"Ni Berlusconi, ni Salvini n’ont la force de pouvoir mettre en difficulté l’alliance."
22/12/2022
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre encore largement sur la finalisation de la loi de finances et ses dernières modifications, en vue de son approbation par le Parlement d’ici la fin de l’année : « De nouvelles limites pour le revenu de citoyenneté et pour le télétravail » - Le projet de loi a été renvoyé en Commission du budget car l’équilibre entre recettes et dépenses n’y était pas. Giorgetti (Ligue) affiche son irritation (Corriere della Sera), « Une loi budgétaire maladroite » - La majorité adopte par erreur un amendement à hauteur de 450 millions, mais non financé. Les frictions entre Frères d’Italie et les berlusconiens augmentent (La Repubblica), « Meloni détricote le revenu de citoyenneté » - Son versement sera réservé aux personnes ayant terminé leur parcours scolaire. Frictions entre Fdi et FI sur le bouclier fiscal (La Stampa), « Le télétravail sera prolongé uniquement pour les personnes fragiles » (Sole 24 Ore), « Revenu de citoyenneté : l’étau se resserre sur les fraudeurs » - La loi de finances au photofinish : revenu de citoyenneté, télétravail et bonus pour la rénovation des bâtiments (Il Messaggero). La visite d’Etat du président ukrainien V. Zelensky à Washington est aussi largement citée avec couverture photographique en Une : « Zelensky à Washington, Biden renouvelle son soutien » (Corriere), « Biden-Zelensky : le combat pour une paix juste » (La Repubblica) , « Des missiles Patriot pour Zelensky » (La Stampa).
PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de M. Mobili et G. Trovati, « Télétravail limité aux personnes fragiles, tour de vis sur le revenu de citoyenneté, voilà les changements apportés à la Loi de Finances » : « Le projet de Loi de Finances sera à nouveau soumis aujourd’hui à la Commission budgétaire au Parlement. Cinq erreurs ont en effet été identifiées et sont à éliminer. La plus flagrante était la mesure d’aides aux communes qui représentait 450 millions d’euros à destination des collectivités locales, alors qu’aucune ressource ne couvrait cette dépense. Cela devrait être la dernière embûche sur un chemin parlementaire qui s’est avéré plutôt accidenté. Les 2/3 du budget restent destinés aux mesures pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Les derniers amendements apportés dans la nuit de mardi à mercredi restent anecdotiques. On note toutefois le changement de régime concernant le télétravail qui ne sera plus valable que pour les personnes fragiles, et ce jusqu’au 31 mars. Les parents d’enfants de moins de 14 ans ne seront plus concernés. Le revenu de citoyenneté fait quant à lui l’objet de plusieurs nouveautés, avec notamment la suppression du paramètre de la pertinence de l’emploi proposé en cas de refus d’une offre d’emploi qui débouchera donc automatiquement sur une suspension du revenu pour le bénéficiaire. Cette mesure est très discutée et a semblé surprendre la ministre du Travail elle-même qui annonce un décret sur la question pour janvier. En revanche, La dépénalisation de la fraude fiscale pour les fraudeurs adhérant à la ‘’trêve’’ a bien été abandonnée, mais le débat se poursuit et l’on risque d’en reparler en début d’année. La trêve s’étendra d’ailleurs à tous les impayés gérés par l’Agences des douanes. Le seuil de 1000€ pour le moratoire administratif des impayés fiscaux est aussi confirmé. Enfin on peut citer les aides immobilières pour les acquisitions de biens et les travaux que le gouvernement maintient. »
COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco, G. Colombo et S. Mattera, « Bourdes, attaques et retards ; l’alerte des techniciens alors que le processus est bloqué, dénonçant un ‘’trop grand manque d’expérience’’ » : « On est passé très près de l’échec. Quatre semaines d’improvisation et d’erreurs qui ont suffi à mettre en alerte les plus hautes sphères techniques et institutionnelles du pays, qui ont vécu de longs jours d’inquiétude. C’est l’histoire de la Loi de Finances aux temps de la nouvelle droite de gouvernement. Il y a quelques jours encore, au ministère de l’Economie, quelque chose s’enraye et la majorité panique. Les techniciens sont écrasés par