"Hommage du président au grand écrivain italien catholique de l’unification italienne Alessandro Manzoni, occasion de revenir sur les valeurs fondamentales de la République."
23/05/2023
Italie. Revue de presse.
Les aides pour la région Emilie-Romagne qui devraient être adoptées lors du conseil des ministres de ce mardi font la Une de plusieurs quotidiens : « Inondations, voici toutes les mesures prévues » (Corriere della Sera), « Inondations : gel des factures et un fonds pour relancer les zones sinistrées » (Messaggero, Sole 24 Ore). L'allocution du Chef de l’Etat à l’occasion du 150e anniversaire de la mort de l’écrivain Alessandro Manzoni est aussi en une : « « Arrêtons de parler d’ethnie » » (La Repubblica, Avvenire). Procès sur l’effondrement du Pont Morandi de Gênes en 2018 « « Nous savions qu'il y avait des risques de chute » » (Stampa). Plan de Relance « L’Europe freine sur les fonds du PNRR » (Il Giornale)
Les JT couvrent les opérations de pompage et nettoyage dans les zones frappées par les inondations en Emilie-Romagne, la convocation du Conseil des ministres sur les aides économiques pour cette région, l'allocution du Chef de l’Etat à l’occasion du 150e anniversaire de la mort d’Alessandro Manzoni, et le 31e anniversaire de l’attentat de la mafia contre le juge Giovanni Falcone.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « ‘’Il faut aller puiser les ultimes ressources’’ affirme Giorgia Meloni ; la Ligue s’oppose à la nomination de Bonaccini comme commissaire » : « ‘’Il faut aller chercher toutes les ressources disponibles’’ a indiqué Giorgia Meloni à son gouvernement en vue de la réunion qui se tiendra aujourd’hui [sur l’urgence en Emilie-Romagne]. Le Conseil des ministres convoqué ce jour devra permettre d’approuver les premières mesures d’aide et chaque ministère doit présenter ses solutions et des fonds à allouer. Meloni s’est entretenue avec tous ses ministres ou presque, avec les maires des communes touchées et avec le Président de la région Emilie-Romagne, Stefano Bonaccini. La donnée la plus attendue est la somme finale que le gouvernement sera en mesure de mobiliser pour faire face à l’urgence. Certaines estimations atteignent les 5 voire 6 milliards d’euros de dégâts. Le Conseil des ministres devrait permettre de débloquer une première tranche de 300 millions, dont 100 millions relevant du ministre Francesco Lollobrigida pour aider le secteur agricole. Matteo Salvini, ministres des Infrastructures et des transports, a débloqué plusieurs millions pour des ‘’interventions urgentes’’ dans les petites communes et pour réparer des bâtiments des forces de l’ordre. Une goutte d’eau dans l’océan pour ceux qui ont tout perdu, mais c’est une première étape. Une part conséquente des aides proviendra du Fonds de solidarité européen et le ministre Urso appelle à faire vite. Giorgia Meloni entend d’abord que l’on s’occupe des premiers secours et interventions d’urgence, et s’occuper ensuite de la reconstruction. Cela soulève la question du Commissaire qui sera en charge de cette reconstruction. Meloni aurait déjà tranché pour Stefano Bonaccini [président de la région et membre du Parti démocrate, ndr] auquel sont favorables également une bonne partie de la coalition ainsi que les syndicats et les entreprises. La Ligue et Matteo Salvini s’opposent toutefois à cette nomination et ont insisté au point d’obtenir que le commissaire nommé ‘’ne soit pas un membre du Parti démocrate’’. En attendant, le Ministère de l’Economie et des Finances a mis au point la suspension des obligations fiscales et des prêts bancaires jusqu’au 30 novembre prochain, ou encore le renflouement du Fonds d’urgence national. La Présidente du Conseil et le ministre en charge du Plan de Relance ont dit que les milliards du PNRR ne seront pas utilisés. Giancarlo Giorgetti tentera également de reflécher les fonds pour la prévention des risques hydrogéologiques non alloués. Le décret comprendra en outre une série de normes pour réorganiser le travail en entreprise, la scolarité et les examens, ainsi que les concours de la fonction publique. »
ARTICLE, la Repubblica, V. Conte, « Le Ministre de l’Économie et des Finances veut utiliser une partie des fonds du Pnrr pour l’Émilie-Romagne » : «Le ministère de l’Économie et des Finances a récemment fait part de sa volonté d’allouer une partie des fonds destinés au Plan national de Relance et de Résilience (Pnrr) à la reconstruction après les intempéries en Émilie-Romagne. Si G. Meloni a déclaré que ‘’d’autres fonds devraient être utilisés’’ plutôt que ceux du Pnrr, le Conseil des ministres discutera prochainement de l’usage des fonds de ce dernier, alors que près de 100 millions d’euros devront être dépensés au minimum pour subvenir aux besoins de la région. Le Conseil instituera aussi un Commissariat unique auprès du Ministère de l’Environnement dans le but d’accélérer les programmes triennaux d’intervention des autorités du bassin qui sont compétentes, depuis 2006, en matière de ‘’gestion des sols, de protection de l’eau et de gestion des ressources hydriques’’ (aucun programme triennal n’a encore été adopté à ce jour). Les autorités du bassin ont jusqu’au 30 juin pour transmettre un premier programme d’intervention au Ministère de l’Environnement afin que celui fasse parvenir au MEF les prévisions budgétaires du plan triennal 2024-2026. Dans cette optique, un fonds de 840 millions d’euros par an sera alloué au Ministère de l’Environnement pour chacune des années 2024, 2025 et 2026. »
