"Polémique entre le gouvernement italien et allemand sur le secours aux migrants en mer Méditerranée."
03/11/2022
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre toujours sur la polémique sur les nouvelles mesures de restriction contre les rassemblements festifs fortement critiquées par les oppositions et de nombreux juristes, inquiets sur de possibles restrictions de la liberté d’expression. Les journaux relèvent la posture différente de Forza Italia, qui aurait invité la majorité à réécrire le décret. « La loi contre les rave-party sera revue » - Meloni se dit fière de cette norme et rassure en disant que l’on aura toujours droit d’exprimer son mécontentement. Le ministre de la Justice Nordio explique que le Parlement pourra le cas échéant modifier le décret (Corriere della Sera), « Orgueil et matraque » - Meloni est fière du décret contre les rave-party mais Forza Italia veut le modifier immédiatement (La Repubblica) « Meloni fière de sa main de fer » - Mais Forza Italia veut modifier le décret de Piantedosi en raison de risques d’abus (La Stampa). Les frictions entre Berlin et Rome au sujet du navire d’une ONG battant pavillon allemand et bloqué en Méditerranée avec plusieurs migrants mineurs à bord sont aussi citées en Une : « Berlin : sauvez les migrants » - L’Italie bloque les navires des ONG, qualifiées de « pirates » par la Présidente du Conseil. La réplique allemande a été très dure (La Stampa), « Berlin s’adresse à l’Italie : prêtez secours aux navires des ONG » (Corriere della Sera). Enfin, la première visite de G. Meloni aujourd’hui à Bruxelles est aussi citée : « Factures : l’Italie présentera son plan » - Les débuts de Meloni à Bruxelles, un plafonnement national du gaz et 10 milliards d’aides aux ménages et aux entreprises (Il Messaggero), « Kiev, gaz (et genre) : les débuts de Giorgia en Europe » (Il Giornale).
Les JT couvrent essentiellement la première visite à Bruxelles de la présidente du Conseil, Giorgia Meloni ; l’appel de l’Allemagne à l’Italie à prêter secours aux migrants en mer Méditerranée ; les exercices militaires entre les Etats-Unis et la Corée du Sud en réaction aux lancements de missiles de la Corée du Nord ; et la forte hausse des températures en Europe selon un rapport de l’Onu.
Sur Twitter, le hashtag #Germania (Allemagne) domine suite à la polémique entre le gouvernement italien et allemand sur le secours aux migrants en mer Méditerranée, à bord du navire ‘Humanity 1’, battant pavillon allemand.
Entretien de Enrico Letta, dirigeant du PD, Corriere della Sera, R. Gressi : « La majorité gouvernementale veut diviser le pays et marginaliser les forces modérées » : « ‘’ Le décret anti-rave party est aberrant, le gouvernement doit le retirer. C’est une norme obscure, mise en place pour faire de la propagande, qui va faire des dégâts à la justice pénale et mettre en difficulté les représentants de la justice et des forces de l’ordre. Le décret n’indique pas qu’il s’applique uniquement aux rave-party ; il n’est donc pas exclu qu’il puisse concerner aussi les écoles, les universités, les usines, les manifestations pour le climat, et tout rassemblement de plus de 50 personnes. Ce décret semble plutôt servir à envoyer un message identitaire et à distraire des problèmes réels : la hausse du coût de la vie, les factures, le risque d’une récession. Et il est très grave d’avoir agi par un décret, qui entre tout de suite en fonction. Le gouvernement a voulu mettre en place une menace préventive sur la dissidence. C’est un parcours qui veut diviser le pays et rendre insignifiant le rôle des forces modérées de la majorité gouvernementale : ce chemin ne les mènera pas bien loin. Sur la Covid, ils ont fait des choix graves qui mettent en péril la santé des Italiens. Encore une fois, il s’agit de messages idéologiques, pour diviser le pays. C’est de la démagogie. Sur le thème des migrants, j’espère que Meloni comprendra qu’il faut coopérer avec les autres pays, lors de son voyage à Bruxelles. Ce seront les faits qui permettront aux partis d’opposition de s’unir, nous sommes la première force d’opposition, nous ne devons pas gâcher cette opportunité. Pour le Pd, je souhaite un congrès qui puisse mener à une réflexion profonde, nous allons lancer une consultation sur l’avenir du parti, sur le modèle des grands partis européens, qui sera ouverte à tous les adhérents ; tous pourront être candidats pour prendre la tête du Pd et le nouveau groupe de dirigeants aura une légitimité énorme, qui leur permettra d’avoir l’autonomie nécessaire pour faire des choix courageux. ‘’ ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Orazio Schillaci (Indépendant), ministre de la Santé : « Des salaires plus élevés pour ceux qui travaillent dans les services d'urgence » : « La réintégration des médecins non vaccinés est une décision que j'ai prise parce que les autres catégories professionnelles qui ne s'étaient pas vaccinées ont été réadmises le 15 juin. Aujourd'hui, le scénario est complètement différent, il y a une grave pénurie de personnel et il appartiendra toujours aux différentes directions de la santé de décider où les médecins réintégrés pourront aller travailler. C’est aussi en quelque sorte un signe d'apaisement. Après, ma position a toujours été en faveur des vaccins, l'outil indispensable pour changer l'histoire de la pandémie de Covid. Mon implication dans ces années de pandémie s'est faite uniquement au niveau de la recherche et non dans les choix qui ont été faits par le comité scientifique technique pour la gestion de la pandémie. Nous devons maintenant nous pencher sur les soins de santé du troisième millénaire, où, en Italie, les personnes ayant un niveau d'éducation plus élevé et des ressources financières plus importantes ont une meilleure espérance de vie. Certaines spécialités, dont on a le plus besoin, ont moins d'attrait que d'autres pour les jeunes médecins, car moins présentes dans le secteur privé. Le problème est également lié aux salaires : je pense qu'il est juste, par exemple, que le service des urgences identifie des allocations pour encourager les jeunes à choisir la médecine d'urgence. L'augmentation de leurs salaires est l'engagement que je prends" ».
ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale « Calenda appelle Letta et mise sur l’ancienne maire de Milan » : « Enrico Letta et Carlo Calenda ne se parlaient plus depuis des mois, à la suite de la rupture de l’accord électoral pour les élections législatives. Maintenant que la prise de position de Letizia Moratti [la représentante de Forza Italia qui a démissionné de son poste de conseillère à la Santé en indiquant protester contre l’abandon des mesures antiCovid dans la région, ndlr.] risque de réduire en morceaux la coalition de droite en Lombardie, l’occasion de reconquérir la région la plus importante d’Italie est trop tentante pour continuer à s’ignorer. C’est ainsi que le sénateur romain Calenda a pris le téléphone pour parler au dirigeant du PD afin de lui proposer un pacte : choisir ensemble les candidats pour la présidence de la Lombardie et du Latium, pouvant satisfaire les deux partis. Le PD et le Troisième Pôle se présenteraient ainsi ensemble, unis et forts par le biais d’une entente sur les candidats et les programmes. A condition que le PD ne s’allie pas avec le M5S. Autrement, le Troisième Pôle se présentera seul et soutiendra Moratti en Lombardie et un autre candidat au Latium. Si en revanche l’entente devait se produire, l’économiste Carlo Cottarelli serait le candidat commun pour le Nord et Alessio D’Amato, conseiller pour la Santé de la Région du Latium, le candidat pour le Centre. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Bréviaire européen » par Antonio Polito : « La première visite de Giorgia Meloni à Bruxelles consistera à lever les doutes sur l'Italie, largement répandus dans les institutions européennes et dans les Etats membres. Mais elle a plusieurs leçons à retenir. D’abord que, dans l'assemblée de Bruxelles, tous les pays sont souverains. Le "souverainisme" européen est donc très différent de celui qu'elle prôné dans son pays. Aucun des partenaires ne peut être contraint de se soumettre à notre intérêt national, même en tapant du poing sur la table. La seule voie du succès est la recherche du consensus. Les autres chefs de gouvernement doivent également composer avec leurs opinions publiques, et sont tout aussi désireux de se montrer capables de défendre les intérêts de leurs électorats respectifs. Seul un compromis peut donc apporter un avantage à chacun. La deuxième vérité, c’est qu’elle a toujours besoin d'alliances. Construire des coalitions, en fournissant ou en exigeant un soutien pour des solutions partagées. Bien sûr, il y a des pays qui comptent plus que d'autres. Mieux vaut être allié avec la France ou l'Allemagne qu'avec la Hongrie. D'autre part, aucun gouvernement ne ferait à l'Italie une faveur qui renforcerait ses oppositions internes. La troisième vérité est que demander "plus d'Europe" signifie également accepter plus de règles. Giorgia Meloni a demandé une action européenne commune comme seule solution possible et durable à la crise du gaz. Mais lorsque vous exigez de vos