les délais pressants, et pas seulement à cause des élections fin septembre. Au ministère, tous les dirigeants sont nouveaux, ce sont des personnalités de référence et expérimentées mais aux prises avec une machine infernale et avec très peu de temps à disposition. Lors de passage de relais, Mario Draghi avait d’ailleurs conseillé à Giorgia Meloni, vu le peu de temps pour mettre sur pied le budget, de limiter les mesures économiques et de reporter les choix en la matière à début 2023. Le conseil n’est pas suivi et le résultat est explosif. Giorgetti et Meloni forment un tandem exclusif, le ministre centralise au maximum les décisions, le filtre politique manque cruellement, la Présidence du Conseil, fuyarde, se met en retrait et évite la médiation alors que les désaccords en interne se multiplient débouchant sur plusieurs cafouillages. Le manque d’expérience est observé à plusieurs niveaux. Au final, c’est la pulsion anti-technique de la droite au pouvoir qui domine. Pas seulement à travers les attaques contre la Banque d’Italie sur la question des paiements électroniques, mais aussi pour la bataille sur le Plan de Relance. Fratelli d’Italia a engagé une guérilla contre le directeur général du Trésor, que Giorgia Meloni entend bien remplacer malgré les résistances de Giorgetti. Enfin, il y a quelques jours le président du Parlement Lorenzo Fontana annonçait une action pour la régulation des lobbys qui pourraient concerner également les députés et les fonctionnaires. Ces derniers se sont sentis désavoués et cela n’a fait qu’ajouter à la confusion générale. »
ANALYSE, La Repubblica, S. Folli « Si la droite se laisse user par le pouvoir » : « Le gouvernement Meloni, fort de sa majorité solide après une longue série d’exécutifs faibles ou définis comme « techniques », avait une grande opportunité de montrer que les choses avaient changé, en reprenant la rhétorique souvent utilisée par la droite. Il était normal que les choix de l’alliance Fdi-FI-Ligue soient différents par rapport à un gouvernement de centre-gauche. La droite avait la possibilité de montrer une nouvelle stratégie, au vu de sa force parlementaire, en redonnant la centralité au Parlement qu’il ne fallait plus priver de ses fonctions. Or, ce que nous pouvons constater ces dernières heures est que cette opportunité n’a pas été saisie. Et c’est là un paradoxe, si l’on considère que la loi de Finances a obtenu dans son ensemble l’aval de l’UE, cette dernière n’ayant pas trop mis Rome en difficulté à l’exception de quelques remarques (comme sur la limite du paiement par carte). La coalition de droite a en revanche entamé un règlement de comptes. Les deux partis en crise de voix et d’idées, Forza Italia et la Ligue, ont tenté d’imposer une série d’amendements (comme le bouclier pénal pour les fraudeurs fiscaux) que Meloni a bien voulu accepter dans l’espoir qu’ils se révèlent ensuite impossibles à réaliser. Les fissures et les incompréhensions entre les alliés de droite commencent à faire surface et pour la première fois, l’image du gouvernement apparait affaiblie. Il est clair que ni Berlusconi ni Salvini n’ont pas la force de pouvoir mettre en difficulté l’alliance. Ils ne sauraient où aller. Cependant, ils ont inauguré la stratégie de l’érosion. Ils sont à la fois trop faibles pour aller en solitaire et encore trop forts pour s’aligner au leadership de Meloni sans broncher. La loi de finances, qui aurait pu représenter un succès pour la majorité, s’avère en fait un exploit négatif. En janvier, la Présidente du Conseil devra donner un élan à son gouvernement, si elle ne veut pas se faire consommer pour de vrai. Il y a encore une économie incertaine et des thématiques sur lesquelles repartir : la réforme de la fiscalité et celle de la justice. »
