"Migrants, Mattarella signe le décret. Une Ong risque déjà de subir les sanctions."
03/01/2023
Italie. Revue de presse.
Le recueillement de fidèles devant le corps de Benoît XVI à la basilique Saint Pierre domine – « 65.000 personnes » (Corriere)
Il Messaggero souligne la présence de Mattarrella et Meloni.
Giorgia Meloni se recueille devant le corps de Benoît XVI.
La Repubblica titre sur le niveau du prix du gaz: « le gaz baisse, les factures non ».
La situation sociale - «Affrontement sur travail et autonomies, non au salaire minimum, syndicats en révolte » - est mise en avant dans La Stampa.
L’évolution de l'enquête à Bruxelles sur le scandale de corruption est reprise en Une du Corriere – « De nouveaux députés mis en examen ».
Tous titrent aussi sur la peinture lancée par des activistes environnementaux hier sur le Sénat.
COULISSES, La Stampa, I. Lombardo, « Meloni regrette déjà la réforme pour l’Autonomie qui ‘’n’aide pas le Sud, elle ne pourra pas passer ainsi’’ » - «Le texte est critiqué par ses collaborateurs. L’axe entre le Palais Chigi et le Quirinal. La Ligue prête à des rétorsions : si les alliés nous sabotent, le présidentialisme sautera » : « Il est probable que la réforme pour l’Autonomie reste lettre morte. Ou presque. Le côté non léghiste du gouvernement n’est pas content du travail du ministre Calderoli (ministre des Affaires régionales et pour l’Autonomie, Ligue). Une froideur que Meloni, attentive à l’humeur du Quirinal, partage, et elle compte utiliser les déclarations de Mattarella sur la Constitution avec ses alliés. La tentative de Calderoli d’accélérer et de porter le texte en Conseil des ministres sans passer par la case Conférence Etat-Régions a déplu. Et, entre autres, que le fonds compensatoire destiné au Sud ait disparu du projet, stoppé par la comptabilité de l’Etat, à travers le Ministre Giorgetti car coûtant trop cher. Calderoli, hier, a refusé la proposition de lier cette réforme à celle du présidentialisme comme s’il craignait que ce soit un piège. Mais la prudence qui anime la stratégie de Giorgia Meloni est liée au fait que le Sud risque de l’élever contre son partie et son gouvernement, le Sud étant un terrain de batailles au sein de la coalition et au dehors ».
Roberto Calderoli
COMMENTAIRE, Repubblica, Stefano Folli, « Derrière la fracture du présidentialisme » : « Si la question du présidentialisme est un rébus irrésolu depuis des années, elle va devenir en 2023 quelque chose qu'elle n'a jamais été : l’occasion d’un conflit politique réel. Le présidentialisme est de nouveau sur la table car les ressources sont limitées. Il semble peu coûteux économiquement, mais peut produire des forts effets de mise en scène. Le présidentialisme sert à rassurer une certaine partie de la droite qui se demande si G. Meloni n'a pas été trop complaisante vis à vis de l'establishment. Il est aussi utile pour Fratelli d'Italia pour contenir la réforme de l'autonomie régionale qui ne semble plaire qu'à la Ligue. A gauche, c'est une opposition totale, le présidentialisme fait retentir toutes les sonnettes d'alarme, alors qu'on célèbre les 75 ans de la Constitution. N'importe quelle réforme augmenterait le pouvoir de la droite aux dépens d'une gauche qui n'a jamais été aussi faible ».
