris avec Bruxelles. Le texte de la Commission ne prévoit cependant pas le découplage des investissements clés du calcul de la dette publique, fortement voulu par les pays très endettés comme l'Italie et la France. Bruxelles a en effet choisi d'étaler les coupes sur plusieurs années pour les Etats qui proposent des plans à long terme centrés sur des objectifs communs. Le risque de s'éterniser, classique dans les négociations bruxelloises, est là, à tel point que certains évoquent la possibilité, encore lointaine, d'une nouvelle prolongation in extremis de la suspension de l'ancien pacte, en l'absence d'accord. Mais la Commission est déterminée à aller de l'avant. Mais l'enjeu est aussi politique. Bruxelles ne souhaite pas isoler l'Italie. Non seulement parce qu'elle est la troisième économie de l'Union, mais aussi pour des calculs électoraux en vue du renouvellement du leadership politique de l'Union : balles en main, la reconfirmation d'Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, dans un peu moins d'un an, nécessitera, sinon le parrainage, du moins la non-belligérance de Rome. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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