partenaires une coopération qui limite leur souveraineté, afin d'atteindre un bien commun, vous devez savoir que tôt ou tard, la même demande vous sera faite. Pensez à la réforme du pacte de stabilité. Le quatrième point est qu'à long terme, on ne peut pas être atlantiste et pro-occidental, sans être également pro-européen. Une Europe subordonnée et dépendante des États-Unis serait en fait fragile. Le gouvernement Meloni doit présenter au plus vite une idée originale à ce sujet, surtout maintenant qu'une divergence de défense stratégique entre la France et l'Allemagne est apparue. Le cinquième commandement consiste à donner la priorité à ce qui compte le plus pour notre intérêt national. Sur la politique migratoire, nous pourrions peut-être bloquer 16% du flux de personnes débarquant en Italie, celles des navires des ONG, mais les 84% restants ne peuvent être gérés que par une plus grande solidarité entre les pays de l'Union. L'Europe des gouvernements, c'est aussi l'Europe des vetos qui ont empêché jusqu'à présent de dépasser les égoïsmes nationaux en matière d'accueil des migrants. »
ENTRETIEN, La Repubblica, Adolfo Urso, ministre des entreprises et du Made in Italy « L’UE est en retard sur l’énergie. L’exploitation des gisements sera multipliée par deux et nous commencerons des forages dans la Mer Adriatique centrale » : « ‘’Les mesures contre la flambée de l’énergie nécessitent un repérage des ressources. Il faut vérifier celles que nous pouvons utiliser dans l’immédiat, en attendant une intervention que l’Europe doit et peut faire. Nous nous retrouvons dans cette situation car l’Europe n’a pas agi quand Draghi – avec la pression de Fratelli d’Italia – demandait de le faire. L’augmentation du prix du gaz a freiné l’économie italienne. Nous nous sommes sauvés grâce à la reprise du tourisme et aux services, soit les spécialités et les excellences du « Made in Italy ». Le climat très doux a prolongé la saison touristique, c’est la raison pour laquelle le PIB de ce dernier trimestre est plus haut que prévu. Mais les prévisions sont inquiétantes. On attend de Bruxelles des mesures qui sont désormais définies : le plafonnement du prix du gaz et le découplage entre le prix du gaz et celui de l’électricité. Après la discussion au niveau européen, nous adopterons des mesures pour réduire le prix de l’énergie. Quelle sera la posture de Meloni en Europe ? La France et l’Allemagne sont des amis et des alliés, mais aussi les cofondateurs de l’Union. Pour relancer l’Europe, il faut avoir un rapport fort avec ces pays, même s’il n’existe pas des partenaires de Première ou Deuxième division. Une Union juste est celle où chaque intérêt national est conjugué au mieux. L’objectif est de construire ceux qui auraient dû être les piliers de l’Union : l’autonomie dans la défense et l’autonomie dans le secteur énergétique, mais aussi l’autonomie stratégique dans le secteur du numérique, où nous accusons un retard face aux Etats-Unis et la Chine. Les batteries électriques, les semi-conducteurs, les éléments pour le développement technologique de l’Europe : nous avons pour objectif de les produire en Italie. Concernant l’extraction du gaz, il y a dix ans nous en produisions 13 milliards de mètres cubes contre les 3 milliards d’aujourd’hui. Il est possible d’en doubler l’extraction avec les gisements actuels, puis avec les forages dans la Mer Adriatique centrale, où il y a un gisement en commun avec la Croatie d’où on peut obtenir 70 milliards de mètres cubes en quelques années. Et puis il y a la diversification des sources. Je pense que nous serons en mesure d’exporter de l’énergie vers les Pays du Nord. Le commerce, pour qu’il soit libre, il doit être légal : Si l’Europe veut atteindre ses objectifs, elle doit penser à des mesures de compensation comme des droits commerciaux à l’égard des pays qui ne respectent pas nos standards sociaux et environnementaux. Parmi ces derniers il y a la Chine, mais d’autres aussi’’. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, « Giorgetti (Ligue) en Allemagne : "L'Europe a besoin de plus de stratégies communes" - Rencontre hier avec le ministre Lindner » : « Pour son premier déplacement international, le ministre de l'économie Giancarlo Giorgetti a rencontré son collègue allemand Christian Lindner. Aujourd'hui, Meloni rencontrera la présidente de la Commission européenne, tandis que M. Giorgetti verra également le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, dans les prochains jours. Lundi, il fera ses débuts à l'Eurogroupe, puis à l'Ecofin, où il présentera les grandes lignes du programme économique du gouvernement, comme il est d'usage lorsqu'un nouveau ministre de l'économie s’assied à la table européenne. Mais au-delà de la pratique, la tâche internationale de Giorgetti est de trouver un équilibre délicat entre la continuité avec le gouvernement Draghi, dont il était l'un des ministres les plus écoutés, et la discontinuité représentée par la nouvelle majorité. Le premier test d'hier a suscité une certaine satisfaction chez le ministre de l'économie, convaincu d'avoir trouvé le terrain d'une base de travail commune malgré les différences qui séparent Rome et Berlin dans leur approche de la gestion de la politique économique (et dans les chiffres des comptes publics). La discussion a porté sur les conséquences de la hausse des coûts de l'énergie sur les ménages et les entreprises. Le sujet est dominé par le maxi-plan d’Olaf Scholz et l'asymétrie des interventions entre les pays. M. Giorgetti a toutefois rappelé l'importance des bonnes relations entre l'Italie et l'Allemagne, notamment en raison des nombreux intérêts économiques communs. Mais c'est précisément à la lumière du programme allemand que le ministre italien a souligné l'importance pour l'UE de se doter d'une politique et d'une stratégie énergétiques communes plus incisives. Sur ce point, il sera crucial de comprendre la traduction réglementaire de l’accord obtenu lors du dernier Conseil européen avec l'inclusion du " corridor dynamique " proposé sur les prix du gaz. Le ton était également conciliant du côté allemand. M. Lindner estime que le fait que le ministre Giancarlo Giorgetti effectue sa première visite à l'étranger en Allemagne est "un signe très positif". Nous avons un très grand intérêt pour un dialogue constructif" avec l'Italie et "Giorgetti est l'un des membres les plus expérimentés du gouvernement italien", a souligné M. Lindner. Le réseau européen tissé par Giorgetti est également essentiel pour ancrer la position italienne sur la réforme du pacte de stabilité de l'UE dans la proposition attendue de la Commission la semaine prochaine. »
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Berlin : l'Italie doit sauver les migrants. Un début européen de Giorgia Meloni semé d’embûches » : « C'est sa première mission à l'étranger. Elle vient rassurer la Commission sur l'Ukraine : soutien financier, aide militaire, reconstruction, sanctions contre Moscou ; pas de déviation avec la ligne du gouvernement Draghi. Elle vient offrir des garanties de prudence sur le budget de l'Etat, dans les paramètres convenus avec les institutions européennes, et demandera d'accélérer la définition concrète d'un corridor dynamique des prix du gaz et un plan d'aide européenne aux entreprises des Etats qui ne disposent pas de la même marge financière que Berlin. Mais un problème diplomatique se pose : l'Allemagne proteste officiellement contre l'Italie sur la question du sauvetage des migrants par le navire Humanitas, demandant à notre pays d'intervenir d'urgence pour sauver la vie de centaines de mineurs. Le clash diplomatique avec Berlin n'aide certainement pas. L'Allemagne a en fait "répondu par écrit" que "les organisations civiles engagées dans le sauvetage des migrants contribuent de manière importante à sauver des vies". Sauver les gens dont la vie est en danger est la chose la plus importante. Sur le navire Humanity 1, battant pavillon allemand, il y a 104 mineurs. Beaucoup d'entre eux ont besoin de soins médicaux. Nous avons demandé au gouvernement italien de fournir une assistance". La Farnesina répond que le débarquement n'est pas autorisé pour le moment et qu'elle "a envoyé une demande pour avoir une image complète de la situation à bord du Humanity 1 en vue de prendre d'éventuelles décisions". L'Italie demande "des informations sur les personnes à bord du navire, s'il y a des personnes vulnérables et si des demandes de protection internationale ont déjà été faites". A Bruxelles, Meloni abordera surtout le sujet énergie et soutien aux pays ayant le plus de mal à faire face. Elle insistera sur un projet s'inspirant du programme Sure, avec des émissions de dette européenne à très bas coût. Ce sujet a également été abordé hier par notre ministre de l'économie, Giancarlo Giorgetti, et son homologue allemand, Christian Lindner, à Berlin. Le patron du Mef a souligné "l'importance pour l'UE de se doter d'une politique et d'une stratégie énergétiques communes plus incisives". Dans le dernier livre de Bruno Vespa, Meloni a exposé sa vision de l’Europe, " confédérale dans laquelle Bruxelles ne fait pas ce que Rome peut faire de mieux et vice versa".