ARTICLE, Il Messaggero, d’U. Mancini, « ITA, le contrôle confié à Lufthansa à travers une augmentation de capital » : « Le gouvernement italien accélère sur la privatisation de la compagnie ITA, qui devrait se conclure d’ici la fin du mois. L’exécutif mise pour cela sur le colosse allemand Lufthansa. Hier en Conseil des ministres le décret régulant la vente de la compagnie a été modifié afin d’introduire la possibilité d’une ou plusieurs augmentations de capitale réservés, justement, au nouveau partenaire. Cette solution d’une augmentation de capital réservée était à l’étude depuis plusieurs semaines. Le montant n’a pas encore été fixé mais l’on parle d’une somme de 200 à 300 millions. L’actuel gouvernement abandonne ainsi la solution pensée à l’époque par Draghi qui comptait sur la cession des parts du ministère de l’Economie comme unique voie de privatisation. Le gouvernement affirme avoir un plan bien précis pour la compagnie, basé sur trois principes : le maintien des emplois existants puis leur augmentation progressive, le développement de lignes et du réseau international, la défense et la promotion du Made in Italy. L’ancrage auprès du principal aéroport romain, le Léonard de Vinci à Fiumicino, devra avoir un rôle central et être renforcé. Au moins dans un premier temps, Lufthansa sera minoritaire (environ 30%) mais il pourra augmenter sa part avec le temps, selon des étapes bien précises définies par le gouvernement italien. Si le mariage fonctionne, les Allemands conquerront le leadership sur le marché européen, dépassant le concurrent Air France-KLM. Le Ministère italien de l’Economie fait comprendre que des limites ont toutefois été fixées, en vue notamment de valoriser les 1,2 milliards que l’Etat italien a investi pour relancer ITA. L’alliance industrielle, fortement voulue par le ministre Giorgetti, représente un succès pour l’exécutif après des années d’attente et d’incertitudes. Le PDG Fabio Lazzerini affirme que les comptes de la compagnie sont en ordre et que ‘’pour la première fois, les recettes sont supérieures aux dépenses’’. Les Allemands se sont déjà dits favorables aux 1200 embauches déjà décidées et à l’augmentation de la flotte. »
ARTICLE, Il 24 Ore Sole, Carlo Marroni, « Tajani (Forza Italia) aux ambassadeurs : l'Union Européenne est l’étoile polaire de l'Italie » : « L'Europe représente l'étoile polaire de nos choix politiques. Elle représente notre futur et la meilleure opportunité pour protéger les citoyens italiens. L'objectif est d'avoir une présence plus forte en Europe et pour cela nous avons décidé d'augmenter notre nombre de représentants à Bruxelles (...). L'Italie est partie de l'Europe, nous sommes l'Europe" (Tajani). Il a beaucoup de dossiers de politique étrangère sur la table du gouvernement : le soutien à Ukraine, "toujours dans le but d'obtenir la paix", la question libyenne où l’Italie sera "fortement engagée", l’internationalisation des entreprises, qui est un instrument pour réduire "la dette publique'". Ainsi "l'objectif de la conférence est de dresser un tableau sur ce qu'on peut appeler un changement d’époque". Les Balkans sont aussi cardinaux : "ils représentent pour nous une opportunité, une nécessité et sont stratégiquement fondamentaux. C'est une zone qui borde notre pays, nous nous sommes battus pour que la Bosnie-Herzégovine puisse être candidate, et nous sommes favorables à accélérer les délais d’adhésion des pays des Balkans. L'Italie veut éviter que cette région devienne une "zone d'influence de pays extra-européens qui ont des intérêt divergents des nôtres"(référence implicite à la Chine). Nous voulons de ce soit une aire de stabilité et de progrès pour nos entreprises. Ainsi, l'Italie organisera deux business forum à Pristina et à Belgrade et une conférence sur les Balkans en janvier à Trieste. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, Guiseppe Sarcina, « L’Amérique unie sur l'Ukraine » : « Alors qu'était présente la peur que les Républicains, une fois obtenus la majorité à la chambre des députés, couperaient l’envoi d’armes, les États-Unis continueront à soutenir l’Ukraine en 2023. Ainsi le président va envoyer des missiles Patriot et le congrès met à disposition un fonds de 45 milliards, qui s'ajoute au paquet de 40 milliards voté le 19 mai dernier. Seule la droite Trumpienne et une partie de la gauche démocrate (Alexandra Ocasio Cortez, Bernie Sanders) poussent pour redimensionner l'aide à l'Ukraine, sans avoir cependant le poids pour changer les choix du Congrès. L'aide américaine a été complète : les États-Unis n'ont pas seulement envoyé des armes, ils ont aussi fourni des renseignements et réaliser des formations militaires. Cependant, des