"Les mots de Carlo Nordio (Frères d’Italie) sur l’attentat de Bologne : "matrice néofasciste"."
02/08/2023
Italie. Revue de presse.
Le débat autour des modifications de certains projets du Plan de Relance National (PNRR) fait les gros titres « La bataille sur les fonds du PNRR » (Corriere della Sera), « Les banlieues oubliées [par le PNRR] » (La Repubblica), « PNRR, le bras-de-fer entre le gouvernement et les communes : 16 milliards d’euros sont perdus » (La Stampa), « A la recherche des couvertures pour couvrir les coupes au PNRR » (Sole 24 Ore). L’inculpation de D. Trump pour avoir tenté d’inverser le résultat des élections de 2020 est aussi citée « Assaut au Congrès, Trump est inculpé » (Corriere, La Repubblica).
ARTICLE, La Stampa, F. Capurso « Le ministre Fitto (Frères d’Italie) annonce vouloir avancer sur le PNRR mais environ 16 milliards ont été supprimés. Le bras-de-fer avec les communes commence » : « Environ 15,9 milliards d’euros correspondant à une centaine de projets du PNRR seront officiellement abandonnés dans la dernière révision du Plan de Relance. ‘’Nous transférerons ces dépenses sur d’autres lignes de financement’’ assure le ministre Raffaele Fitto devant les Chambres, afin d’éviter que ces milliards ne soient perdus. Toutefois, l’incertitude demeure et provoque l’agitation des maires car une bonne partie de ces fonds leur était destinée. Les experts comptables de la Chambre et du Sénat sont eux aussi inquiets, comme cela apparait dans leur rapport soulignant le fait que le gouvernement n’a pas encore expliqué ‘’quels seront les instruments et les modalités’’ de ce transfert. C’est un véritable ‘’problème pour ces projets dont la réalisation est à un stade avancé’’ et cela pourrait provoquer ‘’des ralentissements et des incertitudes dans leur réalisation’’. Il est donc ‘’crucial’’ d’identifier les nouvelles sources de financement. La nervosité s’invite aussi au sein de la majorité de droite, puisque ce rapport se transforme en une véritable arme pour les partis d’opposition. Le ministre Fitto réplique que ‘’l’interruption de financement se concrétisera à la fin de la discussion avec la Commission Européenne et c’est à ce moment-là que nous reverrons le financement à travers d’autres fonds’’. Toutefois, cela ne suffit pas pour les communes. Le maire de Bari, Antonio Decaro, également président de l’Association des Maires d’Italie (ANCI), déplore ‘’on nous a privé d’environ 13 milliards sur les 16 promis et nous n’en comprenons toujours pas les raisons’’. A cela s’ajoute aussi les propos du président de la région de Vénétie, Luca Zaia ‘’ nous sommes tous préoccupés, il y a des centaines de projets en suspens, de la création de crèches aux travaux contre les problèmes hydrogéologiques’’. »
ENTRETIEN, Corriere, de Matteo Renzi, fondateur d’Italia Viva et ancien Président du Conseil, « Je vous explique pourquoi je suis favorable à l’élection directe du Président du Conseil. L’affaire du Twiga? [ndr : club de plage à Forte dei Marmi, en Toscane, détenu par la ministre du Tourisme Daniela Santanchè] Chacun fait ce qu’il veut », par M.T. Meli : « Le principe de l’élection directe du Président du Conseil est simple : le citoyen élit le chef du gouvernement comme il élit le maire. C'est l'engagement que le Troisième pôle a mis dans son programme commun. Élire le Président du Conseil au suffrage direct, c'est défendre les institutions dans une période de crise de la démocratie dans le monde. Sur les réformes, la majorité et les oppositions travaillent ensemble. Quand j'étais premier ministre, la droite a fait échouer la réforme pour m'attaquer personnellement : je ne ferai pas comme eux. Quand Meloni était à l'opposition, elle m'a attaqué tous les jours sur l'euro, l'OTAN, les forages, l'immigration. Je suis et reste dans l'opposition à ce gouvernement, mais si elle a changé d'avis sur ces questions, j'en suis heureux. Calenda refuse l'élection directe mais il a pourtant bien signé le programme électoral du troisième pôle, qui l’incluait. Je tiens beaucoup à la commission d’enquête sur le covid parce que je n'ai pas peur de la vérité. Italia viva se porte très bien. Nous étions 14 députés, nous sommes maintenant 16, l'année prochaine nous serons 20. En octobre, nous irons au congrès. Et en Europe, nous aiderons les réformistes à vaincre les souverainistes et les populistes. »
nARTICLE, Il Corriere della Sera, M. Madonia, « Les mots de Carlo Nordio (Frères d’Italie) sur l’attentat de Bologne : ‘’matrice néofasciste’’ » : « ‘’La matrice néofasciste de l’attentat a été établie par la justice", a déclaré le ministre de la Justice, Carlo Nordio, à la veille du 43e anniversaire du massacre de la gare de Bologne qui a coûté la vie à 85 personnes et en a blessé plus de 200. Le ministre a ainsi tenté de mettre fin à la controverse avec l'Association des familles de victimes qui l'avait accusé "d'avoir prêté assistance à des terroristes". La question avait été soulevée par les avocats de l'ancien membre des NAR [Nuclei Armati Rivoluzionari, Groupes armés révolutionnaires] Gilberto Cavallini, qui avaient demandé l'annulation de la condamnation au premier degré parce que quatre juges populaires avaient dépassé la limite de 65 ans prévue par la loi. Lors d'une audition, le ministre avait cité un arrêt de la Cour suprême de cassation qui allait dans le sens de la thèse de la défense, ce qui avait exaspéré les familles des victimes. Dans son communiqué d'hier, Nordio a tenté de clore l'affaire. "Il a été précisé que la limite de 65 ans, comme âge maximum des juges populaires des cours d'assises, ne vaut qu'au moment de la nomination. Les inquiétudes de Bologne doivent être définitivement dissipées", écrit le ministre. Des mots qui n'ont cependant pas suffi aux membres de la famille. Cet anniversaire est plein d'espoir grâce aux procès en cours de Cavallini et Bellini, condamnés à la prison à vie en première instance. Mais aussi d'inquiétude en raison du climat politique et culturel. Du côté du gouvernement, nous assistons à des manifestations déplaisantes de la part d'amis des terroristes ou du moins en phase avec leurs "intérêts". Le massacre de Bologne reste une corde sensible pour certains milieux de la droite italienne, qui ont toujours contesté la matrice néo-fasciste et les condamnations des anciens membres des NAR, Francesca Mambro et Valerio Fioravanti. Aujourd'hui, l'exécutif sera représenté par le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi. Pour éviter les protestations, Matteo Piantedosi ne s’exprimera qu’à l’intérieur de la mairie et non plus sur la place. La participation de la secrétaire du PD, Elly Schlein, et de Patrick Zaki, qui est revenu à Bologne il y a une semaine après avoir été gracié par le président égyptien, a déjà été annoncée. Le président du Sénat, Ignazio La Russa, commémorera également l'anniversaire du massacre dans l'hémicycle. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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