ARTICLE, La Repubblica, « Meloni contre les navires "pirates" des ONG. Berlin réplique : "Sauvez les réfugiés"» par Alessandra Ziniti : « Onze demandes de secours sont tombées dans l'oreille d'un sourd. Et maintenant que le gouvernement allemand à Berlin a répondu durement à la note verbale par laquelle l'Italie a demandé la semaine dernière à l'Allemagne de prendre en charge les 180 migrants secourus en Méditerranée sur le navire Humanity 1 battant pavillon de ce pays (mais aussi sur les deux autres navires avec 1000 personnes à bord), on se prépare à une longue attente en mer, et l'inévitable bras de fer entre les pays qui devraient garantir un port de débarquement vient de commencer. Berlin presse l'Italie de secourir les personnes à bord, la Farnesina (en accord avec le Viminale) répond par une demande d'informations sur la situation du Humanity : combien de personnes, où elles ont été secourues, si elles ont déjà demandé une protection internationale, si elles sont vulnérables. La position de l'Allemagne est la suivante : "C'est à l'Italie de sauver rapidement les personnes à bord". Elle souligne que les ONG "contribuent grandement à sauver des vies en Méditerranée". Une position bien éloignée de celle du Premier ministre Giorgia Meloni qui, dans le dernier livre de Bruno Vespa, parle de "bateaux pirates" : « Si vous rencontrez par hasard un bateau en difficulté en mer, vous êtes obligé de sauver les personnes à bord. Mais si vous faites la navette entre la côte africaine et l'Italie, vous violez ouvertement le droit de la mer et le droit international. Si un navire d'une ONG bat pavillon allemand, par exemple, il y a deux scénarios : soit l'Allemagne le reconnaît et le prend en charge, soit il devient un navire pirate", déclare-t-elle. Selon les informations fournies par Sos Humanity sur le navire Humanity 1 battant pavillon allemand, il y a actuellement 104 mineurs non accompagnés. Beaucoup d'entre eux ont besoin de soins médicaux. Cela ouvre le premier bras de fer entre les gouvernements, comme c'était déjà le cas lorsque Matteo Salvini siégeait au Viminale. Même avec le premier décret de sécurité, Salvini n'a jamais réussi à empêcher un seul navire humanitaire d'entrer dans les ports italiens. Aucun navire étranger n'a jamais débarqué de migrants dans leur propre pays de pavillon, puisque les conventions internationales stipulent que le sauvetage se termine par le débarquement dans le port sûr le plus proche, inévitablement l'Italie ou Malte. Le scénario se répète donc : les navires (désormais au nombre de trois avec l'arrivée du Msf Geo Barents) demandent une coordination et un port au pays de la zone Sar où se déroule le sauvetage, et n'obtiennent aucune réponse. L'Italie, avec une directive signée par le ministre de l'Intérieur Piantedosi, a déjà fait savoir qu'elle refuserait l'entrée dans les eaux territoriales. »
ARTICLE, La Stampa, F. Olivo et F. Capurso « Droite et migrants, c’est reparti » : « Le gouvernement allemand a envoyé un appel à l’Italie : avant toute discussion, « il faut d’abord sauver la vie des migrants, il faut que l’Italie prête immédiatement secours ». Mais la Farnesina demande des éclaircissements. La décision de laisser en mer 985 migrants sur trois navires d’ONG au large des côtes siciliennes provoque le premier incident diplomatique de l’ère Meloni. L’Allemagne a répondu avec fermeté à la note verbale avec laquelle le gouvernement italien avait demandé le 23 octobre dernier de prendre en charge les migrants sauvés par deux navires ONG (à présent trois), allemand et norvégien. La Farnesina, en accord avec le ministère de l’Intérieur, a diffusé une note officielle où elle demande à l’Ambassade allemande ‘’un cadre précis’’ de la situation à bord du navire Humanity1 ‘’en vue de la prise d’éventuelles décisions’’. Le message allemand consiste à souligner le fait qu’il n’est pas possible de subordonner la sécurité des migrants, dont 104 mineurs non accompagnés, à la prétention d’une relocalisation préventive ; Berlin, par le biais de son ambassade à Rome, tient à souligner qu’elle ne partage pas la criminalisation des ONG : ‘’elles représentent une contribution importante dans le sauvetage de vies humaines en Méditerranée’’. Par ailleurs, le gouvernement allemand veut se coordonner avec la Norvège ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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