problèmes d'accès aux matières premières et produits manufacturés qui touchent maintenant un grand nombre d'activités n’épargnent pas le secteur de l'armement, et pourraient retarder de quelques mois les prochains envois d'armes. Il est ainsi normal que Zelensky choisissent les États-Unis pour sa première visite à l’étranger : "s'il a les mains sur le volant de la machine de guerre ukrainienne, c'est Biden qui contrôle le frein et accélérateur." De plus, bien qu'en considérant l'aide humanitaire, le soutien financier et économique, l'aide européenne dépasse celle des États-Unis (51,8 milliards contre 47,8), la priorité absolue, encore plus que l'envoi de 30 millions d’ampoules Led, ce sont les envois d'armes, et notamment les missiles Patriot. »
COMMENTAIRE, Il Foglio, P. Peduzzi « Biden et Zelensky bâtissent notre défense collective » : « Quand Biden est arrivé à la Maison Blanche, il avait dit qu’il serait plus facile de réparer le monde que les Etats-Unis. Il n’imaginait pas l’énorme plaie que l’agression de Poutine en Ukraine aurait provoqué. Toutefois le Président américain a obtenu un énorme succès en termes d’unité internationale. Or, son pays est encore fortement divisé et c’est pour cette raison que le Congrès s’est dépêché de voter le dernier paquet d’aides à l’Ukraine. En janvier, la nouvelle majorité républicaine pourrait changer d’attitude. La visite de Zelensky à Washington a comme but de rappeler que le soutien fourni pour se défendre de la Russie renforce la sécurité de tous et qu’une victoire sur la Russie renforcera non seulement l’Ukraine mais tout l’Occident. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, Claudio Graziano, Président du Comité militaire de l'Union européenne « L'Europe de l'énergie » : « C'est la population ukrainienne, en étant obligé de passer l'hiver dans des conditions dramatiques, qui va payer le prix de la stratégie bombardements russe. La situation est si grave que le gouvernement a chargé le ministère de l’énergie de fixer des priorités pour la fourniture d’électricité. Les infrastructures critiques et les hôpitaux sont premiers sur la liste, puis viennent les entreprises du complexe militaro-industriel, puis les entreprises qui produisent des biens d'importance stratégique, et enfin le secteur de l’habitat. L'accord sur la réglementation du marché du gaz est un reflet d'une prise de conscience d'une "energy weaponization". De plus, la transition énergétique représente une priorité stratégique pour notre pays et l'Union Européenne. La décision de réaliser une ligne électrique entre l'Italie et la Tunisie, qui sera un nouveau corridor énergétique entre la France et l'Afrique, s'inscrit dans cette direction. Ainsi le conflit ukrainien force Bruxelles à se focaliser sur l'Afrique et la Méditerranée. Les futurs de l'Europe et de l'Afrique, qui devrait avoir plus de 4 milliards d'habitants en 2100, sont liés. Ainsi, seule une série de plans de développement pourront permettre à la population de faire face aux défis que sont la pauvreté, le changement climatique, la montée de la Chine... L'Italie, pont naturel entre l'Europe et l'Afrique, pourrait ainsi devenir un hub énergétique. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Mateuz Morawiecki, Premier ministre polonais, « Giorgia et moi, nous changerons l’Europe. Le pouvoir ne peut plus être toujours détenu par les mêmes pays forts » par Uski Audino : « [Sur les points communs avec Giorgia Meloni] « Il faut une Europe des patries plus qu’un super Etat européen : nous pourrions tous les deux souscrire à ce postulat. Les Polonais et les Italiens en ont marre des diktats de la bureaucratie européenne et veulent une vraie démocratie. Nous voulons rénover l’UE en revenant à ses principes fondateurs. Avec Meloni, nous défendons aussi l’Ukraine avec une vision réaliste de la menacé représentée par la Russie, dont la politique ne menace pas que Kiev, mais toute l’Europe. Nous faisons face à un choix entre la vraie solidarité entre Etats égaux et un seul super Etat où les cartes gagnantes ne sont détenues en réalité que par les plus grands pays, laissant les autres de côté. Si l’UE devient un simple moyen pour satisfaire les ambitions des acteurs les plus forts, au mieux