COULISSES, La Repubblica, de C. Vecchio, « L’inquiétude de la Présidence de la République derrière le rappel fort des valeurs fondamentales de la Constitution » : « Un déplacement hier à Milan du Président de la République Sergio Mattarella, rendant hommage au grand écrivain italien catholique de l’unification italienne, Alessandro Manzoni, a été une occasion de revenir sur les valeurs fondamentales de la République italienne. Une critique du nationalisme exaspéré, du populisme comme raccourci facile, des délires sur l’ethnie. Le gouvernement n’est pas cité, naturellement. Sergio Mattarella revient toutefois sur plusieurs thèmes qui sont une réponse indirecte à l’idéologie de la droite au gouvernement. Le populisme ; l’unité italienne, alors que le Parlement se divise sur l’Autonomie différenciée voulue par la Ligue ; l’intégrisme et l’ethnie, car pour Manzoni comme pour la Constitution, c’est l’homme, au-delà des races, des ethnies et de la nationalité, qui jouit de droits universels et doit être protégé. Ce n’est pas une attaque contre le gouvernement et ses ministres souligne le Quirinal. Mais c’est un nouvel épisode de pédagogie civique à laquelle se prête le Président Mattarella depuis un moment. C’est une autre idée de Pays qui est ainsi mise en avant, celle d’un catholique, démocrate et défenseur éperdu de la Constitution, une critique féroce de ceux qui cherchent une popularité facile. Le Quirinal est également très inquiet des retards concernant le Plan des aides européennes. Mattarella remet d’actualité Manzoni qui ‘’voulait une Italie unie, qui ne soit pas la simple expression géographique, la froide addition de plusieurs petits Etats’’. C’est une invitation à gouverner avec sagesse et non en haranguant les foules. Un discours sur l’histoire de la patrie, mais qui parle à l’Italie d’aujourd’hui et surtout au pouvoir. »
Alessandro Manzoni
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Le plan de relance européen mis en danger par des déclarations discordantes » : « Il y a deux aspects qui plongent le PNRR dans un climat de confusion. Il y a le fait que la Commission Européenne n’ait pas encore reçu de demande formelle de modification du plan, bien qu’elle sache que le gouvernement italien souhaite le modifier. Ensuite, il y a le langage utilisé par le ministre compétent, Raffaele Fitto (Frères d’Italie), différent de celui du vice-président du Conseil Matteo Salvini. Dans un échange avec La Stampa, en partie désavoué par la suite, Fitto expliquait la nécessité de « démanteler » le PNRR. Le dirigeant de la Ligue Matteo Salvini insistait pour sa part pour que les fonds soient dépensés « jusqu’au dernier centime ». Le résultat est une communication qui provoque de l’incertitude et de l’ambiguïté sur des projets pourtant considérés prioritaires pour relancer le pays. Entretemps, les déclarations de la porte-parole de la Commission ‘’le travail d’évaluation sur la troisième tranche d’aides est encore en cours’’ confirment une situation d’enlisement. Quand elle ajoute ‘’toute révision ne doit pas faire baisser l’ambition du plan’’, la porte-parole laisse comprendre que la négociation ne sera pas facile. Il faudra des mois pour que les nouveaux projets approuvés deviennent opérationnels. Si le gouvernement explique que les propos du ministre Fitto ont été mal interprétés, cela ne suffit pas pour autant à calmer les oppositions. Celles-ci, en difficulté, utilisent le PNRR contre le Palais Chigi. Le PD et le M5S ont demandé un débat parlementaire. La possibilité que le tout finisse en polémique électorale est évidente. C’est peut-être à cela que le Chef de l’Etat Mattarella faisait référence quand il invitait les partis à ne pas trop se faire influencer par leur base électorale aux humeurs variables. »
Raffaele Fitto
ARTICLE, Il Messaggero, G. Rosana, « L’Italie et la France contre les nouvelles règles Euro 7 » : « Lors de la réunion du Conseil de compétitivité qui a eu lieu hier à Bruxelles, le ministre des Entreprises et du Made In Italy Adolfo Urso (Frères d’Italie) a rappelé la nécessité de créer un fonds souverain au niveau de l’UE pour atténuer la proposition de la Commission européenne de nouvelles normes d'émission qui remplaceront les règles Euro 6 en vigueur depuis 2021. À partir du 1er juillet 2025, toutes les voitures neuves vendues en Europe devront ainsi respecter les nouvelles règles Euro 7 sur les émissions de polluants, de CO2 et de particules. L'une des contraintes les plus évidentes concerne les voitures diesel, qui, avec les normes Euro 7, seront soumises aux mêmes limites en matière de rejet d’oxyde d'azote que les voitures à essence. Ensemble avec 7 autres pays de l’UE, dont la France, A. Urso appelle l’UE à intervenir puisqu’il est ‘’absolument nécessaire’’ de défendre ‘’l’autonomie stratégique’’ de l’Europe dans le secteur automobile. En outre, le ministre propose de créer un fonds européen pour protéger l’approvisionnement des usines en matières premières européennes, ‘’sans lesquelles la transition verte et digitale devient un piège pour tout le monde’’. Conformément aux objectifs de souveraineté industrielle annoncés par la Commission, A. Urso rappelle enfin les enjeux géostratégiques autour de cette question, notamment en matière d’indépendance vis à vis de la Chine et de ses ressources minières. L’Italie et les 7 autres pays européens qui s’opposent aux renforcements des contraintes d’émission demandent ainsi à la Commission de faire preuve de ‘’lucidité et de pragmatisme’’ si elle veut concilier au mieux ses objectifs de dépollution et la compétitivité du secteur automobile européen ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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