COULISSES, Repubblica, Tommaso Ciriaco, « Sur le présidentialisme les conditions de Meloni. Freiner sur l'autonomie et conflit avec la Ligue » : « Pour le présidentialisme Meloni est ouverte à toutes les hypothèses, dont une commission ad hoc pour changer la Constitution. Comme l'a annoncé G.Meloni à la conférence de presse de fin d’année : "nous avons reçu un mandat explicite des électeurs, et nous le porterons en avant." Ainsi la ministre pour les réformes Elisabetta Casellati a affirmé qu'"avant l'été la proposition du gouvernement devra être certainement réalisée, mais il est aujourd'hui difficile de donner des délais certains". Forza Italia et la Ligue ont d'autres priorités. Berlusconi ne semble pas disposé à ce que Forza Italia soit absorbé dans une organisation gérée par d’autres : difficile donc de penser que l'ancien leader ne se mettrait pas en travers de la réforme. De plus, M. Salvini, irrité de la gestion de G. Meloni du dossier Autonomie, pourrait s’élever contre la réforme présidentielle. En effet, tout pousse G.Meloni à ralentir la réforme de l'autonomie des régions : il y a une opposition de divers gouverneurs du Sud, et la présidence de la République devrait veiller avec attention sur le projet cette semaine pour éviter qu'il ne pénalise outre-mesure le Mezzogiorno».
ENTRETIEN, La Stampa, de Roberto Occhiuto, Président de la région Calabre et membre de Forza Italia, « Nous devons relever le défi, cette fois nous ne nous laisserons pas avoir » : « J’ai confiance en Roberto Calderoli [ministre italien des Affaires régionales et pour l’Autonomie, Ligue]. Son souhait de présenter sa proposition de loi d’ici fin janvier au Parlement est ambitieux mais il peut y arriver. Il est nécessaire d’expliquer ce qu’est l’autonomie différenciée, en particulier au Sud. Je ne suis pas contre l’autonomie différenciée, à condition que les obligations prévues par la Constitution (garantie des droits sociaux et civiques de manière uniforme sur l’ensemble du territoire) soient respectées. Avoir un préjugé négatif sans discuter ne produira rien de bon. Il faut faire respecter les droits de nos concitoyens mais, souvent, l’approche défensive ou revendicative des dirigeants du Sud n’a fait qu’accentuer les déséquilibres. J’entends bien prouver qu’il existe un Sud capable de relever le défi sans se faire avoir et en tirant le meilleur de cette autonomie. N’oublions pas que FI a quatre présidents de région au sud et que c’est une importante réserve électorale pour nous. Les préoccupations de l’électorat méridional font l’objet d’une grande considération. »
PREMIER PLAN/SONDAGE, Corriere della Sera, N. Pagnoncelli : « Dégradation du climat social au cours de 2022. L’inflation et la guerre font peur à 8 Italiens sur 10 » : « 2022 enregistre une dégradation claire du climat social, surtout suite à la reprise et à l’optimisme dans différents domaines qui avaient caractérisés l’année 2021. Le retour de l’inflation et le conflit en Ukraine, après la pandémie, ont ultérieurement réduit le sens de sécurité des Italiens et mis en danger le pouvoir d’achat et l’indépendance énergétique. Les priorités des Italiens indiquées dans le sondage se concentrent autour des thèmes économiques et de l’emploi (84 %) et de la protection et de l’assistance sociale (55 %). Les sujets liés à l’immigration (18 %) et à la sécurité (13 %) préoccupent beaucoup moins les Italiens par rapport à 2018, quand ils étaient au centre du débat public. L’inflation est un sujet qui inquiète 4 Italiens sur 5, les personnes interviewées ne pensent pas qu’il s’agisse d’un phénomène transitoire. La guerre en Ukraine est un sujet d’inquiétude pour 3 Italiens sur 4, plus par rapport aux conséquences économiques que par rapport à la crainte que le conflit puisse s’étendre au pays. L’opinion des Italiens sur le conflit a évolué au cours de l’année avec un consensus vers les sanctions contre la Russie qui est passé de 55 % à 45 % des Italiens, 37 % desquels déclarent s’y opposer aujourd’hui. 47% des Italiens déclarent ne soutenir ni l’Ukraine ni la Russie. 34 % des Italiens affirment s’attendre à une dégradation des conditions économiques au cours des 6 prochains mois. 47 % des Italiens considèrent que le coronavirus ne constitue plus une menace, grâce aux gestes barrières et aux vaccins. Dans les 5 dernières années, l’attention pour les thématiques liées à l’environnement apparaît multipliée par 4 (22%), tandis que celle vis-à-vis de la santé diminue. »