elle isolera les Etats plus faibles et dans le pire des cas, elle peut conduire à la désintégration du projet européen. On peut relever par exemple que si l’Allemagne dirigeait aujourd’hui l’UE, il n’y aurait pas de position ferme face à la Russie. Nous payons déjà très cher pour les erreurs de la politique allemande du passé, mais si Berlin décidait de tout, le prix à payer en serait plus élevé. Les différences entre pays ne sont pas un argument justifiant d’ignorer les intérêts des Etats membres, et encore moins l’autonomie de l’ensemble de l’Union (comme dans le cas du gaz russe à prix réduit, qui aurait pu être une bénédiction pour l’Allemagne mais une malédiction pour toute l’Europe). [Sur le passage à la majorité qualifiée] Soit il y a la règle de l’unanimité, soit c’est la tyrannie du plus fort. Il n’y a pas d’autre option. La règle de l’unanimité ne s’applique pas sur les secteurs que nous avons décidé de mettre en commun. Ceux qui poussent pour la fin de l’unanimité veulent valoriser leurs propres intérêts. Au lieu de convaincre, il est plus facile de bloquer les autres par une simple majorité. Alors les Etats plus petits seront poussés à chercher des « parrains » politiques qui s’occupent de leurs intérêts. Abandonner l’unanimité, c’est ouvrir la porte au clientélisme politique. Sur l’immigration, il faut rappeler qu’il y a quelques mois, après la provocation de la Russie et de la Biélorussie, des milliers de migrants voulaient entrer illégalement dans l’UE et ont été conduits à la frontière polonaise, pas pour rester en Pologne mais aller plus à l’Ouest. C’était notre devoir de les bloquer à la frontière et de renvoyer dans leur pays ceux qui parvenaient à entrer. Nous l’avons fait car nous prenons au sérieux la protection des frontières extérieures de l’UE. Sur l’affaire du Qatar au Parlement européen, c’est un énorme scandale. Le déficit démocratique dont on parle depuis longtemps devient un déficit de l’état de droit. Il faut que le Parlement fasse la lumière au plus vite. Sur l’Ukraine, nous devons tout faire pour l’aider, car si elle tombe, Moscou aura le champ libre pour conquérir l’Europe. L’UE doit se préparer à cette éventualité, malheureusement, les réactions de certains pays européens, surtout ceux qui ont les moyens et ressources pour aider efficacement l’Ukraine, semblent trop réservées. »
Mateuz Morawiecki
ENTRETIEN, La Repubblica, de Zbigniew Rau (PiS), ministre des Affaires étrangères polonais « L’Italie est notre allié mais sur les migrants en Europe nous ne changerons pas d’avis » : « Une perspective exceptionnelle pour un partenariat stratégique profond s’ouvre pour la Pologne et pour l’Italie. Nous partageons une approche commune aux défis stratégiques que l’Europe doit affronter. Nous considérons l’Italie en tant que partenaire important dans l’UE et dans l’Otan. L’Italie s’est montrée être un partenaire solide : pour nous il y a sans doute un terrain de coopération allant de l’aide à l’Ukraine à la politique de sécurité, dans le domaine de l’Otan comme au niveau bilatéral. Avec le nouveau gouvernement italien, nous regardons la question migratoire de manière semblable. Nous voulons faire une distinction claire entre le problème des réfugiés fuyant une guerre et celui de l’immigration économique. Nous estimons toutefois que la redistribution n’est pas une solution efficace et qu’il faille se concentrer principalement sur l’aide aux pays d’origine. Q. La Pologne a encore un contentieux avec Bruxelles sur l’Etat de droit. Comment allez-vous recevoir les requêtes de la Commission et de la Court Européenne ? Nos discussions avec la Commission concernent ses interventions qui vont au-delà des compétences qui lui sont attribuées par les traités. Cela est très embarrassant, car les autorités publiques polonaises peuvent fournir des explications mais ne peuvent accepter aucune directive de la Commission européenne sur des questions dont elle n’a pas compétence selon les traités, car cela voudrait dire aller contre l’état de droit. La question de l’organisation du système judiciaire relève exclusivement des Etats membres. »
Zbigniew Rau
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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