PREMIER PLAN, La Stampa, de L. Moncelli, « Les syndicats se révoltent, ‘’Calderone (Indépendante, ministre du Travail) fait erreur sur la question du salaire minimum’’ » : « [Les principaux syndicats italiens de travailleurs] CGIL, CISL et UIL réitèrent leur demande d’intervention sur les salaires à travers une série de mesures : la réduction des charges salariales, le renouvellement des contrats et des avancées sur la question du salaire minimum. Le gouvernement entend renouer le dialogue avec les partenaires sociaux dès la semaine prochaine. Une rencontre sur la sécurité est prévue pour le 12 janvier et une autre le 19 janvier qui portera sur la réforme des retraites. Malgré une certaine unité entre les trois organisations sur les principaux thèmes (santé, protection sociale, impôt, revenu de citoyenneté, contrats et salaires minimums), les avis divergent quant à la ligne à adopter vis-à-vis du gouvernement. Sur le salaire minium, la ministre entend privilégier des ‘’contrats collectifs de qualité’’ plutôt que la définition d’un salaire-horaire minimum pour tous. La CISL estime qu’une loi fixant le salaire minimum n’est pas nécessaire, préférant le dialogue entre syndicats et associations d’entrepreneurs. CGIL n’est pas d’accord, jugeant ‘’urgente’’ la question des salaires et n’est pas contre la définition d’un seuil légal en matière de salaire. La UIL souhaite une réponse immédiate du gouvernement, notamment sur la réduction des charges salariales, et plaide pour une loi sur le salaire minimum avec un seuil à 11 ou 12 €/h. Les syndicats ont également plusieurs propositions concernant les retraites. »
Marina Elvira Calderone
ARTICLE, Corriere della Sera, A. Logroscino : « Migrants, Mattarella signe le décret. Une Ong risque déjà de subir les sanctions » : « Le décret sur les nouvelles règles sur les sauvetages en mer par les Ong est en vigueur : hier, il a été signé par le Président Mattarella et la procédure de conversion en loi a tout de suite débuté à la Chambre des députes. Le navire de Médecins sans Frontières, Geo Barents, qui navigue vers le port de Tarenten, qui lui a été assigné, est le premier navire à devoir s’adapter aux nouvelles règles. Et aussi à risquer les sanctions. Car dans le décret, il est prévu que les navires des Ong doivent immédiatement demander un port sûr et ne doivent pas rester en mer après avoir effectué un secours. Sinon, ils risquent des amendes jusqu’à 50 mille euros et la confiscation du navire. Mais Geo Barents, après avoir secouru 85 migrants en deux différentes opérations et avoir reçu l’indication du port sur de Tarente, a répondu à une troisième demande de secours par ‘Alarm phone’. Cette déviation pourrait donc être considérée une violation des nouvelles règles qui interdisent les secours multiples. ‘’Nous avons répondu à une demande de secours, mais nous craignons d’avoir des problèmes avec les autorités italiennes‘’ a déclaré MSF. Le navire Ocean Viking de Sos Méditérranée se trouve en ce moment à Ravenne, le Rise Above est en Sicile, le Life support à Livourne tandis que 5 autres navires d’Ong se trouvent dans des ports espagnols. Les derniers chiffres du Ministère de l’Intérieur indiquent que 105.140 migrants ont débarqué en Italie en 2022, dont 12 mille mineurs non accompagnés. »
Le Geo Barents de MSF
ARTICLE, C. Guasco, Messaggero, « L’UE : stop à l’immunité de deux autres parlementaires européens » - « Strasbourg demande des sanctions pour l’italien Cozzolino et le belge Tarabella » : « Le Parlement européen a enclenché une procédure d’urgence pour révoquer l’immunité de des députés européens : l’italien Cozzolino et l’italo-belge Tarabella. La demande provient des magistrats belges qui enquêtaient sur le plan de corruption présumé mis en place par le Qatar et le Maroc pour que les décisions de Bruxelles soient en leur faveur. La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola a twitté : ‘’pas d’impunité, aucune’’. C’est un moment crucial pour l’enquête. La demande de révocation de l’immunité sera annoncée lors de la prochaine plénière du 16 janvier, puis transmise à la commission juridique, qui devra l’approuver, et enfin soumise à un vote du Parlement ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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